(Voir aussi Revue générale des troubles plasmocytaires Revue générale des troubles plasmocytaires Les troubles plasmocytaires sont un groupe divers de troubles d'étiologie inconnue, caractérisé par La prolifération disproportionnée d'un clone unique de lymphocytes B La présence d'une immunoglobuline... en apprendre davantage .)
L'incidence du myélome multiple est de 2 à 4/100 000. Le rapport homme:femme est de 1,6/1 et l'âge médian est d'environ 65 ans. La prévalence chez les Afro-Américains est 2 fois supérieure à celle des Blancs. L'étiologie est inconnue, même si des facteurs chromosomiques et génétiques ainsi que les radiations et l'exposition à certains produits chimiques peuvent être impliquées.
Physiopathologie
La protéine M (protéine monoclonale d'immunoglobuline) produite par les plasmocytes malins est une IgG chez environ 55% des patients atteints de myélome et une IgA dans environ 20% des cas. Parmi les patients qui produisent des IgG ou des IgA, 40% ont également une protéinurie de Bence Jones, c'est-à-dire, la présence d'une chaîne monoclonale légère κ ou λ libre dans les urines. Chez 15 à 20% des patients, les plasmocytes ne sécrètent que de la protéine de Bence Jones. Les myélomes à IgD représentent près de 1% des cas et est plus fréquente chez les patients d'origine asiatique. Rarement, certains patients n'ont pas de protéine M dans le sang et l'urine, cependant le dosage actuellement utilisé des chaînes légères libres sériques montre la présence de chaînes légères monoclonales chez nombre de ces patients définis comme non sécréteurs.
Une ostéoporose Ostéoporose L'ostéoporose est une maladie osseuse métabolique progressive, qui diminue la densité minérale osseuse (masse osseuse par unité de volume), avec détérioration de l'architecture osseuse. La fragilisation... en apprendre davantage diffuse ou de discrètes lésions ostéolytiques sont localisées habituellement dans le pelvis, le rachis, les côtes, le fémur, l'humérus et le crâne. Ces lésions sont liées à l'envahissement osseux par les plasmocytes tumoraux ou aux cytokines sécrétées par les plasmocytes qui activent les ostéoclastes et suppriment les ostéoblastes. Les lésions ostéolytiques sont habituellement multiples et se présentent habituellement comme des tumeurs intramédullaires isolées. La perte osseuse augmentée peut également provoquer une hypercalcémie Hypercalcémie L'hypercalcémie correspond à une calcémie totale > 10,4 mg/dL (> 2,60 mmol/L) ou un calcium sérique ionisé > 5,2 mg/dL (> 1,30 mmol/L). Les principales causes comprennent l'hyperparathyroïdie... en apprendre davantage . Les plasmocytomes extraosseux sont rares. Ils peuvent affecter n'importe quel tissu, notamment les voies respiratoires supérieures.
Chez de nombreux patients, l'insuffisance rénale est présente au diagnostic ou se développe pendant l'évolution du trouble. L'insuffisance rénale est observée chez de nombreux patients et a de nombreuses causes, le plus souvent un dépôt de chaînes légères dans les tubules distaux (rein du myélome Rein myélomateux Dans le myélome multiple il existe une production en excès de chaînes légères d'Ig monoclonale (protéines de Bence Jones); ces chaînes légères sont filtrées par les glomérules, sont néphrotoxiques... en apprendre davantage ) et l'hypercalcémie. Les patients présentent également souvent une anémie, en général due à l'insuffisance rénale ou à la suppression de l'érythropoïèse par les cellules cancéreuses, mais également due à d'autres causes non liées, dont une carence en fer Carence en fer Le fer (Fe) est un composant de l'hémoglobine, de la myoglobine et de nombre d'enzymes de l'organisme. Le fer héminique est principalement contenu dans les produits animaux. Il est beaucoup... en apprendre davantage ou une carence en vitamine B12 Carence en vitamine B12 La carence alimentaire en vitamine B12 est habituellement due à une absorption insuffisante, mais une carence peut se développer chez les végétariens qui ne prennent pas de compléments vitaminiques... en apprendre davantage .
En raison de l'absence d'anticorps normaux et d'autres troubles immunitaires, certains patients ont une sensibilité accrue aux infections bactériennes. Les infections virales, en particulier par herpès zoster Herpes zoster Le zona (herpes zoster) est une infection qui apparaît lorsque le virus varicelle-zona à l'état latent se réactive dans un ganglion nerveux sensitif de la racine rachidienne postérieure. Les... en apprendre davantage , sont de plus en plus fréquentes, et sont favorisées par les nouvelles stratégies thérapeutiques, comprenant l'utilisation en particulier des inhibiteurs de protéasome bortézomib, ixazomib et carfilzomib et des anticorps monoclonaux tels que le daratumumab, l'elotuzumab et l'isatuximab. L' amylose Amylose L'amylose regroupe différentes pathologies qui ont pour point commun le dépôt extracellulaire de fibrilles insolubles composées de protéines mal agrégées. Le dépôt des protéines peut être soit... en apprendre davantage
est observée dans 10% des cas de myélome, en général en présence de M-protéines de type lambda.
Il existe d'autres formes cliniques de myélome multiple (voir ).
Symptomatologie
Des douleurs osseuses persistantes (surtout au niveau du dos ou du thorax), une insuffisance rénale et des infections bactériennes récurrentes sont les problèmes qui se présentent le plus fréquemment, mais de nombreux patients sont identifiés lors de tests standards de laboratoire qui montrent une teneur élevée en protéines totales dans le sang, une protéinurie ou une anémie ou une insuffisance rénale inexpliquée. Les fractures pathologiques (c'est-à-dire, des fractures qui se produisent lors de traumatismes minimaux ou sans traumatisme) sont habituelles et les tassements vertébraux peuvent entraîner une compression médullaire Compression de la moelle épinière Des lésions diverses peuvent comprimer la moelle épinière, provoquant des atteintes segmentaires de la sensibilité, motrices, des réflexes et des sphincters. Le diagnostic repose sur l'IRM.... en apprendre davantage et une paraplégie. Les symptômes de l'anémie prédominent ou peuvent être la seule motivation de l'évaluation chez certains patients; quelques patients ont des manifestations du syndrome d'hyperviscosité Symptomatologie La macroglobulinémie est une hémopathie maligne caractérisée par des lymphocytes B et/ou des plasmocytes qui synthétisent un excès de protéine M IgM. Le tableau associe des signes d'hyperviscosité... en apprendre davantage . Une neuropathie périphérique, un syndrome du canal carpien (en particulier en cas de maladie amyloïde associée), des saignements anormaux et des symptômes d'hypercalcémie (p. ex., polydipsie, déshydratation) sont fréquents. Les patients peuvent aussi présenter initialement une insuffisance rénale. Les adénopathies et l'hépatosplénomégalie sont rares.
Diagnostic
Numération formule sanguine avec plaquettes, frottis de sang périphérique, vitesse de sédimentation érythrocytaire et panel de chimie (urée sanguine, créatinine, calcium, acide urique, lactate déshydrogénase [LDH])
Électrophorèse des protéines sériques et urinaires (sur des urines de 24 heures) suivie d'une immunofixation; immunoglobulines quantitatives; chaînes légères libres dans le sérum
Rx (examen du squelette) et tomographie par émission de positrons (PET)-CT scan ou IRM corps entier
Examen de la moelle osseuse, dont des examens conventionnels cytogénétiques et d'hybridation par fluorescence in situ (FISH)
Le myélome multiple est suspecté chez les patients de > 40 ans présentant des douleurs osseuses inexpliquées persistantes en particulier pendant la nuit ou au repos. Elles sont accompagnées d'autres symptômes caractéristiques ou d'anomalies biologiques telles qu'une hyperprotidémie ou une protéinurie, une hypercalcémie, une insuffisance rénale ou une anémie ou des rx montrant une fracture pathologique ou des lésions lytiques. Les examens biologiques comprennent des examens sanguins de routine, la LDH, la bêta-2-microglobuline sérique, l'immunoélectrophorèse des protéines urinaires et sériques, le dosage des chaînes légères libres sériques. Les patients doivent également subir un examen squelettique et, parce qu'ils sont plus sensibles aux maladies osseuses que les rx, soit une PET-TDM, soit une IRM du corps entier. Un examen de la moelle osseuse est également nécessaire, ainsi qu'une cytogénétique conventionnelle et des examens FISH (pour une revue, voir [1, 2] Références pour le diagnostic Le myélome multiple est caractérisé par une prolifération médullaire plasmocytaire qui synthétise une Ig monoclonale et qui infiltre et détruit le tissu osseux adjacent. Les manifestations fréquentes... en apprendre davantage ).
Les examens sanguins de routine comprennent une NFS, une VS et un bilan biochimique. L'anémie est présente dans 80%, généralement normochrome, normocytaire, avec formation de rouleaux empilements de globules rouges par groupes de 3 à 12 globules rouges en piles. Le nombre de globules blancs et de plaquettes est habituellement normal. La VS est habituellement > 100 mm/h; l'urée, la créatinine, la LDH, la bêta-2 microglobuline et l'acide urique sériques peuvent être augmentés. Le trou anionique est parfois bas. Une hypercalcémie est présente au diagnostic dans 10% des cas.
L'électrophorèse des protéines et l'immuno-électrophorèse sont réalisées sur un prélèvement de sérum et sur un prélèvement d'urine concentrée obtenu à partir des urines des 24 heures pour quantifier la protéine M urinaire. L'électrophorèse du sérum met en évidence une protéine M dans 80 à 90% des cas. Les 10 à 20% restants représentent généralement les myélomes à chaînes légères monoclonales libres (protéine de Bence Jones) ou des myélomes à IgD. Presque toujours une protéine M est détectée à l'électrophorèse des protéines urinaires.
L'électrophorèse par immunofixation permet d'identifier la classe de la protéine M (IgG, IgA, ou rarement IgD, IgM ou IgE) et le type de chaînes légères si l'immunoélectrophorèse sérique est faussement négative; l'électrophorèse par immunofixation est effectuée, même lorsque le sérum à tester est négatif et si le diagnostic de myélome multiple est suspecté.
L'analyse des chaînes légères sériques libres avec une mesure du rapport des chaînes kappa et lambda ou des différences entre les chaînes légères impliquées et non impliquées permet de confirmer le diagnostic et peut également être utilisée pour surveiller l'efficacité du traitement et fournir des données pronostiques.
Le taux sérique de bêta-2 microglobuline est mesuré si le diagnostic est confirmé ou très probable, et l'albumine sérique est utilisée pour classer par stades les patients selon le système de classification international (voir tableau Système international de classification par stades du myélome multiple Système international révisé de classification par stades du myélome multiple ). La microglobuline bêta-2 est une petite protéine située sur la membrane de toutes les cellules. Sa concentration varie directement avec la masse tumorale et la sévérité du dysfonctionnement rénal.
Les rx comprennent un examen du squelette (c'est-à-dire, rx standards du crâne, des os longs, de la colonne vertébrale, du bassin et des côtes). Des lésions lytiques à l'emporte-pièce ou des signes d'ostéoporose diffuse dans 80% des cas. La scintigraphie osseuse n'est généralement pas nécessaire. L'IRM total-body donne des informations pertinentes en cas de douleur ou de signes neurologiques et quand les clichés rx standards ne sont pas contributifs. La PET-TDM fournit des informations pronostiques et permettre de différencier un plasmocytome solitaire d'un myélome multiple.
Le myélogramme et la biopsie médullaire Myélogramme et biopsie de moelle osseuse L'anémie est une diminution du nombre de globules rouges (mesurés par la numération des globules rouges ou le contenu en hémoglobine des globules rouges). Chez l'homme, l'anémie est définie... en apprendre davantage révèlent des lames ou amas de plasmocytes; le diagnostic de myélome est réalisé quand > 10% de plasmocytes sont identifiés. L'infiltration médullaire est néanmoins hétérogène; par conséquent, certains prélèvements provenant de patients atteints de myélome peuvent montrer < 10% de plasmocytes. Le nombre de plasmocytes médullaires est rarement normal. Il n'existe pas de corrélation entre la morphologie des plasmocytes et la classe d'Ig qu'ils synthétisent. Les études chromosomiques médullaires (p. ex., par des méthodes cytogénétiques comme la fluorescence par hybridation in situ [FISH] et l'immunohistochimie) permettent la détection d'anomalies chromosomiques spécifiques des plasmocytes ayant un impact sur la survie.
Le diagnostic et la différenciation par rapport à d'autres tumeurs malignes (p. ex., carcinome métastatique, lymphome Revue générale des lymphomes Les lymphomes représentent un groupe hétérogène de tumeurs affectant les systèmes réticulo-endothélial et lymphoïde. Les principaux types sont Lymphome d'Hodgkin Lymphome non hodgkinien Voir... en apprendre davantage , leucémie Revue générale des leucémies La leucémie est une affection maligne impliquant la production excessive de leucocytes immatures ou anormaux, qui finit par supprimer la production de cellules sanguines normales et entraîne... en apprendre davantage ) et la gammapathie monoclonale de signification indéterminée Gammapathies monoclonales de signification indéterminée (monoclonal gammopathy of undetermined significance, MGUS) Les gammapathies monoclonales de signification indéterminée (monoclonal gammopathy of undetermined significance, MGUS) sont définies par la production d'une protéine M par des plasmocytes non... en apprendre davantage nécessite généralement plusieurs critères:
Plasmocytes clonaux ou plasmocytome médullaire
Protéine M dans le sérum et/ou les urines
Insuffisance d'organe (hypercalcémie, insuffisance rénale, anémie ou lésions osseuses)
Chez les patients qui ne présentent pas de protéine M sérique, le diagnostic de myélome peut être affirmé s'il existe une protéinurie de Bence Jones > 200 mg/24 heures, ou des chaînes légères libres anormales, des lésions ostéolytiques (sans éléments en faveur d'une métastase ou d'une maladie granulomateuse) et la présence de plages ou de regroupements de plasmocytes dans la moelle.
Références pour le diagnostic
1. Sive J, Cuthill K, Hunter H, Kazmi M, Pratt G, Smith D and on behalf of British Society of Haematology: Guidelines on the diagnosis, investigation and initial treatment of myeloma: a British Society for Haematology/UK Myeloma Forum Guideline. Brit J Haematol 193:245–268, 2021.
2. Rajkumar SV: Multiple myeloma: 2020 update on diagnosis, risk-stratification and management. Am J Hematol 95:548–567, 2020.
Pronostic
La maladie progresse dans tous les cas et reste incurable. La médiane de survie s'est récemment améliorée > 5 ans, une conséquence des progrès thérapeutiques. Les signes pronostiques défavorables au moment du diagnostic sont une baisse de l'albumine sérique, des taux élevés de bêta-2-microglobuline, des taux élevés de LDH et des anomalies cytogénétiques spécifiques dans les cellules tumorales. Les patients initialement insuffisants rénaux ont un mauvais pronostic, sauf si la fonction rénale s'améliore avec le traitement (ce qui arrive généralement avec les options de traitement actuelles).
Comme le myélome multiple a une évolution inexorablement fatale, les patients sont susceptibles de tirer profit de discussions sur les soins de fin de vie Le patient en fin de vie Les patients mourants peuvent avoir des besoins différents de ceux des autres patients. Afin que leurs besoins puissent être satisfaits, les patients mourants doivent d'abord être identifiés... en apprendre davantage qui impliquent leurs médecins et les membres et amis appropriés de la famille. Les points à discuter peuvent comprendre les directives anticipées Directives anticipées Les directives anticipées sont des documents juridiques qui anticipent les décisions concernant des soins dans le cas où la personne deviendrait incapable. Ils sont appelés directives anticipées... en apprendre davantage , l'utilisation d'une alimentation entérale et le soulagement des douleurs.
Traitement
Chimiothérapie conventionnelle chez les patients symptomatiques
Thalidomide, lénalidomide, ou pomalidomide, et/ou bortézomib, carfilzomib ou ixazomib, avec corticostéroïdes et/ou chimiothérapie conventionnelle
Anticorps monoclonaux, dont l'élotuzumab, l'isatuximab et le daratumumab
En particulier dans le myélome en rechute ou réfractaire, l'inhibiteur sélectif du transport nucléo-cytoplasmique nucléaire (selective inhibitor of nuclear export, SINE) selinexor et l'inhibiteur de l'histone déacétylase panobinostat
En particulier dans le myélome en rechute ou réfractaire, les traitements immunitaires qui ciblent l'antigène de maturation des cellules B (B-cell maturation antigen, BCMA), qui est fortement exprimé sur les cellules de myélome
Traitement d'entretien par corticostéroïdes, thalidomide et/ou lénalidomide et des inhibiteurs du protéasome, en particulier l'ixazomib oral
Éventuellement transplantation de cellules-souches autologues
Peut-être radiothérapie sur des zones symptomatiques spécifiques qui ne répondent pas au traitement systémique
Traitement des complications (anémie, hypercalcémie, insuffisance rénale, infections et lésions squelettiques, en particulier celles associées à un risque élevé de fracture)
Le traitement du myélome s'est amélioré au cours des 20 dernières années et la survie à long terme est un objectif thérapeutique raisonnable. Le traitement consiste à éradiquer les cellules malignes chez le patient symptomatique ou chez celui qui présente une défaillance d'organe liée due au myélome (anémie, dysfonctionnement rénal, hypercalcémie ou maladie osseuse).
Les facteurs de risque nécessitant un traitement rapide du myélome chez les patients présentant initialement un dysfonctionnement d'organe comprennent la présence de > 60% de plasmocytes dans la moelle osseuse, > 1 lésion à l'IRM et un taux de chaînes légères libres sériques > 100 mg/L. Ces patients sont considérés comme ayant un myélome actif et nécessitent un traitement immédiat, même si presque tous les essais cliniques randomisés de traitement précoce de ces patients n'ont pas encore montré d'amélioration de la survie globale. Les patients ne présentant pas ces facteurs de risque ni de dysfonctionnement des organes cibles ne tirent probablement pas de bénéfice d'un traitement immédiat, lequel est généralement suspendu jusqu'à l'apparition de symptômes ou de complications.
Traitement des cellules malignes
La chimiothérapie conventionnelle représentait dans le passé le traitement initial du myélome multiple, consistant en du melphalan et de la prednisone administrés par voie orale, administrés par cycles de 4 à 6 semaines pendant 8 à 12 cycles avec évaluation mensuelle de la réponse. Cependant, des effets supérieurs ont été atteints avec l'ajout d'un inhibiteur du protéasome tel que le bortézomib, le carfilzomib ou l'ixazomib ou les agents immunomodulateurs lénalidomide ou thalidomide. D'autres médicaments de chimiothérapie, notamment cyclophosphamide, bendamustine, doxorubicine, et son analogue doxorubicine liposomale pégylée sont plus efficaces quand ils sont associés à un médicament immunomodulateur (thalidomide, lénalidomide ou bortézomib). Des études suggèrent une meilleure survie lorsque le traitement initial comprend à la fois le bortézomib et le lénalidomide en association avec des corticostéroïdes. En outre, l'ajout de l'anticorps monoclonal daratumumab au bortézomib et à la dexaméthasone dans le cadre du traitement initial semble améliorer les résultats.
Réponse au traitement (voir tableau Définir la réponse au traitement du cancer Définir la réponse au traitement du cancer ) est indiquée par une diminution de la protéine M sérique et urinaire, une diminution des taux de la chaîne légère libre sérique concernée, une augmentation du nombre de globules rouges, une amélioration de la fonction rénale chez les patients présentant une insuffisance rénale et une normalisation des taux de calcium chez ceux se présentant avec des taux élevés. Les douleurs osseuses et la fatigue doivent également diminuer.
La transplantation de cellules-souches Transplantation de cellules-souches hématopoïétiques La greffe de cellules souches hématopoïétiques est une technique en pleine évolution qui offre des perspectives de guérison aux hémopathies malignes ( leucémies, lymphomes, myélomes) et à d'autres... en apprendre davantage autologues de sang périphérique peut être envisagée chez les patients qui ont des fonctions cardiaques, hépatiques, pulmonaires et rénales satisfaisantes, en particulier ceux dont la maladie est stable ou répond après plusieurs cycles de traitement initial. Cependant, des études suggèrent que les options de traitement les plus récentes sont très efficaces et peuvent rendre la transplantation moins souvent nécessaire ou inutile.
La transplantation allogénique de cellules-souches après une chimiothérapie non myéloablative (p. ex., faibles doses de cyclophosphamide et de fludarabine) ou une radiothérapie à faible dose peut induire une survie sans myélome de 5 à 10 ans chez certains patients. Cependant, la transplantation de cellules souches allogéniques avec chimiothérapie myéloablative ou non myéloablative reste expérimentale en raison de la morbidité et de la mortalité élevées résultant des maladies du greffon contre l'hôte Complications La greffe de cellules souches hématopoïétiques est une technique en pleine évolution qui offre des perspectives de guérison aux hémopathies malignes ( leucémies, lymphomes, myélomes) et à d'autres... en apprendre davantage .
Traitement du myélome récidivant ou réfractaire
Dans le myélome en rechute ou réfractaire, des inhibiteurs du protéasome (bortézomib, ixazomib ou carfilzomib) avec un agent immunomodulateur (thalidomide, lénalidomide ou pomalidomide) associés à une chimiothérapie ou à des corticostéroïdes peuvent être utilisés. Ces médicaments sont associés à des médicaments non reçus antérieurement par le patient même si des rémissions prolongées sont obtenues par le même protocole thérapeutique qui a permis la rémission initiale. Les patients qui ne répondent pas à une association donnée de médicaments peuvent réagir à un autre médicament de la même classe (p. ex., inhibiteurs du protéasome, agents immunomodulateurs, médicaments chimiothérapeutiques).
Les anticorps monoclonaux ciblant les protéines des cellules du myélome peuvent également être très efficaces dans le myélome en rechute ou réfractaire et comprennent le daratumumab, l'isatuximab et l'élotuzumab. Ces anticorps sont plus efficaces lorsqu'ils sont associés au lénalidomide ou au pomalidomide et à la dexaméthasone. Le daratumumab montre également de meilleurs résultats lorsqu'il est associé au bortézomib et à la dexaméthasone; le daratumumab et l'isatuximab ont une meilleure efficacité que le carfilzomib et la dexaméthasone.
Les nouveaux médicaments dont l'efficacité a été démontrée comprennent le selinexor (un selective inhibitor of nuclear export [SINE]) et le panobinostat (inhibiteur de l'histone déacétylase [HDACi]). Les nouveaux médicaments sont particulièrement efficaces lorsqu'ils sont associés à d'autres médicaments actifs contre le myélome. Deux traitements immunitaires efficaces qui ciblent l'antigène de maturation des cellules B (B-cell maturation antigen [BCMA]) sont récemment disponibles. Ces médicaments sont le belantamab mafotodin, un conjugué anticorps-médicament et le premier traitement cellulaire du myélome, l'idecabtagene vicleucel, un CAR-T (chimeric antigen receptor-T cell).
Traitement d'entretien
Le traitement d'entretien a été essayé avec des médicaments non chimiothérapiques, y compris l'interféron alpha, ce qui prolonge la rémission, mais n'améliore pas la survie et est associée à des effets indésirables importants. Après obtention d'une réponse par un protocole thérapeutique corticostéroïdien, les corticostéroïdes pris isolément seront efficaces en traitement d'entretien. La thalidomide peut également être efficace en traitement d'entretien et des études montrent que le lénalidomide seul ou associé à des corticostéroïdes est également un traitement d'entretien efficace. Cependant, il y a une certaine inquiétude au sujet de la malignité secondaire chez les patients recevant un traitement par lénalidomide à long terme, surtout après la greffe autologue de cellules souches Transplantation de cellules-souches hématopoïétiques La greffe de cellules souches hématopoïétiques est une technique en pleine évolution qui offre des perspectives de guérison aux hémopathies malignes ( leucémies, lymphomes, myélomes) et à d'autres... en apprendre davantage et le risque de développer des cancers secondaires doit être mis en balance avec une survie améliorée. En outre, l'ixazomib, un inhibiteur oral du protéasome, est efficace en monothérapie. Il n'a pas encore été déterminé si l'association d'ixazomib et de lénalidomide est plus efficace dans ce contexte. Le rôle des anticorps en traitement d'entretien reste à définir.
Traitement des complications
En plus du traitement direct des cellules malignes, le traitement doit également être dirigé contre les complications, qui comprennent
Anémie
Hypercalcémie
Hyperuricémie
Infections
Insuffisance rénale
Lésions squelettiques
L'anémie peut être traitée par l'érythropoïétine recombinante (40 000 unités en sous-cutané 1 fois/semaine) quand l'anémie n'est pas corrigée par la chimiothérapie. Si l'anémie provoque des symptômes cardiovasculaires ou systémiques significatifs, des culots globulaires sont transfusés Globules rouges Le sang total permet d'améliorer la capacité du transport d'oxygène, favorise l'expansion du volume sanguin circulant et le remplacement des facteurs de la coagulation. Il était auparavant recommandé... en apprendre davantage . Les échanges plasmatiques Échanges plasmatiques L'aphérèse correspond au processus de séparation des composants cellulaires et solubles du sang à l'aide d'une machine. L'aphérèse est souvent pratiquée sur des donneurs dont le sang total est... en apprendre davantage sont indiqués en cas d'hyperviscosité Symptomatologie . Souvent, les patients sont carencés en fer pour des raisons non liées à leur myélome et ont besoin de fer par voie intraveineuse. Chez le patient anémié, il faut mesurer périodiquement le fer sérique, la transferrine et la ferritine pour surveiller les réserves de fer ainsi que les taux de vitamine B12. niveaux
L'hypercalcémie se traite par une diurèse forcée, les bisphosphonates IV (de préférence l'acide zolédronique) après réhydratation et parfois la calcitonine ou la prednisone. Le dénosumab peut également être utilisé pour traiter l'hypercalcémie. Les patients doivent éviter les aliments contenant du calcium, les suppléments calciques et la vitamine D.
Une hyperuricémie peut survenir chez certains patients présentant une charge tumorale élevée et des problèmes métaboliques sous-jacents. Cependant, l'allopurinol n'est pas nécessaire. L'allopurinol ou la rasburicase sont indiquées chez les patients qui présentent des taux élevés d'acide urique sérique ou une charge tumorale élevée et un risque élevé de syndrome de lyse tumorale Syndromes de lyse tumorale et de libération de cytokines Les effets indésirables sont fréquents chez les patients recevant des traitements contre le cancer, en particulier les cytopénies, les effets gastro-intestinaux et les lyses tumorales et les... en apprendre davantage sous traitement.
La survenue d'une infection est très souvent secondaire à la neutropénie induite par la chimiothérapie. Les infections par le virus herpès zoster Herpes zoster Le zona (herpes zoster) est une infection qui apparaît lorsque le virus varicelle-zona à l'état latent se réactive dans un ganglion nerveux sensitif de la racine rachidienne postérieure. Les... en apprendre davantage (zona) sont plus fréquentes chez les patients traités par les médicaments antimyélomateux récents, en particulier les inhibiteurs du protéasome (bortézomib, carfilzomib, ixazomib) et les anticorps monoclonaux (daratumumab, isatuximab, élotuzumab). Quand une infection bactérienne est documentée, un traitement antibiotique est nécessaire; l'utilisation prophylactique d'antibiotiques n'est pas systématiquement recommandée.
L'utilisation prophylactique des antiviraux (p. ex., acyclovir, valganciclovir, famciclovir) est indiquée chez les patients qui reçoivent un inhibiteur du protéasome (bortézomib, carfilzomib, ixazomib) ou anticorps monoclonal (daratumumab, isatuximab, elotuzumab).
Les immunoglobulines prophylactiques IV peuvent réduire le risque d'infection, mais sont généralement réservées aux patients qui ont des taux d'immunoglobulines bas et des infections récidivantes fréquentes. Les vaccins antipneumococciques Vaccin contre le pneumocoque Les pneumococcies (p. ex., otite moyenne, pneumonie, sepsis, méningite) sont causées par certains des > 90 sérotypes de Streptococcus pneumoniae (pneumocoques). Les vaccins sont dirigés... en apprendre davantage et antigrippaux Vaccin antigrippal Selon les recommendations de l'OMS et des Centers for Disease Control and Prevention (CDC), les vaccins contre la grippe sont modifiés tous les ans pour inclure les souches les plus fréquentes... en apprendre davantage sont aussi nécessaires. Cependant, l'utilisation de vaccins vivants n'est pas recommandée chez ces patients immunodéprimés. Cependant, le nouveau vaccin recombinant non-viable contre le zona, contrairement au vaccin vivant antérieur atténué contre le zona, peut être administré pour prévenir le zona.
L'atteinte rénale peut souvent être améliorée par une hydratation adéquate. Même les patients qui ont une protéinurie de Bence-Jones massive (≥ 10 à 30 g/jour) peuvent conserver une fonction rénale intacte si la diurèse est maintenue > 2000 mL/jour. Une déshydratation ainsi que l'injection IV d'un produit de contraste hyperosmolaire peuvent déclencher une insuffisance rénale oligoanurique aiguë en cas de protéinurie de Bence Jones. Les échanges plasmatiques peuvent être efficaces dans certains cas. Les médicaments néphrotoxiques doivent être évités.
Les lésions osseuses nécessitent des mesures de support. La pratique régulière de la marche et la supplémentation en calcium et vitamine D contribue à préserver une bonne densité osseuse. Les taux de vitamine D doivent être mesurés au moment du diagnostic et périodiquement, et la dose de vitamine D doit être ajustée en conséquence. Les antalgiques et une radiothérapie à doses palliatives (18 à 24 gray) peuvent soulager les douleurs. Cependant, la radiothérapie peut provoquer une forte toxicité et, comme elle supprime la moelle osseuse, elle peut empêcher le recours ultérieur à une intensification par chimiothérapie.
La plupart des patients, en particulier ceux qui présentent des lésions lytiques, une ostéoporose généralisée ou une ostéopénie doivent recevoir tous les mois un traitement IV par bisphosphonates (pamidronate ou acide zolédronique). Les bisphosphonates réduisent les complications squelettiques et diminuent les douleurs osseuses et peuvent avoir un effet antitumoral. En cas d'insuffisance rénale potentiellement réversible due à un myélome mais non liée à une hypercalcémie ou à des réactions aux perfusions en cours après perfusion de bisphosphonates, une option est le dénosumab mensuel (administré par voie sous-cutanée), qui, contrairement aux bisphosphonates, n'est pas éliminé par les reins et ne provoque pas de réactions à la perfusion. Les bisphosphonates et le denosumab peuvent tous deux induire une ostéonécrose de la mâchoire. Maintenir une excellente santé dentaire et éviter les extractions et les implants dentaires est important pour minimiser le risque de cette complication.
Points clés
Les plasmocytes malins produisent une immunoglobuline monoclonale et infiltrent et détruisent l'os.
Les plasmocytomes et la sécrétion de cytokines en expansion causent de multiples, lésions ostéolytiques discrètes (généralement dans le bassin, la colonne vertébrale, les côtes, et le crâne) et une ostéoporose diffuse; des douleurs, des fractures, et une hypercalcémie sont fréquents.
Une anémie et une insuffisance rénale sont fréquentes.
Une amylose se développe dans environ 10% des cas, généralement les patients qui produisent un excès de chaînes légères lambda.
Effectuer une électrophorèse des protéines sériques et urinaires suivie d'une immunofixation et une mesure quantitative des immunoglobulines, et le dosage des chaînes légères libres sériques.
Effectuer une aspiration et une biopsie de moelle osseuse.
Les patients symptomatiques et ceux qui présentent un dysfonctionnement d'organe doivent être traités par des médicaments, qui peuvent comprendre des corticostéroïdes, des médicaments de chimiothérapie, des inhibiteurs du protéasome, des agents immunomodulateurs, des anticorps monoclonaux, des inhibiteurs sélectifs de l'exportation nucléaire, des inhibiteurs de l'histone déacétylase et des immunothérapies cellulaires et à base d'anticorps ciblant l'antigène de maturation des lymphocytes B.
La transplantation de cellules souches est une option chez certains patients, mais des options de traitement plus récentes et très efficaces peuvent la rendre inutile dans d'autres cas.
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