Les problèmes sexuels chez la femme peuvent avoir des causes physiques, psychologiques ou souvent une association, chacune ayant un impact sur l’autre.
Pour diagnostiquer les problèmes sexuels, les médecins parlent souvent avec la femme et, parfois, avec son partenaire ; un examen pelvien est souvent nécessaire lorsque la femme présente des douleurs ou des problèmes d’orgasme.
Le traitement des problèmes sexuels chez la femme varie selon la cause, mais peut inclure une formation sur la fonction sexuelle, des médicaments, une kinésithérapie pelvienne, ou une psychothérapie ou une sexothérapie.
Les femmes ont souvent des inquiétudes concernant la fonction sexuelle. Si les problèmes s’avèrent suffisamment graves pour donner lieu à une détresse, ils peuvent être perçus comme relevant de troubles de la fonction sexuelle. Aux États-Unis, environ 12 % des femmes présentent des troubles de la fonction sexuelle.
Les troubles de la fonction sexuelle peuvent être décrits et diagnostiqués en termes de problèmes spécifiques, à savoir :
Manque d’intérêt pour l’activité sexuelle et/ou difficulté à ressentir de l’excitation sexuelle (trouble de l’intérêt/de l’excitation sexuels Trouble de l’intérêt/de l’excitation sexuels Le trouble de l’intérêt/de l’excitation sexuels chez la femme désigne un manque ou une diminution de l’intérêt pour l’activité sexuelle (faible libido) et les pensées sexuelles, et/ou le manque... en apprendre davantage )
Contractions involontaires des muscles autour du vagin ou douleur pendant l’activité sexuelle (douleur génitopelvienne/trouble de la pénétration Douleur génitopelvienne/trouble de la pénétration La douleur génitopelvienne/le trouble de la pénétration comprend des douleurs pendant les rapports sexuels ou toute autre activité sexuelle impliquant une pénétration et des contractions involontaires... en apprendre davantage )
Difficulté à atteindre l’orgasme malgré un intérêt normal pour l’activité sexuelle (trouble de l’orgasme féminin Trouble de l’orgasme chez la femme Le trouble de l’orgasme correspond à une absence ou un retard dans l’atteinte de l’orgasme, ou à des orgasmes irréguliers ou beaucoup moins intenses, même si l’excitation sexuelle est suffisante... en apprendre davantage )
Dysfonction sexuelle induite par une substance/un médicament
Autres dysfonctionnements sexuels (appelés par les médecins « autres dysfonctionnements sexuels spécifiés et non spécifiés »)
Dans le cadre de la dysfonction sexuelle induite par une substance/un médicament, la dysfonction sexuelle est liée à l’instauration, à la modification de la dose ou à l’arrêt d’une substance (y compris une drogue) ou d’un médicament.
Les autres dysfonctionnements sexuels incluent tous ceux qui ne rentrent pas dans les autres catégories. Ils comprennent les dysfonctionnements sexuels sans cause identifiable ou qui ne remplissent pas précisément les critères d’un trouble de la fonction sexuelle spécifique.
Le syndrome d’excitation génitale persistante Syndrome d’excitation génitale persistante Le syndrome d’excitation génitale persistante consiste en une excitation physique excessive (génitale) non désirée, qui implique un afflux sanguin vers les organes génitaux et, chez la femme... en apprendre davantage est un trouble rare qui peut survenir à la fois chez les hommes et chez les femmes, mais qui n’a pas de critères spécifiques pour le diagnostic. Les femmes atteintes du syndrome d’excitation génitale persistante ressentent une excitation physique excessive (qui se manifeste par une augmentation de l’afflux sanguin vers les organes génitaux et une augmentation des sécrétions vaginales) alors qu’elles ne ressentent aucun désir sexuel. Aucune cause de l’excitation n’est identifiée, et l’excitation ne disparaît généralement pas après l’orgasme.
Souvent, les femmes atteintes de troubles de la fonction sexuelle présentent les caractéristiques de plusieurs problèmes spécifiques. Par exemple, il se peut que les femmes qui ont des douleurs pendant les rapports ou des difficultés à être excitées apprécient moins les relations sexuelles et aient des difficultés à atteindre l’orgasme.
La réponse sexuelle d’une femme est fortement influencée par sa santé mentale et par la qualité de sa relation avec son partenaire. Le désir initial diminue généralement avec l’âge, mais augmente avec un nouveau partenaire à tout âge.
Fonction sexuelle normale
Les fonctions et réponses sexuelles supposent la participation de l’esprit (pensées et émotions) et du corps (dont les systèmes nerveux, circulatoire et hormonal). La réponse sexuelle comprend :
Désir, également appelé intérêt ou libido
Excitation
Orgasme
Résolution
Désir (libido)
Le désir correspond à l’envie de s’engager dans une activité sexuelle ou de la continuer. L’intérêt ou le désir sexuels peuvent être suscités par des pensées, des mots, des images visuelles, des odeurs ou des sensations tactiles. Le désir peut être évident au début ou peut s’accentuer une fois que l’activité sexuelle et la stimulation commencent.
Chez les femmes, le désir sexuel et l’excitation sont souvent étroitement liés. La stimulation sexuelle peut déclencher l’excitation, le plaisir et des réponses physiques (dont un afflux sanguin vers la sphère génitale). Le désir de satisfaction sexuelle augmente à mesure que l’activité sexuelle et l’intimité se poursuivent.
Excitation
L’excitation est un point subjectif, c’est-à-dire que, dans l’excitation sexuelle, il est question de ressenti et de pensées. Elle possède également un caractère physique, avec une augmentation du flux sanguin au niveau des organes sexuels. Il peut également augmenter sans que la femme ne le remarque ni qu’elle ne se sente excitée. Chez la femme, cette augmentation du flux sanguin provoque un gonflement du clitoris et des parois vaginales (processus appelé engorgement). L’afflux sanguin déclenche également une augmentation des sécrétions vaginales (qui fournissent la lubrification).
Cette réponse réflexe qui provoque l’engorgement et la lubrification survient en quelques secondes après un stimulus sexuel. Le cerveau qui perçoit quelque chose de sexuel, pas nécessairement érotique ou excitant subjectivement, déclenche cette réponse. Au cours de cette réponse, des picotements génitaux et des palpitations sont plus généralement rapportés par les femmes plus jeunes. Avec l’âge, le flux de sang génital provenant des stimuli sexuels diminue, mais la lubrification en réponse aux stimuli sexuels peut ne pas diminuer.
Orgasme
L’orgasme correspond au pic ou à l’acmé de l’excitation sexuelle. Juste avant l’orgasme, la tension musculaire s’élève encore dans tout l’organisme. Au cours de l’orgasme, les muscles qui entourent le vagin subissent des contractions rythmiques. La femme peut avoir plusieurs orgasmes. Les hormones libérées à l’orgasme peuvent contribuer au sentiment de bien-être, de relaxation ou de fatigue qui suit (résolution).
Résolution
La phase de relaxation correspond à une sensation de bien-être et un relâchement musculaire général après l’orgasme. La phase de relaxation suit généralement l’orgasme. Toutefois, cette phase peut survenir progressivement après une activité sexuelle extrêmement excitante sans orgasme. Certaines femmes peuvent répondre à une nouvelle stimulation sexuelle presque immédiatement après la phase de relaxation.
Causes
Nombreux sont les facteurs qui déclenchent ou participent aux divers types de troubles de la fonction sexuelle. Habituellement, les causes sont d’ordre physique ou psychologique. Cependant, ces deux types de causes ne peuvent pas être dissociés. Les facteurs psychologiques peuvent déclencher des changements physiques au niveau du cerveau, des nerfs, des hormones et éventuellement des organes génitaux. Les changements physiques peuvent avoir des répercussions psychologiques, qui, à leur tour, ont plus d’effets physiques. Certains facteurs sont plus liés à la situation qu’à la femme elle-même. De plus, la cause du trouble de la fonction sexuelle est souvent difficile à déterminer.
Facteurs psychologiques
La dépression Dépression La dépression consiste en un sentiment de tristesse et/ou une perte d’intérêt ou de plaisir pour les activités habituelles ; elle devient un trouble lorsqu’elle est suffisamment intense pour... en apprendre davantage et l’ angoisse Présentation des troubles anxieux L’anxiété est un sentiment de nervosité, d’inquiétude ou de malaise qui fait partie de l’expérience humaine normale. Elle est également présente dans de nombreuses affections mentales, y compris... en apprendre davantage contribuent fréquemment à un trouble de la fonction sexuelle. Parfois, lorsque la dépression est traitée efficacement, le trouble de la fonction sexuelle s’améliore également. Cependant, certains types d’antidépresseurs (inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine) peuvent également provoquer une dysfonction sexuelle.
Différentes peurs, qu’il s’agisse de difficultés à se laisser aller, d’une peur du rejet ou d’une appréhension de la perte de contrôle, et une faible estime de soi peuvent contribuer à un trouble de la fonction sexuelle.
Les expériences antérieures peuvent avoir une incidence sur le développement psychologique et sexuel de la femme, et être source de problèmes, comme dans les cas suivants :
Des expériences sexuelles, ou autres, négatives, y compris un traumatisme sexuel, peuvent engendrer une faible estime de soi, ou un sentiment de honte ou de culpabilité.
Les abus sexuels, physiques ou émotionnels au cours de l’enfance ou de l’adolescence peuvent amener l’enfant à contrôler et dissimuler ses émotions, un mécanisme de défense utile. Cependant, la femme qui contrôle et cache ses émotions éprouve parfois des difficultés à exprimer ses pensées sexuelles.
Si la femme perd un parent ou toute personne proche au cours de son enfance, elle peut éprouver des difficultés à créer une relation d’intimité avec un partenaire sexuel, car elle redoute une nouvelle perte, et ce, parfois sans en avoir vraiment conscience.
La fonction sexuelle peut également être altérée par diverses inquiétudes sexuelles. Par exemple, la femme peut être préoccupée par les conséquences non souhaitées d’une relation sexuelle (telles qu’une grossesse ou des infections sexuellement transmissibles), ou par ses performances sexuelles ou celles de son partenaire.
Les facteurs liés à la situation actuelle d’une femme (appelés facteurs contextuels) qui peuvent avoir un impact sur la fonction sexuelle comprennent :
Image de soi : par exemple, la femme peut avoir une mauvaise image d’elle-même sur le plan sexuel si elle a une image négative de son corps, si elle souffre d’incontinence urinaire, de problèmes de fertilité ou a subi une ablation chirurgicale d’un sein, de l’utérus ou de toute autre partie du corps se rapportant au sexe.
Les relations : il est possible que la femme n’ait pas confiance ou ressente des émotions négatives à propos de son partenaire. Elle peut se sentir moins attirée par son partenaire qu’au début de leur relation.
Environnement : le cadre peut ne pas être érotique, intime ou suffisamment sûr pour laisser libre cours à toute activité sexuelle.
Culture : la culture dont est originaire la femme peut restreindre l’expression ou l’activité sexuelle. Les cultures tendent parfois à rendre les femmes honteuses ou coupables à l’égard de la sexualité. La femme et son partenaire peuvent provenir de cultures qui perçoivent différemment certaines pratiques sexuelles.
Les distractions ou le stress émotionnel : la famille, le travail, les finances ou d’autres éléments préoccupent la femme et, par conséquent, se répercutent sur l’excitation sexuelle.
Facteurs physiques
Plusieurs conditions physiques, hormones, médicaments et la prise de drogue aboutissent ou contribuent à des troubles de la fonction sexuelle. Les modifications hormonales, qui surviennent avec l’âge ou du fait d’une maladie, peuvent avoir un impact.
Après la ménopause Ménopause La ménopause correspond à l’arrêt définitif des règles, de l’ovulation et de la fertilité. Pendant plusieurs années avant et juste après la ménopause, les taux d’œstrogènes varient grandement... en apprendre davantage , des modifications du vagin et des voies urinaires (syndrome génito-urinaire de la ménopause Symptômes après la ménopause ) peuvent altérer la fonction sexuelle. Par exemple, les tissus du vagin s’affinent, s’assèchent et perdent de leur élasticité après la ménopause du fait de la diminution des taux d’œstrogènes. Cette affection, appelée atrophie vulvovaginale (ou vaginite atrophique), peut rendre les rapports sexuels douloureux. Les symptômes urinaires qui peuvent apparaître à la ménopause comprennent un besoin impérieux d’uriner (urgence urinaire) et des infections des voies urinaires fréquentes.
Des symptômes similaires peuvent également survenir en cas d’ablation des deux ovaires ou dans le cadre des changements hormonaux après l’accouchement (post-partum Présentation des soins du post-partum Le post-partum, qui désigne les 6 semaines suivant la grossesse et l’accouchement, est la période où la mère retrouve son état initial d’avant la grossesse. Après l’accouchement, la mère peut... en apprendre davantage ).
Les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS) Inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS) L’ agomélatine, un nouveau type d’antidépresseur, est un traitement possible des épisodes dépressifs majeurs. Plusieurs types de médicaments peuvent être utilisés pour traiter la dépression... en apprendre davantage , un type d’antidépresseurs, sont souvent responsables de troubles de la fonction sexuelle. Ces médicaments peuvent contribuer à plusieurs types de dysfonction sexuelle.
L’ alcool Consommation d’alcool L’alcool (éthanol) est un dépresseur (il ralentit le fonctionnement du cerveau et du système nerveux). La consommation rapide ou régulière de grandes quantités d’alcool peut entraîner des problèmes... en apprendre davantage peut également provoquer des troubles de la fonction sexuelle.
Diagnostic
Entretien avec la femme et, parfois, son partenaire
Examen pelvien
Un trouble du fonctionnement sexuel est généralement diagnostiqué lorsque les symptômes sont présents depuis au moins six mois et entraînent une détresse importante. La diminution ou l’absence de désir sexuel, d’intérêt pour les rapports sexuels, d’excitation ou d’orgasme peut ne provoquer ni détresse ni gêne chez certaines femmes. Dans de tels cas, aucun trouble n’est diagnostiqué.
Chez la femme, un trouble de la fonction sexuelle est caractérisé par au moins l’un des éléments suivants :
Douleurs pendant les activités sexuelles
Perte de désir sexuel
Altération de l’excitation
Incapacité à atteindre l’orgasme
Le diagnostic des troubles de la fonction sexuelle implique des questions détaillées posées à la femme, et parfois à son partenaire. Le médecin demande d’abord à la femme de décrire le problème avec ses propres mots. Ensuite, le médecin lui pose des questions sur les sujets suivants :
Symptômes
Autres affections :
Interventions gynécologiques et obstétriques réalisées
Lésions de la région pelvienne
Traumatisme sexuel
Usage de drogues
Relation avec son partenaire
Problèmes de la fonction sexuelle chez son partenaire
Humeur
Estime de soi
Relations pendant l’enfance
Expériences sexuelles passées
Traits de personnalité (par exemple, sa capacité à accorder sa confiance, sa tendance à l’anxiété et son besoin de garder le contrôle)
Le médecin réalise un examen pelvien afin de détecter d’éventuelles anomalies des organes génitaux externes et internes, notamment au niveau de la vulve, du vagin et du col de l’utérus. Souvent, le médecin peut identifier la source physique de la douleur. Certaines femmes présentant des douleurs sexuelles ou ayant des antécédents de traumatisme sexuel ont du mal à subir un examen pelvien. Cela peut être discuté avec le médecin avant l’examen. Voici quelques stratégies pour rendre un examen pelvien plus tolérable :
La femme et son médecin peuvent discuter de l’examen avant qu’il ne commence et s’accorder sur la manière de communiquer pendant l’examen.
La femme peut tenir un miroir pour voir ce que le médecin voit pendant l’examen et permettre au médecin de lui montrer les problèmes détectés.
La femme peut placer sa main sur la main du médecin pour avoir un meilleur contrôle pendant l’examen.
Cependant, si le médecin suspecte une infection sexuellement transmissible ou une autre infection (telle qu’une infection à levures Infection vaginale à levures (candidose) Une infection vaginale à levures (également appelée candidose) est provoquée par un organisme infectieux appelé Candida, généralement Candida albicans. Une infection vaginale à... en apprendre davantage ou une vaginose bactérienne Vaginose bactérienne (VB) La vaginose bactérienne est une affection courante qui survient lorsque l’équilibre des bactéries vaginales (microbiome vaginal) est rompu. La vaginose bactérienne provoque des sécrétions fluides... en apprendre davantage ), il est possible qu’il insère un spéculum (instrument) dans le vagin pour voir le vagin et le col de l’utérus (comme pour réaliser un frottis) et qu’il prélève un échantillon de fluides au niveau du vagin ou du col de l’utérus pour l’envoyer dans un laboratoire afin de procéder à des analyses.
Traitement
Traitement des causes de la douleur sexuelle
Médicaments, notamment hormonothérapie
Kinésithérapie du plancher pelvien
Parfois, psychothérapie personnelle ou du couple, ou sexothérapie
Certains traitements dépendent de la cause du trouble de la fonction sexuelle. Toutefois, des mesures d’ordre général peuvent s’avérer utiles, quelle que soit la cause :
Pour les deux partenaires, apprendre à mieux connaître l’anatomie de la femme et les façons d’accroître sa libido ou de l’exciter
Améliorer la communication, notamment à propos du sexe, entre la femme et son partenaire.
Encourager la confiance, le respect et l’intimité émotionnelle entre les partenaires : ces qualités doivent être cultivées avec ou sans l’aide d’un professionnel. Les couples doivent apprendre à régler les conflits, qui peuvent avoir un impact sur leur relation.
Passer du temps ensemble sans pour autant avoir une activité sexuelle : les couples qui se parlent régulièrement sont plus enclins à vouloir une activité sexuelle et à apprécier ces instants d’intimité.
Accorder du temps et de l’espace à l’activité sexuelle : Les femmes peuvent être préoccupées ou distraites par d’autres activités (notamment le travail, les tâches ménagères, les enfants). S’assurer de l’intimité du lieu si la femme craint toute intrusion ou interruption. Il convient de disposer de suffisamment de temps et d’être dans un cadre propice aux sensations sexuelles.
S’engager dans différentes sortes d’activités sexuelles : par exemple, caresser et embrasser les zones sensibles du corps, et se caresser mutuellement les parties génitales avec le partenaire, avant de passer à l’acte sexuel, peuvent accroître l’intimité et diminuer la sensation d’angoisse.
Prendre des mesures pour éviter des conséquences non désirées : de telles mesures sont particulièrement utiles lorsque la crainte d’une grossesse ou la peur des infections sexuellement transmissibles inhibe le désir.
Pratiquer la pleine conscience : la pleine conscience implique d’apprendre à se concentrer sur ce qui se passe sur le moment, sans émettre de jugements ou surveiller ce qui est en train de se dérouler. Être pleinement consciente aide la femme à se libérer de toute distraction et de faire attention aux sensations durant l’activité sexuelle, en restant dans l’instant présent. Des ressources pour apprendre à maîtriser la pleine conscience sont disponibles sur Internet.
Le simple fait de savoir quoi faire pour avoir une vie sexuelle saine peut s’avérer suffisant pour aider la femme à changer sa façon de penser et son comportement. Toutefois, il est souvent nécessaire de mettre en pratique plusieurs traitements, car les femmes ont souvent plusieurs types de troubles de la fonction sexuelle. Parfois, une équipe pluridisciplinaire, comprenant les médecins traitants, des gynécologues, des spécialistes de la douleur, des psychothérapeutes, des sexologues et/ou des kinésithérapeutes, est nécessaire.
Traitements
Une œstrogénothérapie Traitement hormonal pour la ménopause La ménopause correspond à l’arrêt définitif des règles, de l’ovulation et de la fertilité. Pendant plusieurs années avant et juste après la ménopause, les taux d’œstrogènes varient grandement... en apprendre davantage peut être utilisée pour traiter les troubles de la fonction sexuelle chez les femmes atteintes d’un syndrome génito-urinaire de la ménopause. Lorsqu’une femme ne présente que des symptômes vaginaux et urinaires, les médecins prescrivent généralement des formulations d’œstrogènes à insérer dans le vagin sous forme de crème (à l’aide d’un applicateur en plastique), de comprimé ou d’anneau. Une crème à base d’œstrogènes peut également être appliquée à l’extérieur de la vulve. Ces produits peuvent traiter efficacement les symptômes au niveau du vagin (comme la sécheresse et l’amincissement des parois du vagin, le besoin urgent d’uriner et les infections fréquentes des voies urinaires), mais elles n’ont aucun effet sur les sautes d’humeur, les bouffées de chaleur ou les troubles du sommeil.
La prastérone (forme synthétique de la déhydroépiandrostérone Déhydroépiandrostérone (DHEA) La déhydroépiandrostérone (DHEA) est un stéroïde produit par les glandes surrénales et converti en hormones sexuelles (œstrogènes et androgènes). Les effets de la DHEA sur l’organisme sont similaires... en apprendre davantage [DHEA]) insérée sous forme de suppositoire dans le vagin peut également soulager la sécheresse vaginale et rendre les rapports sexuels moins douloureux pour les femmes ménopausées.
L’ospémifène (un modulateur sélectif des récepteurs des œstrogènes Modulateurs sélectifs des récepteurs œstrogéniques (MSRE) La ménopause correspond à l’arrêt définitif des règles, de l’ovulation et de la fertilité. Pendant plusieurs années avant et juste après la ménopause, les taux d’œstrogènes varient grandement... en apprendre davantage ) peut être utilisé pour traiter le syndrome génito-urinaire de la ménopause chez les femmes qui ne peuvent pas appliquer de traitement hormonal vaginal.
Dans la mesure où les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine Inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS) L’ agomélatine, un nouveau type d’antidépresseur, est un traitement possible des épisodes dépressifs majeurs. Plusieurs types de médicaments peuvent être utilisés pour traiter la dépression... en apprendre davantage (ISRS, un type d’antidépresseurs) contribuent à plusieurs types de troubles de la fonction sexuelle, il peut être utile de passer à un autre antidépresseur ayant moins d’impact sur les réponses sexuelles (par exemple, bupropion, moclobémide, mirtazapine et duloxétine). De plus, la prise de bupropion en association avec des ISRS s’avère plus bénéfique au niveau des réponses sexuelles que la prise d’ISRS seuls. Certaines données probantes suggèrent que si la femme a arrêté d’avoir des orgasmes en prenant des ISRS, le sildénafil (généralement utilisé pour traiter la dysfonction érectile) peut lui permettre d’avoir à nouveau des orgasmes. Cependant, le sildénafil n’est généralement pas recommandé, car son efficacité chez la femme n’est pas prouvée.
Pour les femmes ménopausées qui prennent une dose complète d’œstrogènes et un progestogène, l’ajout de testostérone (administrée sous forme de pilule ou de crème appliquée sur la peau) peut aider à traiter le trouble de l’intérêt/de l’excitation sexuels. Cependant, l’utilisation de la testostérone à cette fin est considérée comme expérimentale, et les femmes doivent discuter des risques et des bénéfices avec leur médecin. Chez les femmes qui prennent de la testostérone, les médecins doivent régulièrement vérifier la présence d’effets secondaires, notamment l’acné, une pilosité excessive (hirsutisme Pilosité excessive Chez les hommes, la quantité de poils sur le corps varie énormément (voir Présentation de la pousse des poils), mais rares sont les hommes qui consultent un médecin pour une pilosité excessive... en apprendre davantage ) et le développement de caractéristiques masculines (virilisation Virilisation La virilisation correspond au développement exagéré de caractères masculins, généralement chez les femmes, souvent dû à la surproduction d’androgènes (hormones stéroïdes sexuelles masculines... en apprendre davantage ).
Thérapies psychologiques
Les thérapies psychologiques peuvent aider les femmes qui ont des problèmes sexuels. Par exemple, la thérapie cognitivo-comportementale aide la femme à reconnaître une image de soi négative qui résulte d’une maladie ou d’une infertilité. La thérapie cognitive basée sur la pleine conscience associe la thérapie cognitivo-comportementale et la pratique de la pleine conscience. Tout comme dans la thérapie cognitivo-comportementale, la femme est encouragée à identifier ses pensées négatives. Il est recommandé à la femme de simplement se pencher sur ses pensées et de reconnaître qu’il ne s’agit que de pensées et qu’elles ne reflètent pas la réalité. Cette approche rend ces pensées moins distrayantes et moins perturbantes. La thérapie cognitive basée sur la pleine conscience peut être utilisée pour traiter le trouble de l’intérêt/de l’excitation sexuels et les douleurs qui surviennent chaque fois qu’une pression est exercée au niveau de l’orifice vaginal (appelées vestibulodynie provoquée, un type de douleur génitopelvienne/trouble de la pénétration Douleur vulvaire La douleur génitopelvienne/le trouble de la pénétration comprend des douleurs pendant les rapports sexuels ou toute autre activité sexuelle impliquant une pénétration et des contractions involontaires... en apprendre davantage ).
Une psychothérapie plus approfondie peut s’avérer nécessaire lorsque des problèmes remontant à l’enfance (par exemple, un traumatisme sexuel) ont un impact sur la fonction sexuelle.
La thérapie de couple peut être utile pour améliorer la communication ou pour traiter les problèmes relationnels. La sexothérapie aide souvent les femmes et leur partenaire à faire face aux problèmes qui affectent leur vie sexuelle, tels que des problèmes sexuels spécifiques et la relation qu’ils partagent.
Autres traitements
Plusieurs types de kinésithérapies peuvent être utiles chez les femmes atteintes de douleurs génitopelviennes/d’un trouble de la pénétration.
Les kinésithérapeutes peuvent utiliser plusieurs techniques pour étirer et relâcher les muscles pelviens contractés :
Mobilisation des tissus mous et libération myofasciale : Utilisation de divers mouvements (poussées rythmiques ou massages) pour exercer une pression sur et étirer les muscles affectés ou les tissus qui recouvrent les muscles (fascias)
Pression sur les points gâchettes : Pression sur des zones très sensibles des muscles affectés, qui peuvent être la source de la douleur (points gâchettes)
Électrostimulation : Application d’un courant électrique léger au moyen d’un dispositif placé au niveau de l’orifice vaginal
Rééducation de la vessie Consignes générales et rééducation intestinale Traitement : Programme strict pour la miction et exercices recommandés pour renforcer les muscles autour de l’urètre et de l’anus, parfois avec une rétroaction biologique
Thérapie par ultrasons : Application d’énergie (produite par des ondes sonores à haute fréquence) sur les muscles affectés (ce qui augmente l’afflux de sang vers cette zone, améliore la cicatrisation et détend les muscles)
Si la contraction des muscles pelviens rend les activités sexuelles douloureuses, la femme peut s’insérer dans le vagin des dispositifs d’autodilatation, disponibles sur ordonnance et en vente libre, qui permettent d’étirer le vagin et de réduire la sensibilité. Les activités sexuelles peuvent ensuite être moins inconfortables.
Les lubrifiants et les hydratants vaginaux peuvent réduire la sécheresse vaginale, qui peut provoquer des douleurs pendant les rapports sexuels. Ceux-ci comprennent les huiles végétales (comme l’huile de coco), les lubrifiants à base de silicone et les produits à base d’eau. Les lubrifiants à base d’eau s’assèchent rapidement et peuvent nécessiter plusieurs applications, mais ils sont préférables à la vaseline et aux autres lubrifiants à base d’huile. Les huiles végétales peuvent endommager les moyens de contraception à base de latex tels que les préservatifs ou les diaphragmes. Ils ne doivent pas être utilisés avec les préservatifs. Les lubrifiants à base de silicone peuvent être utilisés avec les préservatifs et les diaphragmes, tout comme les lubrifiants à base d’eau. Les femmes peuvent demander à leur médecin le type de lubrifiant le plus adapté à leur cas.
Selon le type de trouble, une formation aux compétences sexuelles (par exemple, des instructions pour la masturbation) et des exercices visant à faciliter la communication avec le partenaire concernant les besoins et les préférences sexuels peuvent être mis en place.
Des dispositifs tels que des vibromasseurs ou des stimulateurs clitoridiens peuvent être utilisés par les femmes qui présentent un trouble de l’intérêt/l’excitation sexuels ou un trouble de l’orgasme, mais peu de données probantes étayent leur efficacité. Beaucoup de ces médicaments sont maintenant en vente libre.