Maladie de Crohn

(Iléite granulomateuse ; iléo-colite granulomateuse ; entérite régionale)

ParAaron E. Walfish, MD, Mount Sinai Medical Center;
Rafael Antonio Ching Companioni, MD, HCA Florida Gulf Coast Hospital
Vérifié/Révisé janv. 2022
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Les faits en bref

La maladie de Crohn est une maladie inflammatoire chronique de l’intestin qui implique habituellement la partie inférieure de l’intestin grêle, le gros intestin ou les deux, mais peut affecter toute partie du tube digestif.

  • Bien qu’on ne connaisse pas la cause exacte, un déclenchement inadéquat du système immunitaire pourrait expliquer la maladie de Crohn.

  • Les symptômes typiques incluent une diarrhée chronique (parfois sanglante), une douleur abdominale à type de crampes, de la fièvre, une perte d’appétit et une perte de poids.

  • Le diagnostic repose sur une coloscopie, une capsule vidéo-endoscopique et des examens d’imagerie comme des radiographies barytées, une tomodensitométrie ou une imagerie par résonance magnétique.

  • On ne peut pas guérir de la maladie de Crohn.

  • Le traitement vise à soulager les symptômes et à réduire l’inflammation, et certaines personnes nécessitent une intervention chirurgicale.

(Voir aussi Présentation de la maladie inflammatoire chronique de l’intestin [MICI].)

Au cours des dernières décennies, la maladie de Crohn s’est développée sur la planète. Toutefois, elle est plus fréquente chez les personnes originaires d’Europe du Nord et les Anglo-Saxons. Elle touche autant les hommes que les femmes, est volontiers observée chez plusieurs membres d’une même famille et semble être plus fréquente chez les juifs ashkénazes. La plupart des personnes développent la maladie avant 30 ans, en général entre 14 et 24 ans. Quelques personnes ont leur première attaque entre 50 et 70 ans.

Le plus souvent, la maladie de Crohn touche la dernière partie de l’intestin grêle (iléon) et le côlon, mais peut se manifester sur l’ensemble du tube digestif, depuis la bouche jusqu’à l’anus, y compris la peau située autour de l’anus. L’inflammation de l’iléon est appelée iléite. Lorsque la maladie de Crohn touche le côlon, on l’appelle colite de Crohn. La maladie de Crohn touche

  • L’intestin grêle uniquement (35 % des personnes)

  • Le gros intestin uniquement (20 % des personnes)

  • La dernière partie de l’intestin grêle et le gros intestin (45 % des personnes)

Le rectum est rarement affecté, ce qui n’est pas le cas avec la rectocolite hémorragique, qui touche systématiquement le rectum. En revanche, les infections et autres complications autour de l’anus ne sont pas rares. La maladie peut toucher quelques segments de l’intestin en laissant des intervalles de muqueuses digestives saines. Là où la maladie de Crohn est active, toute l’épaisseur de la paroi intestinale est enflammée.

Localisation de l’intestin grêle et du gros intestin

La cause de la maladie de Crohn n’a pas été déterminée avec certitude, mais de nombreux chercheurs pensent qu’un dysfonctionnement du système immunitaire provoquerait une réaction excessive de l’intestin à un agent environnemental, alimentaire ou infectieux. Certains sujets auraient une prédisposition héréditaire à cette anomalie immunologique. Le tabagisme semble jouer un rôle dans le déclenchement, puis dans la survenue des poussées de la maladie de Crohn. Les contraceptifs oraux peuvent accroître le risque de développer une maladie de Crohn.

Pour des raisons incertaines, les personnes de statut socio-économique plus élevé peuvent présenter un risque accru de maladie de Crohn.

Plusieurs rapports suggèrent que les personnes qui ont été allaitées peuvent être protégées de la survenue de la maladie inflammatoire chronique de l’intestin.

Symptômes de la maladie de Crohn

Les symptômes les plus fréquents de la maladie de Crohn sont

  • Douleur abdominale à type de crampe

  • Diarrhée chronique (parfois sanglante lorsque le gros intestin est sévèrement touché)

  • Fièvre

  • Perte d’appétit

  • Perte de poids

Les symptômes de la maladie de Crohn peuvent perdurer plusieurs jours ou plusieurs semaines, puis disparaître sans traitement. La guérison complète après une poussée unique est rare. La maladie de Crohn évolue presque toujours par poussées survenant à intervalles irréguliers tout au long de la vie. Les poussées peuvent être modérées ou sévères dans leur intensité, courtes ou prolongées dans le temps. Les poussées sévères peuvent entraîner des douleurs intenses, constantes, de la fièvre et une déshydratation.

On ne connaît pas les raisons de la répétition ou de la gravité des poussées ni leurs facteurs déclenchants. L’inflammation récurrente a tendance à apparaître dans la même région de l’intestin. Elle peut également apparaître dans des zones proches de l’endroit où un segment malade a été retiré chirurgicalement.

Chez les enfants, les douleurs abdominales et la diarrhée ne constituent pas les principaux symptômes et peuvent même être absentes. En revanche, un retard de croissance, une inflammation des articulations (arthrite), une fièvre et une asthénie due à l’anémie peuvent constituer les principaux symptômes de la maladie de Crohn.

Complications de la maladie de Crohn

Les complications de la maladie de Crohn incluent

Le mégacôlon toxique est une complication rare qui peut survenir lorsque la maladie de Crohn touche le gros intestin (côlon). Le gros intestin arrête ses contractions normales et se dilate, ce qui entraîne parfois une péritonite. Une chirurgie est parfois nécessaire.

La formation de tissu cicatriciel due à l’inflammation chronique peut provoquer une occlusion intestinale. Les ulcères profonds qui traversent la muqueuse intestinale peuvent créer des abcès, des fistules ouvertes ou des perforations. Les fistules peuvent faire communiquer anormalement deux parties éloignées de l’intestin. Les fistules peuvent aussi faire communiquer l’intestin et la vessie, ou l’intestin et la peau, en particulier dans la région périanale. Bien que les fistules au niveau de l’intestin grêle soient fréquentes, les perforations sont rares. Les fissures dans la peau de l’anus sont fréquentes.

Lorsque le gros intestin est gravement touché par la maladie de Crohn, on observe fréquemment un saignement rectal. Après de nombreuses années, le risque de cancer du côlon (cancer du gros intestin) est nettement accru chez les personnes atteintes de la maladie de Crohn. Environ un tiers des sujets qui souffrent de maladie de Crohn ont des lésions dans la région périanale, notamment des fistules et des fissures de la muqueuse.

Elle peut également entraîner des complications affectant d’autres parties du corps. Ces complications comprennent

Lorsque la maladie de Crohn provoque une poussée de symptômes gastro-intestinaux, la personne peut également présenter les symptômes suivants :

Même lorsque la maladie de Crohn ne provoque pas une poussée de symptômes gastro-intestinaux, il est toujours possible que la personne présente les symptômes suivants sans lien avec la maladie intestinale :

Diagnostic de la maladie de Crohn

  • Analyses de sang et de selles

  • Examens d’imagerie

  • Coloscopie

La maladie de Crohn est suspectée devant des douleurs abdominales récidivantes sous forme de crampes associées à une diarrhée, en particulier s’il existe des cas familiaux de cette affection ou des antécédents de lésions périanales. D’autres arguments facilitent le diagnostic, notamment une inflammation articulaire, oculaire ou cutanée ou, chez l’enfant, un retard de croissance. Une palpation abdominale peut mettre en évidence une masse ou une défense dans la partie basse de l’abdomen, le plus souvent à droite.

Analyses de sang et de selles

Aucun test biologique n’identifie spécifiquement une maladie de Crohn, mais les prélèvements sanguins peuvent révéler une anémie, une élévation anormale du nombre de globules blancs, un faible taux d’albumine et d’autres anomalies témoignant d’une inflammation, comme une augmentation de la vitesse de sédimentation des érythrocytes ou du taux de protéine C réactive. Le médecin peut également réaliser des tests hépatiques.

En présence d’une diarrhée, le médecin peut prélever des échantillons de selles afin d’écarter certaines infections intestinales.

Examens d’imagerie

Une tomodensitométrie (TDM) ou une imagerie par résonance magnétique (IRM) de l’abdomen est souvent prescrite aux personnes qui présentent une douleur abdominale intense et une sensibilité au toucher. La TDM ou l’IRM peut révéler une occlusion, des abcès ou des fistules, et d’autres causes possibles d’inflammation abdominale (comme une appendicite).

Les personnes dont les symptômes reviennent après un certain temps peuvent passer des radiographies de l’estomac ou de l’intestin grêle après avoir avalé du baryum liquide (procédure appelée série gastro-intestinale [GI] haute) ou après avoir reçu un lavement (procédure appelée lavement baryté). Des approches plus récentes incluent l’entérographie par TDM ou l’entérographie par résonance magnétique. La capsule vidéo-endoscopique sans fil est un autre moyen d’explorer l’intestin grêle.

Coloscopie

Les personnes qui ont peu de douleurs et présentent avant tout des diarrhées font l’objet d’une coloscopie (examen du côlon au moyen d’une sonde d’observation souple) et d’une biopsie (prélèvement d’un échantillon de tissu pour analyse au microscope). Si la maladie de Crohn se limite à l’intestin grêle, la coloscopie ne détectera l’affection que si le coloscope est introduit sur toute la longueur du côlon jusqu’à la dernière partie de l’intestin grêle, où réside le plus souvent l’inflammation.

Ulcère dans la maladie de Crohn
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Cette photo montre un petit ulcère (flèche) dans l’intestin dû à la maladie de Crohn.
Photo publiée avec l’aimable autorisation des Drs Aaron E. Walfish et Rafael A. Ching Companioni.

Pronostic de la maladie de Crohn

La maladie de Crohn est à ce jour incurable et se caractérise par des poussées symptomatiques intermittentes. Les poussées peuvent être d’intensité légère à sévère, rares ou fréquentes. Avec un traitement adapté, la plupart des personnes continuent à mener des vies productives. Cependant, environ 10 % des personnes atteintes de la maladie de Crohn sont handicapées par la maladie et ses complications.

Traitement de la maladie de Crohn

  • Médicaments antidiarrhéiques

  • Aminosalicylés

  • Corticoïdes

  • Médicaments immunosuppresseurs

  • Agents biologiques

  • Antibiotiques

  • Régimes alimentaires

  • Parfois, chirurgie

De nombreux traitements de la maladie de Crohn contribuent à réduire l’inflammation et à soulager les symptômes.

Prise en charge générale

Les crampes et les diarrhées peuvent être soulagées par la prise de lopéramide ou de médicaments qui stoppent les contractures abdominales (idéalement, avant le repas). La méthylcellulose ou les préparations de psyllium permettent parfois de prévenir les irritations anales en rendant les selles plus dures. Pendant les poussées ou en cas d’occlusion intestinale, il faut éviter de manger des fibres.

Les mesures de routine de préservation de la santé, particulièrement les vaccins et les dépistages du cancer, sont importantes.

Médicaments antidiarrhéiques

Ces médicaments, qui peuvent soulager les crampes et la diarrhée, comprennent notamment le diphénoxylate, le lopéramide, la teinture d’opium désodorisée et la codéine. Ils sont pris par voie orale, de préférence avant les repas.

Aminosalicylés

Les aminosalicylés sont des médicaments utilisés pour traiter l’inflammation provoquée par la maladie inflammatoire chronique de l’intestin. La sulfasalazine et les médicaments apparentés comme la mésalamine, l’olsalazine et la balsalazide sont des types d’aminosalicylés. Ces médicaments peuvent contrôler les symptômes et réduire l’inflammation, en particulier au niveau du côlon. Ces médicaments sont en général absorbés par voie orale. La mésalamine est également disponible sous forme de suppositoires ou de lavement. Les aminosalicylés ne sont pas aussi efficaces pour soulager les poussées sévères.

Corticoïdes

Les corticoïdes, comme la méthylprednisolone, administrés par voie intraveineuse peuvent être particulièrement efficaces contre la fièvre et la diarrhée, peuvent soulager les douleurs et les sensibilités abdominales et améliorer l’appétit et le bien-être des personnes hospitalisées. Une prise prolongée de corticoïdes entraîne cependant de nombreux effets secondaires ( see sidebar Corticoïdes : Utilisations et effets secondaires). Habituellement, on commence par administrer de fortes doses pour soulager l’inflammation majeure et les principaux symptômes provoqués par des poussées soudaines. La dose est alors réduite et le médicament est arrêté dans les meilleurs délais.

Un nouveau corticoïde, le budésonide, produit moins d’effets secondaires que la prednisone, mais son efficacité peut être plus tardive et il ne semble pas prévenir les récidives au-delà de 6 mois. Le budésonide peut être administré par voie orale ou sous forme de lavement.

Comme avec les corticoïdes par voie orale, la dose de corticoïdes prise sous forme de lavement ou de mousse (comme l’hydrocortisone) est réduite et progressivement stoppée.

En cas de poussée sévère de la maladie, les corticoïdes sont administrés par voie intraveineuse en hospitalisation.

Les médecins administrent de la vitamine D et des suppléments de calcium à toutes les personnes prenant des corticoïdes.

Médicaments immunosuppresseurs

L’azathioprine et la mercaptopurine sont des médicaments qui diminuent les actions du système immunitaire. Ils sont efficaces chez les personnes atteintes d’une maladie de Crohn non contrôlée par d’autres médicaments, et sont particulièrement efficaces pour maintenir des périodes de rémission prolongées (périodes sans symptômes). Ils améliorent l’état général des personnes, permettent de diminuer les corticoïdes et favorisent souvent la guérison des fistules. Cependant, ces médicaments ne sont en général efficaces qu’au bout de 1 à 3 mois et peuvent entraîner des effets secondaires potentiellement graves.

Les effets secondaires les plus fréquents de l’azathioprine et de la mercaptopurine sont les nausées, les vomissements et une sensation générale de malaise. Le médecin doit surveiller étroitement d’autres effets secondaires tels que les allergies, la suppression de la moelle osseuse (surveillée en mesurant régulièrement le nombre de globules blancs), l’inflammation du pancréas (pancréatite) et parfois les problèmes hépatiques. Les personnes qui prennent ces médicaments présentent un risque accru de développer un lymphome, un cancer des globules blancs, et certains types de cancer de la peau (surveillés par des examens de la peau de routine).

Les analyses de sang qui détectent les variations dans l’une des enzymes qui métabolisent l’azathioprine et la mercaptopurine et qui mesurent directement les taux de métabolites peuvent parfois aider le médecin à sélectionner une posologie sûre et efficace.

En cas d’intolérance ou de non-réponse aux corticoïdes, à l’azathioprine ou à la mercaptopurine, le méthotrexate en injection ou par voie orale une fois par semaine constitue une solution thérapeutique souvent bénéfique. Les effets secondaires incluent les nausées, les vomissements, la perte des cheveux, les problèmes hépatiques, l’insuffisance rénale et, dans de rares cas, les problèmes pulmonaires. Le nombre de globules blancs peut également diminuer, ce qui rend les personnes prenant du méthotrexate sensibles aux infections. Le méthotrexate est tératogène (dangereux pour le fœtus) et n’est donc pas utilisé en cas de grossesse. Les femmes et les hommes qui prennent du méthotrexate doivent s’assurer que leurs partenaires de sexe féminin utilisent une méthode de contraception efficace, telle qu’un dispositif intra-utérin (DIU), un implant contraceptif ou une contraception orale. Les méthodes de contraception moins efficaces, telles que préservatifs, spermicides, diaphragmes, capes cervicales et abstinence périodique, sont déconseillées. Les médecins prescrivent de l’acide folique pour réduire les effets secondaires du méthotrexate.

La ciclosporine est administrée par injection à fortes doses. Ce médicament peut aider à soulager les fistules provoquées par la maladie de Crohn, mais il ne peut pas être utilisé à long terme en toute sécurité en raison des effets secondaires tels que problèmes rénaux, infections et crises convulsives.

Le tacrolimus est administré par voie orale. Ce médicament peut aider à soulager les fistules provoquées par la maladie de Crohn. Les effets secondaires sont similaires à ceux de la ciclosporine.

Agents biologiques

L’infliximab, un dérivé d’anticorps monoclonaux contre le facteur de nécrose tumorale (appelé inhibiteur du facteur de nécrose tumorale ou inhibiteur du TNF), est un autre agent modificateur des actions du système immunitaire. L’infliximab est administré par perfusions en série dans une veine. Ce médicament peut être administré pour traiter la maladie de Crohn modérée à sévère n’ayant pas répondu aux autres médicaments, pour traiter les personnes présentant des fistules et pour maintenir une réponse lorsque la maladie est difficile à contrôler.

Les effets secondaires pouvant survenir avec l’infliximab incluent l’aggravation d’une infection bactérienne non contrôlée existante, la réactivation de la tuberculose ou de l’hépatite B, et une augmentation du risque de certains types de cancer. Certaines personnes développent des réactions comme une fièvre, des frissons, des nausées, des maux de tête, des démangeaisons ou une éruption cutanée pendant la perfusion (réactions à la perfusion). Avant de commencer un traitement par infliximab (ou d’autres inhibiteurs du TNF comme l’adalimumab et le certolizumab), il faut tester la personne pour détecter une tuberculose ou une infection par l’hépatite B.

L’adalimumab est un médicament apparenté à l’infliximab, qui vise également à réguler le système immunitaire. L’adalimumab est administré par une série d’injections sous la peau (injections sous-cutanées) et il ne provoque donc pas les réactions de perfusion possibles d’un médicament administré dans une veine comme l’infliximab. L’adalimumab est particulièrement utile chez les personnes intolérantes ou ne répondant plus à l’infliximab. Les personnes peuvent présenter une douleur et des démangeaisons au point d’injection.

Le certolizumab est administré sous forme d’injections sous-cutanées mensuelles. Ce médicament fonctionne de la même manière et provoque des effets secondaires similaires à ceux de l’infliximab et de l’adalimumab.

Le védolizumab et le natalizumab sont des médicaments pour les personnes atteintes d’une maladie de Crohn modérée à sévère qui n’ont pas répondu aux inhibiteurs du TNF ou à d’autres médicaments immunomodulateurs ou qui sont incapables de tolérer ces médicaments. L’effet secondaire le plus grave qu’ils provoquent est une infection. Le natalizumab est actuellement disponible uniquement dans le cadre d’un programme à usage restreint parce qu’il augmente le risque d’une infection du cerveau fatale appelée leucoencéphalopathie multifocale progressive (LEMP). Le védolizumab comporte un risque théorique de LEMP parce qu’il appartient à la même classe de médicaments que le natalizumab.

L’ustékinumab est un autre type d’agent biologique. La première dose est administrée par voie intraveineuse, et les suivantes par injections sous-cutanées toutes les 8 semaines. Les effets secondaires incluent des réactions au site d’injection (douleur, rougeur, gonflement), des symptômes semblables à ceux du rhume, des frissons et des maux de tête.

Tableau

Antibiotiques et probiotiques à large spectre

Les antibiotiques actifs sur un grand nombre de bactéries sont souvent prescrits. Le métronidazole est l’antibiotique de choix pour traiter les abcès et les fistules périanales. Le métronidazole peut également diminuer les symptômes non infectieux de la maladie de Crohn, comme la diarrhée et les crampes abdominales. Cependant, en utilisation prolongée, le métronidazole peut léser les fibres nerveuses et provoquer des fourmillements au niveau des quatre membres. Cet effet secondaire disparaît généralement à l’arrêt du traitement, qui augmente néanmoins le risque de rechute de la maladie de Crohn.

Les personnes doivent éviter de consommer des boissons ou des produits alcoolisés contenant du propylène glycol pendant la prise de métronidazole et doivent continuer à éviter ces substances pendant au moins 3 jours, après la fin du traitement par métronidazole.

D’autres antibiotiques, comme la ciprofloxacine ou la lévofloxacine, peuvent être utilisés seuls ou en association avec le métronidazole. Parfois, la rifaximine, antibiotique non absorbable, est également utilisée pour traiter une maladie de Crohn active.

Certaines bactéries sont naturellement présentes dans l’organisme et favorisent la croissance des bonnes bactéries (probiotiques). La prise quotidienne de probiotiques, notamment de lactobacilles (que l’on trouve généralement dans le yaourt) peut être efficace pour prévenir la pochite (inflammation d’un réservoir créé pendant le retrait chirurgical du gros intestin et du rectum).

Régimes alimentaires

Bien que certaines personnes affirment que certains régimes alimentaires les ont aidées à améliorer leur MICI, ceux-ci n’ont pas montré leur efficacité dans des essais cliniques. Une thérapie nutritionnelle peut également aider les enfants à grandir plus que sans la thérapie, notamment lorsqu’elle est administrée par sonde au moment du coucher. Une nutrition parentérale (par voie intraveineuse) est parfois nécessaire en cas de malabsorption des aliments observée dans la maladie de Crohn.

Chirurgie

La plupart des personnes qui ont la maladie de Crohn devront être opérées à un moment ou à un autre de leur maladie. Le recours à la chirurgie est nécessaire en cas d’occlusion intestinale, d’abcès ou de fistules persistantes. L’ablation chirurgicale des parties malades de l’intestin peut durablement améliorer la symptomatologie, mais ne guérit pas la maladie. La maladie de Crohn peut récidiver au niveau des zones de raccordement chirurgical, en dépit du maintien d’un traitement médical.

Une deuxième intervention est alors nécessaire chez environ la moitié des personnes. Aussi, la chirurgie n’est réalisée que si elle devient nécessaire en cas de complications spécifiques ou d’échec du traitement médical. Toutefois, la plupart des personnes opérées considèrent que leur qualité de vie est meilleure après la chirurgie.

Étant donné que le tabagisme augmente le risque de récidive, notamment chez la femme, les médecins incitent les personnes à arrêter de fumer.

Prise en charge générale

Les personnes atteintes de maladies graves peuvent être hospitalisées et recevoir des liquides par voie intraveineuse pour restaurer et maintenir les liquides corporels (hydratation). Dans certains cas d’hémorragie rectale importante, une transfusion sanguine peut être requise. Les personnes qui présentent une anémie plus chronique peuvent nécessiter une supplémentation en fer administrée par voie orale ou intraveineuse.

Gravité des symptômes

Chez les personnes qui présentent des symptômes légers à modérés, la mésalamine est généralement le médicament de premier choix. Certains médecins administrent des antibiotiques plutôt que de la mésalamine ou prescrivent des antibiotiques aux personnes qui ne retirent aucun bénéfice de la mésalamine.

Chez les personnes qui présentent des symptômes modérés à sévères, des corticoïdes (comme la prednisone ou le budésonide) sont administrés par voie orale ou intraveineuse pendant de courtes périodes.

Les personnes qui ne sont pas soulagées par les corticoïdes se voient prescrire d’autres médicaments comme l’azathioprine, la mercaptopurine, le méthotrexate, l’infliximab, l’adalimumab, le certolizumab, le védolizumab ou l’ustékinumab. Une combinaison de ces médicaments peut être administrée. Ces médicaments aident la plupart des personnes.

Si les personnes présentent une occlusion, les médecins réalisent une aspiration nasogastrique et administrent des liquides par voie intraveineuse. Dans le cadre d’une aspiration gastrique par voie nasale, une sonde est introduite par le nez dans l’estomac ou l’intestin grêle, pour en évacuer son contenu par aspiration et ainsi soulager le gonflement abdominal (distension).

Chez les personnes dont les symptômes se sont développés subitement ou qui ont un abcès, des liquides et des antibiotiques sont administrés par voie intraveineuse à l’hôpital. Les médecins drainent l’abcès par voie chirurgicale ou en insérant une aiguille sous la peau et en prélevant le liquide.

Fistules

Les personnes qui présentent des fistules autour de l’anus (fistules périanales) sont traitées par métronidazole et ciprofloxacine. Si ces médicaments n’aident pas les personnes en 3 à 4 semaines, les médecins peuvent administrer de l’azathioprine, de la mercaptopurine, ou des agents biologiques. La ciclosporine est une alternative, mais les fistules récidivent souvent après traitement. Le tacrolimus peut aider à soulager les fistules causées par la maladie de Crohn. Les personnes peuvent avoir besoin d’une intervention définitive pour prévenir les récidives de fistules.

Régimes d’entretien

Afin d’empêcher la récidive des symptômes (c’est-à-dire pour maintenir la rémission), les personnes qui nécessitent uniquement un aminosalicylé ou un antibiotique pour obtenir une rémission peuvent continuer à prendre ces médicaments. Les personnes qui étaient traitées avec une combinaison de médicaments tels que l’azathioprine, la mercaptopurine, le méthotrexate, l’infliximab, l’adalimumab, le certolizumab, le védolizumab et/ou l’ustékinumab doivent continuer à prendre ces médicaments pour maintenir la rémission. Chez les personnes traitées avec des corticoïdes, la dose doit être progressivement réduite. Pour maintenir la rémission, ils peuvent avoir besoin d’une association des médicaments mentionnés ici.

Pendant la rémission, les médecins surveillent les symptômes du patient et procèdent à des analyses de sang. Il n’est pas nécessaire de réaliser des radiographies ou une coloscopie systématiques (sauf chez les personnes atteintes d’une maladie de Crohn depuis 7 ou 8 ans, ou depuis plus longtemps).

Informations supplémentaires

Il s’agit de ressources en anglais qui peuvent être utiles. Veuillez noter que LE MANUEL n’est pas responsable du contenu de ces ressources.

  1. Crohn’s and Colitis Foundation of America (Fondation américaine sur la maladie de Crohn et la colite) : informations générales sur la maladie de Crohn et la rectocolite hémorragique, y compris un accès à des services d’assistance

  2. National Institute of Diabetes and Digestive and Kidney Diseases (NIDDK)—Crohn’s Disease (Institut national américain du diabète et des maladies digestives et rénales—maladie de Crohn) : informations générales sur la maladie de Crohn, y compris des informations sur la recherche et les essais cliniques

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