Les personnes en bonne santé diffèrent beaucoup les unes des autres en termes de personnalité générale, d’humeur et de comportement. Chaque personne est également différente d’un jour à l’autre, en fonction des circonstances. Toutefois, un changement de personnalité et/ou de comportement important et brutal, notamment s’il n’est pas lié à un événement évident (tel que la prise d’un médicament ou la perte d’un être cher), indique souvent un problème.
(Voir aussi Présentation des maladies mentales.)
Les changements de personnalité et de comportement peuvent être grosso modo classés comme suit :
Ces catégories ne correspondent pas à des troubles. Elles constituent juste un moyen pour les médecins d’organiser différents types d’anomalies concernant la pensée, le discours et le comportement. Ces changements de personnalité et de comportement peuvent résulter de problèmes physiques ou de problèmes de santé mentale.
Une personne peut présenter plusieurs types de changements. Par exemple, les personnes souffrant de confusion due à une interaction médicamenteuse ont parfois des hallucinations, et les personnes qui ont des humeurs extrêmes peuvent avoir des délires.
Confusion et syndrome confusionnel
La confusion et le syndrome confusionnel renvoient à un trouble de la conscience. C’est-à-dire que la personne est moins consciente de son environnement et, selon la cause de la pathologie, peut se montrer excessivement agitée et agressive ou somnolente et apathique. Certaines personnes alternent entre des périodes où elles sont moins alertes et des périodes où elles le sont trop. Leur pensée semble trouble et lente ou inappropriée. Elles ont du mal à se concentrer sur de simples questions et sont lentes à répondre. Le langage peut être pâteux. Il est fréquent que ces personnes ne sachent pas quel jour on est ou qu’elles ne soient pas capables de dire où elles se trouvent. Certaines ne parviennent pas à donner leur nom.
Le syndrome confusionnel est souvent dû à un problème physique grave, survenu récemment ou à une réaction à un médicament, en particulier chez les personnes âgées. Les personnes qui présentent un syndrome confusionnel doivent immédiatement consulter un médecin. Si la cause du syndrome confusionnel est identifiée et rapidement corrigée, il disparaît généralement.
Délires
Les délires sont des idées fixes erronées auxquelles une personne se tient malgré l’évidence du contraire. Certains délires se fondent sur une mauvaise interprétation de perceptions et d’expériences réelles. Par exemple, quelqu’un peut se sentir persécuté, pensant qu’une personne se trouvant derrière lui dans la rue le suit ou qu’un accident ordinaire est le résultat d’un sabotage intentionnel. D’autres personnes croient que les paroles des chansons ou les articles de journaux contiennent des messages leur étant spécifiquement adressés.
Certaines croyances semblent plus plausibles et peuvent être difficiles à identifier en tant que délires car elles pourraient effectivement se produire ou s’être produites. Par exemple, il arrive occasionnellement que des personnes soient suivies par des enquêteurs gouvernementaux ou que leur travail soit saboté par des collègues. Dans ce cas, il est possible d’identifier une idée comme délire en fonction de la force avec laquelle la personne la tient pour vraie, malgré des preuves du contraire.
Les autres délires sont plus faciles à identifier. Par exemple, lors de délires religieux ou mégalomaniaques, des personnes peuvent se prendre pour Jésus ou pour le président du pays. Certains délires sont assez bizarres. Par exemple, certaines personnes peuvent croire que leurs organes ont été remplacés par des pièces de machines ou que leur tête contient une radio qui reçoit des messages du gouvernement.
Discours désorganisé
Le discours désorganisé renvoie à un discours ne contenant pas les connexions logiques attendues entre des pensées ou entre des questions et des réponses. Par exemple, une personne peut passer d’un sujet à un autre sans aller au bout de sa pensée. Les sujets peuvent être légèrement liés ou sans aucun rapport. Dans d’autres cas, des personnes répondent à des questions simples par de longues réponses décousues, pleines de détails hors de propos. Les réponses peuvent être illogiques, voire totalement incohérentes. Ce type de langage diffère de la difficulté à s’exprimer ou à comprendre le langage (aphasie) ou à former des mots (dysarthrie) provoquée par un trouble cérébral, tel qu’un accident vasculaire cérébral.
S’il arrive occasionnellement de mal s’exprimer ou de se montrer intentionnellement évasif, grossier ou comique, cela n’est pas considéré comme un discours désorganisé.
Comportement désorganisé
Le comportement désorganisé renvoie au fait de faire des choses assez inhabituelles (telles que le fait de se déshabiller ou de se masturber en public ou bien de crier et jurer sans raison apparente) ou de se montrer incapable de se comporter normalement. Les personnes présentant un comportement désorganisé ont généralement du mal à mener leurs activités quotidiennes normales (telles que le fait de conserver une bonne hygiène personnelle ou de se procurer de la nourriture).
Hallucinations
Les hallucinations renvoient au fait de voir, entendre ou ressentir des choses qui n’existent pas réellement. Ainsi, les personnes perçoivent des choses, apparemment via leurs sens, qui ne sont pas causées par un stimulus extérieur. Tous les sens peuvent être impliqués. Les hallucinations les plus fréquentes consistent à entendre des choses (hallucinations auditives), généralement des voix. Les voix font souvent des commentaires désobligeants au sujet de la personne ou lui commandent de faire quelque chose.
Toutes les hallucinations ne sont pas causées par un trouble mental. Certains types d’hallucinations sont plus vraisemblablement causés par un trouble neurologique. Par exemple, avant une crise convulsive, il arrive à la personne de sentir quelque chose alors qu’il n’y a pas d’odeur (hallucination olfactive).
Humeurs extrêmes
Les humeurs extrêmes comprennent les éclats de rage, les périodes d’exaltation (manie) ou de dépression extrêmes et, à l’inverse, l’expression constante d’une émotion faible ou absente (paraître sans réaction ou apathique).
Causes
Si certaines personnes supposent que les changements de personnalité, de pensée ou de comportement sont tous causés par un trouble mental, il existe de nombreuses causes possibles. Toutes les causes affectent en fin de compte le cerveau, mais il peut s’avérer utile de les diviser en quatre catégories :
Les troubles mentaux
Les troubles mentaux comprennent :
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Troubles dissociatifs (lorsque la personne se sent détachée d’elle-même ou du monde qui l’entoure)
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Troubles somatiques (lorsque les facteurs mentaux s’expriment à travers des symptômes physiques)
Médicaments
Les médicaments et autres substances sont susceptibles d’affecter la personnalité ou le comportement lorsqu’elles sont à l’origine de
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Intoxication : notamment l’alcool (s’il est consommé depuis longtemps), les amphétamines, la cocaïne, les hallucinogènes (tels que le LSD) et la phencyclidine (PCP)
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Sevrage : l’alcool, les barbituriques, les benzodiazépines, et les opioïdes
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Effets secondaires : médicaments censés affecter la fonction cérébrale (notamment les anticonvulsivants, les antidépresseurs, les antipsychotiques, les sédatifs et les stimulants), les médicaments présentant des effets anticholinergiques (tels que les antihistaminiques), les antalgiques opioïdes ou les corticoïdes
Rarement, il arrive que certains antibiotiques et médicaments utilisés pour le traitement de l’hypertension artérielle induisent des changements de personnalité et de comportement.
Les troubles affectant principalement le cerveau
Ces troubles peuvent affecter la personnalité, l’humeur et le comportement. À savoir :
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Infections cérébrales telles que la méningite, l’encéphalite ou une infection par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) affectant le cerveau (appelée encéphalopathie associée au VIH)
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Traumatismes crâniens, tels qu’une commotion ou un syndrome post-commotionnel
Troubles affectant l’ensemble de l’organisme (systémiques), ainsi que le cerveau
Les troubles affectant l’ensemble de l’organisme (systémiques) ainsi que le cerveau comprennent :
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Faible taux de sucre dans le sang (hypoglycémie)
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Lupus érythémateux systémique (lupus)
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Maladies thyroïdiennes telles qu’une thyroïde hypoactive (hypothyroïdie) ou hyperactive (hyperthyroïdie)
Moins fréquemment, une maladie de Lyme, une sarcoïdose, une syphilis ou une carence en vitamines peuvent entraîner des changements de personnalité et de comportement.
Évaluation
Lors de l’évaluation initiale, les médecins essaient de déterminer si les symptômes sont dus à un trouble mental ou physique.
Les informations suivantes peuvent aider à déterminer à quel moment l’évaluation d’un médecin est nécessaire et à savoir à quoi s’attendre au cours de l’évaluation.
Signes avant-coureurs
Chez les personnes présentant des changements de la personnalité ou du comportement, certains symptômes et certaines caractéristiques doivent inquiéter. Ces signes avant-coureurs comprennent
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Symptômes apparaissant brutalement
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Tentatives de se faire du mal, d’en faire à d’autres ou de menacer d’agir ainsi
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Confusion ou syndrome confusionnel
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Fièvre
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Céphalées sévères
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Symptômes suggérant un dysfonctionnement du cerveau tels qu’une difficulté à marcher, un trouble de l’équilibre ou encore des problèmes d’élocution ou de vision
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Récente blessure à la tête (quelques semaines auparavant)
Quand consulter un médecin
Les personnes qui présentent des signes avant-coureurs doivent consulter un médecin dès que possible. Il peut être nécessaire d’appeler la police si la personne est violente.
Une personne ne présentant pas de signe d’alerte doit consulter un médecin au bout d’un jour ou deux si le changement de personnalité ou de comportement est récent. Si le changement est apparu progressivement au fil du temps, elle doit voir un médecin dès que cela est faisable, mais un retard d’environ une semaine n’est pas dangereux.
Que fait le médecin
Les médecins posent d’abord des questions sur les symptômes et les antécédents médicaux de la personne. Le médecin réalise ensuite un examen clinique, comprenant un examen neurologique et un examen de l’état mental (qui évalue entre autres la capacité d’attention, la mémoire, l’humeur, la capacité à penser de façon abstraite, à suivre des ordres, et à utiliser le langage). Ce qu’il trouve au cours de l’examen des antécédents médicaux et de l’examen clinique évoque souvent une cause possible des changements et les examens pouvant s’avérer nécessaires (voir le tableau Quelques causes et caractéristiques des changements de personnalité et de comportement).
Les questions portent notamment sur le moment où les symptômes sont apparus. Nombre de troubles mentaux surviennent durant l’adolescence ou avant 30 ans. Si un trouble mental apparaît à un âge moyen ou plus tard, particulièrement en l’absence de déclencheur évident (tel que la perte d’un être cher), la cause sera plus vraisemblablement un trouble physique. Chez les personnes présentant un trouble mental chronique, il est également plus probable qu’un trouble physique s’en trouve à l’origine lorsque les symptômes mentaux évoluent significativement durant l’âge moyen ou plus tard. Si des changements sont apparus récemment et brutalement chez une personne, quel que soit son âge, le médecin pose des questions sur les conditions qui ont pu déclencher ces modifications. Il demande, par exemple, si la personne vient de commencer ou d’arrêter un traitement sur ordonnance ou la consommation de drogues à usage récréatif.
Le médecin se renseigne sur les autres symptômes qui pourraient tendre à indiquer une cause, tels que :
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Palpitations : éventuellement une hyperthyroïdie ou bien la consommation ou le sevrage d’une drogue
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Tremblements : maladie de Parkinson ou sevrage d’une drogue
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Difficulté à marcher ou à parler : sclérose en plaques, maladie de Parkinson, AVC ou intoxication par un opioïde ou un sédatif
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Céphalées : infection cérébrale, tumeur cérébrale ou saignement cérébral (hémorragie)
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Engourdissement ou picotements : AVC, sclérose en plaques ou carence en vitamine
Il est demandé à la personne si elle a déjà été diagnostiquée et traitée pour un trouble mental ou convulsif. Si elle a été traitée, le médecin lui demande si elle a arrêté de prendre ses médicaments ou si elle en a diminué la dose. Toutefois, étant donné que les personnes souffrant de troubles mentaux peuvent également développer des troubles physiques, le médecin ne suppose pas automatiquement qu’un comportement anormal nouveau est causé par le trouble mental.
Le médecin pose des questions sur les troubles physiques de la personne (comme le diabète) et sur son mode de vie (sa situation maritale, sa situation professionnelle, son niveau d’instruction, sa consommation d’alcool et de drogues à usage récréatif et ses conditions de vie, par exemple). Le médecin demande également si des membres de la famille de la personne ont des troubles physiques susceptibles de provoquer des symptômes mentaux (comme la sclérose en plaques).
Lors de l’examen clinique, le médecin recherche des signes de troubles physiques susceptibles de provoquer des altérations de l’état mental, notamment :
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Fièvre et/ou rythme cardiaque rapide (suggérant une infection, un sevrage alcoolique ou la consommation d’amphétamines ou de cocaïne à des doses élevées)
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Confusion ou délire (suggérant une intoxication médicamenteuse ou un sevrage)
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Des anomalies au cours de l’examen neurologique, comme des difficultés à former des mots ou à comprendre le langage (suggérant éventuellement un trouble cérébral)
La confusion et le symptôme confusionnel résultent plus probablement d’un trouble physique. Les personnes souffrant de troubles mentaux sont rarement confuses ou délirantes (symptôme confusionnel). Toutefois, si nombre de troubles physiques induisant des changements de comportement n’entraînent pas de confusion ni de symptôme confusionnel, ils se trouvent souvent à l’origine d’autres symptômes qui peuvent sembler constituer un trouble mental.
Le médecin demande à la personne de pencher la tête vers l’avant. Si cela est difficile ou douloureux, la cause peut être une méningite. Le médecin regarde si les jambes et l’abdomen ne présentent pas de gonflement, ce qui pourrait résulter d’une insuffisance rénale ou hépatique. En cas de jaunissement de la peau ou du blanc des yeux, la cause peut être une insuffisance hépatique.
Le médecin peut examiner l’intérieur des yeux de la personne avec un dispositif portable qui ressemble à une lampe de poche (ophtalmoscope). Si le médecin remarque un gonflement d’une partie du nerf optique (œdème papillaire), il se peut que la pression à l’intérieur du crâne soit élevée, et une tumeur ou un saignement dans le cerveau peut être à l’origine des symptômes mentaux.
Some Causes and Features of Personality and Behavior Changes
Cause |
Caractéristiques fréquentes* |
Examens |
Les troubles mentaux |
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Symptômes se produisant au cours d’épisodes durant quelques semaines à quelques mois et comprenant la manie, la dépression ou les deux Épisodes de manie : Épisodes de dépression : |
Examen clinique |
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Épisodes de dépression comme décrits pour le trouble bipolaire (voir ci-dessus), sans les épisodes de manie |
Examen clinique |
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Généralement des symptômes qui se développent lentement, avec une pensée légèrement désorganisée et des difficultés à faire face aux activités quotidiennes Symptômes ultérieurs : |
Examen clinique |
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Médicaments |
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Consommation de drogue, notamment : |
Agitation et parfois panique ou agression Parfois, hallucinations Avec une consommation d’alcool à long terme : Avec une consommation d’amphétamines à long terme : Avec une consommation excessive à court terme d’amphétamines ou de cocaïne : |
Examen clinique Parfois, des analyses de sang ou d’urine pour détecter la drogue Parfois, EEG (qui enregistre l’activité électrique du cerveau) |
Sevrage, notamment dans le cas de : |
Généralement confusion ou syndrome confusionnel important Tremblements, céphalées, sueurs, fièvre et accélération du rythme cardiaque ou palpitations Parfois, convulsions, hallucinations et troubles du sommeil Généralement chez les personnes connues pour utiliser le médicament |
Examen clinique Parfois, des analyses de sang ou d’urine pour rechercher la présence de drogues |
Effets secondaires d’un médicament |
Variables selon le médicament Médicaments ayant des effets anticholinergiques, tels que |
Examen clinique Parfois, arrêt du médicament pour voir si le symptôme disparaît |
Troubles cérébraux |
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Symptômes progressant lentement Perte de mémoire à court terme, difficulté à trouver les bons mots et mauvais jugement Difficulté à assumer les activités quotidiennes (telles que faire ses comptes ou trouver son chemin dans son quartier) Généralement chez les personnes de plus de 60 ans |
Examen clinique Analyse détaillée de la fonction cognitive impliquant une série de questions et de tâches (analyse neuropsychologique) |
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Infections cérébrales telles que : |
Céphalées Généralement confusion et fièvre Douleur et/ou raideur lorsque le médecin penche la tête de la personne vers l’avant (plus fréquent chez les personnes souffrant de méningite) Avec l’encéphalite herpétique, hallucinations de mauvaises odeurs et parfois convulsions |
Ponction lombaire Souvent TDM ou IRM du cerveau Culture d’échantillons de sang, d’urine et de matériel prélevé dans la gorge |
Traumatismes crâniens (tels qu’un syndrome post-commotionnel) |
Pertes de mémoire et céphalées Instabilité émotionnelle au cours des semaines suivant une importante blessure à la tête |
TDM ou IRM du cerveau Test de QI et de fonctions exécutives telles que la capacité à planifier et à résoudre des problèmes (analyse neurocognitive) |
Avec les tumeurs cérébrales, céphalées qui se développent progressivement et qui s’aggravent souvent durant la nuit, tôt le matin ou lorsque la personne est allongée Avec les hémorragies, céphalées démarrant soudainement (appelées céphalées en coup de tonnerre) Souvent confusion et somnolence Parfois, convulsions |
TDM ou IRM du cerveau |
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Faiblesse et/ou engourdissement qui vont et viennent dans différentes parties du corps Parfois, perte partielle de la vision ou vision double Parfois, des symptômes aggravés par la chaleur (bain chaud ou temps chaud par exemple) |
IRM du cerveau et de la moelle épinière Parfois, ponction lombaire Études de conduction nerveuse (mesurant à quelle vitesse les nerfs transmettent les signaux) et électromyographies (stimulant les muscles et enregistrant leur activité électrique) |
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Tremblement des mains et des doigts au repos Raideur et difficulté à bouger et à garder l’équilibre Ralentissement du discours et limitation des expressions faciales |
Examen clinique |
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Troubles convulsifs (généralement crises partielles complexes) |
Épisodes de comportements anormaux Généralement confusion et fixité du regard Parfois, mastication involontaire, claquement des lèvres et mouvements involontaires des membres Généralement pas de perte de conscience ni de tremblement général du corps (convulsions) Parfois, hallucinations d’odeurs ou de saveurs |
IRM du cerveau EEG |
Symptômes apparaissant brutalement Généralement faiblesse ou paralysie d’un côté du corps et démarche vacillante |
TDM ou IRM du cerveau |
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Troubles touchant tout l’organisme (systémiques) |
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Hypoglycémie (faible taux de sucre dans le sang) |
Faiblesse, sueurs et confusion Presque toujours chez les personnes sous traitement antidiabétique |
Examens visant à mesurer le taux de glycémie (glucose) |
Gonflement des jambes, perte d’appétit et nausées Faiblesse se développant généralement sur plusieurs semaines |
Analyses de sang et d’urine visant à évaluer la qualité du fonctionnement des reins |
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Coloration jaune de la peau et/ou du blanc des yeux (jaunisse) Généralement gonflement des jambes et/ou de l’abdomen Éruption rouge-violette de petits boutons (pétéchies) Généralement chez les personnes déjà connues pour présenter un trouble hépatique |
Analyses de sang visant à évaluer la qualité du fonctionnement du foie (tests hépatiques) |
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Lupus érythémateux systémique (lupus) |
Généralement douleurs et gonflements articulaires Souvent une éruption, notamment au niveau du visage ou des zones exposées à la lumière du soleil Parfois, céphalée |
Analyses de sang visant à rechercher certains anticorps |
Maladies thyroïdiennes, notamment :
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Généralement en cas d’hyperthyroïdie : Palpitations, transpiration excessive, mauvaise tolérance de la chaleur, augmentation de l’appétit, perte de poids, tremblements et parfois protrusion des globes oculaires Généralement en cas d’hypothyroïdie : Fatigue, constipation, mauvaise tolérance du froid, diminution de l’appétit, prise de poids, ralentissement du discours, apathie, gonflement du visage, paupières tombantes, peau épaisse et granuleuse ainsi que chute des sourcils |
Analyses de sang visant à évaluer la qualité du fonctionnement de la thyroïde |
Carence en vitamine, par exemple en thiamine ou en vitamine B12 |
Désorientation, troubles de la mémoire et irritabilité Sensations anormales au niveau des mains et des pieds Autres symptômes, en fonction des vitamines qui manquent |
Analyses de sang visant à mesurer les taux de vitamines |
* Les caractéristiques comprennent les symptômes et les résultats de l’examen clinique. Les caractéristiques mentionnées sont typiques, mais ne sont pas toujours présentes. |
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TDM = tomodensitométrie ; EEG = électroencéphalogramme ; QI = quotient intellectuel ; IRM = imagerie par résonance magnétique ; TEP = tomographie par émission de positrons. |
Examens
Habituellement, les examens comprennent :
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Mesure du taux d’oxygène dans le sang à l’aide d’un capteur placé sur un doigt (oxymétrie de pouls)
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Analyses de sang visant à mesurer le taux de sucre (glycémie)
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Analyses de sang pour mesurer le taux d’alcoolémie et le taux d’anticonvulsivants que la personne pourrait prendre
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Analyses d’urine visant à rechercher la présence de drogues
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Une numération formule sanguine (NFS)
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Parfois, analyses de sang visant à mesurer les taux d’électrolytes ainsi qu’à évaluer la fonction rénale
Chez la plupart des personnes connues pour présenter un trouble mental, aucun autre test n’est nécessaire si l’on ne constate qu’une aggravation de leurs symptômes habituels, si elles sont conscientes et alertes et si les résultats des tests et de leur examen clinique sont normaux.
Pour la plupart des autres personnes, des tests sanguins de dépistage du VIH sont généralement effectués.
D’autres tests sont effectués principalement en fonction des symptômes et des résultats de l’examen (voir le tableau Quelques causes et caractéristiques des changements de personnalité et de comportement). Les examens peuvent inclure :
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Tomodensitométrie (TDM) ou imagerie par résonance magnétique (IRM) du cerveau : si les symptômes de troubles mentaux viennent d’apparaître ou si la personne présente un syndrome confusionnel, une céphalée, un traumatisme crânien récent ou une anomalie quelconque détectée lors de l’examen neurologique
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Une ponction lombaire : si la personne présente des symptômes de méningite ou si les résultats de la TDM sont normaux chez une personne présentant de la fièvre, une céphalée ou un syndrome confusionnel
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Analyses de sang visant à évaluer la fonction thyroïdienne : Si la personne prend du lithium, présente des symptômes de maladie thyroïdienne ou si elle a plus de 40 ans et présente des changements de personnalité ou de comportement tout récents (en particulier chez les personnes ayant des antécédents familiaux de troubles thyroïdiens et chez les femmes)
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Radiographie du thorax : Si la personne présente une fièvre ou une toux productive ou si elle tousse du sang
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Des hémocultures (pour rechercher la bactérie présente dans la circulation sanguine) : Si la personne est gravement malade et a de la fièvre
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Analyses de sang visant à évaluer la fonction hépatique : si une personne présente des symptômes de trouble hépatique ou des antécédents de consommation d’alcool ou de drogue ou encore si certaines informations particulières les concernant ne sont pas disponibles
Traitement
Les maladies sous-jacentes sont traitées lorsque cela est possible. Quelle que soit la cause, les personnes qui représentent un danger pour elles-mêmes ou pour les autres doivent généralement être hospitalisées et traitées, qu’elles le veuillent ou non. De nombreux États exigent que cette décision soit prise par une personne désignée pour prendre des décisions, en matière de soins de santé concernant la personne souffrant d’une maladie mentale (le mandataire). Si la personne n’a pas désigné de mandataire, le médecin peut contacter son plus proche parent ou un tuteur peut être nommé en urgence par un tribunal.
Les personnes non dangereuses pour elles-mêmes ou pour les autres peuvent refuser l’évaluation et le traitement, malgré les difficultés que leur refus peut engendrer pour elles-mêmes et leurs familles.
Points clés
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Tous les changements de personnalité et de comportement ne sont pas dus à des troubles mentaux.
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Ils peuvent également être causés par des drogues (notamment en cas de sevrage ou d’effets secondaires), des troubles qui touchent principalement le cerveau ou des troubles systémiques affectant le cerveau.
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Les médecins s’intéressent particulièrement aux personnes présentant une confusion ou un syndrome confusionnel, de la fièvre, une céphalée, des symptômes laissant penser à un dysfonctionnement cérébral ou un récent traumatisme crânien ainsi qu’aux personnes ayant la volonté de se faire du mal ou d’en faire à d’autres.
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Les médecins ont généralement recours à des analyses de sang afin de mesurer les taux d’oxygène, de sucre (glycémie) ainsi que certains médicaments (tels que des anticonvulsivants) que prend la personne et ils peuvent pratiquer d’autres tests en fonction des symptômes et des résultats d’examens.