Troubles dépressifs chez l'enfant et l'adolescent

ParJosephine Elia, MD, Sidney Kimmel Medical College of Thomas Jefferson University
Reviewed ByAlicia R. Pekarsky, MD, State University of New York Upstate Medical University, Upstate Golisano Children's Hospital
Vérifié/Révisé Modifié oct. 2025
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Les troubles dépressifs sont caractérisés par une tristesse ou une irritabilité suffisamment sévères ou persistantes pour perturber le fonctionnement ou entraîner une souffrance considérable. Le diagnostic repose sur des critères cliniques. Le traitement repose sur les antidépresseurs, la thérapie de soutien et la thérapie cognitivo-comportementale ou une association de ces modalités.

(Voir aussi la discussion sur les Troubles dépressifs chez l'adulte.)

Les troubles dépressifs chez l'enfant et l'adolescent comprennent

  • Trouble disruptif avec dysrégulation de l'humeur

  • Trouble dépressif majeur

  • Trouble dépressif persistant (dysthymie)

  • Autre trouble dépressif spécifié

Le terme de dépression est souvent utilisé pour décrire une humeur triste ou découragée, résultat de déceptions (p. ex., une maladie grave) ou une perte (p. ex., la mort d'un être cher). Cependant, ces humeurs dépressives, contrairement à la dépression, se produisent par vagues qui ont tendance à être liées à des pensées ou à des rappels de l'événement déclencheur, se résolvent lorsque les circonstances ou les événements s'améliorent, peuvent être entrecoupées de périodes d'émotion positive et d'humour, et peuvent ne pas être accompagnées de sentiments omniprésents d'inutilité ou de dégoût de soi. L'humeur triste dure habituellement quelques jours plutôt que des semaines ou des mois et les idées suicidaires et l'altération du fonctionnement sont beaucoup moins fréquentes. Ces humeurs noires sont appelées de façon plus appropriée démoralisation ou chagrin. Cependant, les événements et les facteurs de stress qui déclenchent la démoralisation et la douleur peuvent aussi déclencher un épisode dépressif majeur.

La dépression est couramment rapportée chez l'enfant et l'adolescent et sa prévalence augmente avec l'âge. Dans un échantillon mondial, l'âge maximal d'apparition était 15,5 ans, avec 10% présentant les premiers symptômes à 14 ans, 26% à 18 ans et 47% à 25 ans (1) Dans une autre méta-analyse, la prévalence mondiale à vie de la dépression modérée à sévère était de 19% (2). Cependant, la prévalence de la dépression majeure était plus faible à 4% (3). Les femmes sont touchées presque deux fois plus souvent que les hommes.

Références générales

  1. 1. Solmi M, Radua J, Olivola M, et al. Age at onset of mental disorders worldwide: large-scale meta-analysis of 192 epidemiological studies. Mol Psychiatry. 2022;27(1):281-295. doi:10.1038/s41380-021-01161-7

  2. 2. Shorey S, Ng ED, Wong CHJ. Global prevalence of depression and elevated depressive symptoms among adolescents: A systematic review and meta-analysis. Br J Clin Psychol. 2022;61(2):287-305. doi:10.1111/bjc.12333

  3. 3. Lu B, Lin L, Su X. Global burden of depression or depressive symptoms in children and adolescents: A systematic review and meta-analysis. J Affect Disord. 2024;354:553-562. doi:10.1016/j.jad.2024.03.074

Étiologie des troubles dépressifs

L'étiologie de la dépression chez l'enfant et l'adolescent est moins bien comprise que chez l'adulte, mais devrait partager de larges similitudes; elle est supposée résulter en partie d'interactions entre des facteurs de risque génétiquement déterminés et des stress environnementaux (en particulier les stress du début de la vie tels que les abus, les blessures, les catastrophes naturelles, la violence domestique, la mort d'un membre de la famille et les privations [1]).

Parmi d'autres facteurs, la qualité et la quantité (c.-à-d., le temps passé) d'utilisation des médias sociaux et des sites de réseautage social suscitent des préoccupations car leur utilisation entraîne une diminution des interactions interpersonnelles en face à face, des comportements de dépendance, le harcèlement en ligne et la pression sociale liée aux comparaisons sociales accrues (2). La dépression elle-même a été associée à une utilisation problématique d'Internet. Cependant, l'utilisation modérée, en particulier lorsqu'elle est utilisée pour acquérir des connaissances, peut soutenir la régulation émotionnelle et le développement.

Pendant la pandémie de COVID-19, les symptômes dépressifs ont doublé chez les jeunes, en particulier chez les femmes et les adolescents plus âgés (3). Les consultations de santé mentale pour dépression, ainsi que pour anxiété, ont toutes deux augmenté de 43% par rapport à avant la pandémie (4). Les enfants (âgés de 5 à 11 ans) qui ont eu une infection par COVID-19 documentée présentaient un risque plus élevé de trouble bipolaire, et les adolescents un risque plus élevé de dépression mineure, comparé aux témoins exposés au stress pandémique sans preuve d'infection (5).

Références pour l'étiologie

  1. 1. LeMoult J, Humphreys KL, Tracy A, et al. Meta-analysis: Exposure to early life stress and risk for depression in childhood and adolescence. J Am Acad Child Adolesc Psychiatry. 59(7);842-855, 2020. doi: https://doi.org/10.1016/j.jaac.2019.10.011

  2. 2. Vidal C, Lhaksampa T, Miller L, Platt R. Social media use and depression in adolescents: a scoping review. Int Rev Psychiatry. 2020;32(3):235-253. doi:10.1080/09540261.2020.1720623

  3. 3. Racine N, McArthur B, Cooke J, et al. Global prevalence of depressive and anxiety symptoms in children and adolescence during COVID-19: A meta-analysis. JAMA Pediatr. 175(11):1142-1150, 2021. doi: 10.1001/jamapediatrics.2021.2482

  4. 4. Dvir Y, Ryan C, Straus JH. Comparison of use of the Massachusetts Child Psychiatry Access Program and patient characteristics before vs during the COVID-19 pandemic. JAMA Netw Open.5(2):e2146618, 2022. doi:10.1001/jamanetworkopen.2021.46618

  5. 5. Lu Y, Tong J, Zhang D, et al. Risk of neuropsychiatric and related conditions associated with SARS-CoV-2 infection: a difference-in-differences analysis. Nat Commun. 2025;16(1):6829. Published 2025 Jul 24. doi:10.1038/s41467-025-61961-1

Physiopathologie des troubles dépressifs

Les mécanismes contribuant à la dépression chez l'enfant et l'adolescent restent mal caractérisés, mais peuvent en partie être attribués à une combinaison de prédispositions génétiques, d'une dysrégulation des voies des neurotransmetteurs et de facteurs de stress environnementaux. Les perturbations des systèmes neurotransmetteurs, en particulier dans les voies sérotoninergiques et glutamatergiques impliquant les récepteurs N-méthyl-D-aspartate (NMDA), sont cruciales pour comprendre la physiopathologie de la dépression, comme en témoigne l'efficacité des antagonistes du NMDA comme la kétamine dans le traitement des cas résistants (1). De plus, des schémas d'activation cérébrale anormaux dans des zones telles que le cortex cingulaire antérieur sous-génual, le cortex préfrontal ventrolatéral et le thalamus peuvent être présents (2). Enfin, la dysrégulation de l'axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien (HHS) est une caractéristique prédominante chez les jeunes atteints de trouble dépressif majeur, pouvant aggraver la dysrégulation émotionnelle et contribuer à l'apparition de la dépression clinique (3).

Références pour la physiopathologie

  1. 1. Ferrari F, Villa RF. The Neurobiology of Depression: an Integrated Overview from Biological Theories to Clinical Evidence. Mol Neurobiol. 2017;54(7):4847-4865. doi:10.1007/s12035-016-0032-y

  2. 2.Miller CH, Hamilton JP, Sacchet MD, Gotlib IH. Meta-analysis of Functional Neuroimaging of Major Depressive Disorder in Youth. JAMA Psychiatry. 2015;72(10):1045-1053. doi:10.1001/jamapsychiatry.2015.1376

  3. 3.Guerry JD, Hastings PD. In search of HPA axis dysregulation in child and adolescent depression. Clin Child Fam Psychol Rev. 2011;14(2):135-160. doi:10.1007/s10567-011-0084-5

Symptomatologie des troubles dépressifs

Les manifestations fondamentales des troubles dépressifs chez les enfants et les adolescents sont similaires à celles de l'adulte mais sont liées aux préoccupations typiques des enfants, telles que les études scolaires et le jeu. Les jeunes enfants peuvent ne pas être en mesure d'exprimer leurs sentiments ou leurs humeurs. Une dépression doit être suspectée lorsqu'un enfant jusqu'alors performant a de moins bons résultats à l'école, se replie sur lui-même ou commet des actes de délinquance. Les enfants plus âgés et les adolescents sont généralement en mesure d'exprimer leurs symptômes plus clairement, qui peuvent inclure une humeur dépressive, un manque d'intérêt pour les activités routinières et sociales, des modifications de l'appétit et du poids, des problèmes de sommeil, une faible énergie, une incapacité à prendre des décisions et des idées ou comportements suicidaires.

Chez certains de ces enfants, l'humeur prédominante est l'irritabilité plus que la tristesse (différence importante entre la forme infantile et adulte). L'irritabilité associée à la dépression chez l'enfant peut se présenter sous la forme d'une hyperactivité et d'un comportement antisocial agressif.

Les troubles de l'humeur chez des enfants atteints de handicap intellectuel peuvent se manifester par des symptômes somatiques et des troubles du comportement.

Trouble disruptif avec dysrégulation de l'humeur

Le trouble disruptif avec dysrégulation de l'humeur comprend une irritabilité persistante et de fréquents épisodes de comportements très incontrôlables, avec un début à l'âge de 6 à 10 ans. De nombreux enfants ont aussi d'autres troubles, un trouble oppositionnel avec provocation (notamment), un trouble déficitaire de l'attention avec hyperactivité ou un trouble anxieux. Le diagnostic n'est pas posé avant l'âge de 6 ans ou après l'âge de 18 ans. Comme les adultes, les patients peuvent développer une dépression unipolaire (plutôt que bipolaire) ou un trouble anxieux.

Les manifestations comprennent la présence des éléments suivants pendant 12 mois (sans période de 3 mois sans aucun d'entre eux):

  • Des accès de colère récurrents sévères (p. ex., rage verbale et/ou agression physique contre les personnes ou les biens) qui sont manifestement hors de proportion avec la situation et qui se produisent 3 fois/semaine en moyenne

  • Accès de colère qui sont incompatibles avec le niveau de développement

  • Une irritabilité, une mauvaise humeur présentes tous les jours et pendant la majeure partie de la journée, observées par les autres (p. ex., les parents, les enseignants, les pairs)

Les crises de colère et l'humeur colérique doivent se produire dans 2 de 3 environnements (à la maison ou à l'école, avec des pairs).

Trouble dépressif majeur

Le trouble dépressif majeur est un épisode dépressif discret d'une durée 2 semaines. Il est observé chez jusqu'à 2,8% des enfants de moins de 13 ans et 5,6% des adolescents (1). Le trouble dépressif majeur peut survenir pour la première fois à tout âge mais est plus fréquent après la puberté (2), atteignant environ 11% entre 13 et 18 ans (3, 4). Non traitée, la dépression majeure peut disparaître en 6 à 12 mois. Le risque de récidive est plus élevé chez les patients qui ont des épisodes sévères, qui sont plus jeunes, ou qui ont eu plusieurs épisodes. La persistance de symptômes dépressifs pendant la rémission, même légers, est un important facteur prédictif de la récidive.

Pour le diagnostic, 1 des éléments suivants doivent être présents une grande partie de la journée, presque tous les jours, sur une période de 2 semaines (5):

  • Humeur dépressive la plupart de la journée, presque tous les jours, tel qu'indiqué par un autorapport ou une observation faite par d'autres

  • Perte d'intérêt ou de plaisir dans quasiment toutes les activités (parfois exprimée comme un ennui profond)

De plus, 4 des critères suivants doivent être présents:

  • Perte de poids sans régime (chez les enfants, absence de prise de poids attendue), prise de poids, ou diminution ou augmentation de l'appétit

  • Insomnie ou hypersomnie presque tous les jours

  • Agitation ou ralentissement psychomoteur observés par des tiers (non auto-déclarés)

  • Fatigue ou perte d'énergie presque tous les jours

  • Diminution de la capacité à penser, à se concentrer, et à faire des choix

  • Pensées de mort récurrentes (pas seulement peur de mourir) et/ou idées ou planification suicidaires

  • Sentiment de dévalorisation (c'est-à-dire, se sentir rejetés et mal-aimés) ou de culpabilité excessive ou inappropriée

La dépression majeure de l'adolescent est un facteur de risque d'échec scolaire, d'abus de substances et de comportements suicidaires. Pendant qu'ils souffrent de dépression, les enfants et les adolescents tendent à perdre pied à l'école, à perdre d'importantes relations avec leurs camarades. Dans la dépression très sévère, des symptômes psychotiques peuvent apparaître.

Trouble dépressif persistant (dysthymie)

La dysthymie est une humeur dépressive ou irritable persistante, sur une grande partie de la journée, la plupart des jours, pendant 1 an, plus 2 éléments parmi ceux qui suivent:

  • Perte d'appétit ou suralimentation

  • Insomnie ou hypersomnie

  • Faible énergie ou fatigue

  • Faible estime de soi

  • Mauvaise concentration

  • Sentiments de désespoir

Les symptômes peuvent être moins intenses que ceux d'un trouble dépressif majeur. Néanmoins, en raison de la chronicité de ce trouble, il peut être perçu comme plus invalidant que le trouble dépressif majeur, bien que ses symptômes soient généralement moins intenses.

Un épisode dépressif majeur peut se produire avant le début ou au cours de la première année (c'est-à-dire, avant que le critère de durée soit établi pour permettre le diagnostic de trouble dépressif persistant).

Le trouble dépressif autrement spécifié désigne la présence de symptômes d'un trouble dépressif mais ne satisfait pas à l'ensemble des critères d'aucun d'entre eux.

Références pour la symptomatologie

  1. 1. Costello EJ, Erkanli A, Angold A. Is there an epidemic of child or adolescent depression?. J Child Psychol Psychiatry. 2006;47(12):1263-1271. doi:10.1111/j.1469-7610.2006.01682.x

  2. 2. Paus T, Keshavan M, Giedd JN. Why do many psychiatric disorders emerge during adolescence?. Nat Rev Neurosci. 2008;9(12):947-957. doi:10.1038/nrn2513

  3. 3. World Health Organization. Adolescent Mental Health in the European Region: Factsheet for World Mental Health Day 2018; World Health Organization: Geneva, Switzerland, 2018

  4. 4. Avenevoli S, Swendsen J, He JP, Burstein M, Merikangas KR. Major depression in the national comorbidity survey-adolescent supplement: prevalence, correlates, and treatment. J Am Acad Child Adolesc Psychiatry. 2015;54(1):37-44.e2. doi:10.1016/j.jaac.2014.10.010

  5. 5. American Psychiatric Association. Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders, 5th ed, Text Revision. American Psychiatric Association Publishing; 2022

Diagnostic des troubles dépressifs

  • Bilan psychiatrique

  • Critères du Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders, 5th Edition, Text Revision (DSM-5-TR)

Le diagnostic des troubles dépressifs repose sur les symptômes et les signes, et des types spécifiques peuvent être classés selon les critères de la DSM-5-TR (1).

Les sources d'information comprennent une entrevue avec l'enfant ou l'adolescent et des informations provenant des parents, des soignants et des enseignants. Plusieurs questionnaires brefs sont disponibles pour le dépistage; ceux couramment utilisés aux États-Unis comprennent le Questionnaire de Santé du Patient - Neuf Items (PHQ-9) et l'Inventaire de Dépression de Beck (2, 3). (Voir Depression Assessment Instruments pour ces inventaires et autres outils d'évaluation.) Ils aident à identifier certains symptômes dépressifs, mais ne peuvent pas être utilisés seuls pour le diagnostic. Des questions fermées spécifiques aident à déterminer si les patients ont les symptômes requis pour le diagnostic de dépression majeure selon les critères du Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders, Fifth Edition (DSM-5-TR).

L'anamnèse doit rechercher des facteurs liés tels que des violences domestiques, des sévices sexuels et l'exploitation, et les réactions indésirables aux médicaments. Il est important de rechercher des comportements suicidaires (p. ex., idées, gestes, tentatives). Il est également important de s'enquérir de l'utilisation des médias sociaux et des sites de réseautage social; en particulier pour suivre la durée d'utilisation et déterminer si cette utilisation a lieu pendant les heures diurnes ou nocturnes. Les troubles de l'humeur sous-jacents et les états qui peuvent causer l'anxiété doivent également être envisagés.

Une étude soigneuse de l'anamnèse et des examens appropriés sont nécessaires pour éliminer d'autres troubles organiques (p. ex., une mononucléose infectieuse, un trouble thyroïdien, un trouble par usage de substances), causes de symptômes similaires.

D'autres troubles psychiatriques pouvant augmenter le risque et/ou modifier le cycle de symptômes dépressifs (p. ex., l'anxiété et les troubles bipolaires) doivent être envisagés. Certains enfants qui développeront un trouble bipolaire ou une schizophrénie souffrent initialement de dépression majeure.

Après le diagnostic de la dépression, le cadre familial et social doit être davantage évalué pour identifier (et modifier) les facteurs de stress qui peuvent avoir déclenché la dépression.

Références pour le diagnostic

  1. 1. American Psychiatric Association. Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders, 5th ed, Text Revision. American Psychiatric Association Publishing; 2022

  2. 2. Kroenke K, Spitzer RL, Williams JB. The PHQ-9: validity of a brief depression severity measure. J Gen Intern Med. 2001;16(9):606-613. doi:10.1046/j.1525-1497.2001.016009606.x

  3. 3. Beck, A. T., Steer, R. A., & Brown, G. K. (1996). Beck Depression Inventory-II. San Antonio, TX: Psychological Corporation. https://doi.org/10.1037/t00742-000

Traitement des troubles dépressifs

  • Mesures concomitantes ciblant la famille et l'école, notamment la psychothérapie

  • Pharmacothérapie (p. ex., inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine)

  • La stimulation magnétique transcrânienne combinée à d'autres traitements

  • Hospitalisation pour la prise en charge en établissement des crises dépressives aiguës

Tableau
Tableau

Des mesures simultanées visant la famille et l'école doivent accompagner le traitement direct de l'enfant afin de renforcer son suivi et mettre en place des structures éducatives adaptées. Dans une méta-analyse en réseau d'essais randomisés incluant des enfants et des adolescents souffrant de dépression, une combinaison de psychothérapie et d'antidépresseurs (p. ex., fluoxétine) a surpassé la psychothérapie seule (1). Dans le cas des préadolescents, l'approche optimale est moins claire. La plupart des médecins optent pour une psychothérapie chez les jeunes enfants; cependant, les médicaments peuvent être utilisés chez les jeunes enfants (la fluoxétine peut être utilisée chez l'enfant de 8 ans), en particulier lorsque la dépression est sévère ou n'a pas déjà répondu à la psychothérapie. Une brève hospitalisation peut être nécessaire chez les patients en crise aiguë, en particulier lorsqu'un comportement suicidaire est mis en évidence.

Les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS) constituent le pilier de la pharmacothérapie. Le choix de l'agent spécifique dépend de l'âge du patient et des propriétés pharmacocinétiques du médicament. La fluoxétine et l'escitalopram sont approuvés par la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis chez les enfants à partir de 8 et 12 ans respectivement, et sont tous deux des médicaments de première intention en cas d'indication d'un antidépresseur (2). La sertraline et la paroxétine sont d'autres inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine qui ont été utilisés hors indication classique. La fluoxétine et son métabolite actif, la norfluoxétine, ont une demi-vie beaucoup plus longue (7 à 15 jours pour le métabolite actif) comparée à d'autres inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine comme l'escitalopram et la sertraline (33 et 26 heures, respectivement) (3). Bien que la demi-vie longue de la fluoxétine favorise des taux à l'état d'équilibre plus constants, elle peut avoir un délai d'action retardé. De plus, si des effets indésirables se manifestent, ils peuvent mettre plus longtemps à se résoudre. La fluoxétine et la paroxétine peuvent également inhiber leur propre métabolisme, entraînant des augmentations disproportionnées des taux plasmatiques aux doses plus élevées. En revanche, les demi-vies plus courtes de l'escitalopram et de la sertraline peuvent permettre une titration des doses plus rapide et entraîner un délai d'action plus rapide, et l'absence d'auto-inhibition métabolique peut faciliter l'élimination rapide de l'organisme. Les enfants et leurs parents doivent être informés que ces médicaments peuvent prendre 6 à 8 semaines pour atteindre les taux de l'état d'équilibre. (Voir tableau Médicaments pour le traitement à long terme de l'anxiété, de la dépression et des troubles associés.)

Les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine sont des substrats, des inhibiteurs et des inducteurs des isozymes du P450 (3). Voir les panels de tests génétiques pour plus d'informations sur l'identification des variantes dans les enzymes du métabolisme des médicaments (notamment CYP2D6, CYP2C19, CYP2B6). Ces variants peuvent augmenter le risque d'effets indésirables ou d'efficacité réduite des inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine; le test est le plus utile avant le début du traitement ou chez les patients qui développent une mauvaise réponse ou des effets indésirables, mais n'est pas recommandé chez ceux qui vont bien ou n'ont pas de facteur de risque. (Voir tableau Médicaments pour le traitement à long terme de l'anxiété, de la dépression et des troubles associés). L'utilité clinique de ces panels reste limitée. Les médecins qui prescrivent ces tests doivent aider les familles à interpréter les résultats (CPIC—Clinical Pharmacogenetics Implementation Consortium).

Les effets négatifs comportementaux sont idiosyncratiques et peuvent se produire lors d'un traitement par tout antidépresseur et à tout moment du traitement. Par conséquent, les enfants et les adolescents qui prennent des médicaments doivent être étroitement surveillés. Le traitement doit généralement être poursuivi pendant 6 mois, même quand il apparaît que les symptômes dépressifs sont en rémission (4). La plupart des médecins choisissent de traiter pendant 1 an ou plus. Si une décision est prise d'arrêter le traitement pharmacologique, les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine doivent être diminués graduellement.

D'autres médicaments antidépresseurs dont les recherches menées chez l'adulte suggèrent qu'ils agissent à la fois sur les systèmes sérotoninergique et adrénergique/dopaminergique peuvent être modestement plus efficaces; cependant, des médicaments tels que les IRSN (inhibiteurs de la recapture de la sérotonine-noradrénaline, par exemple la duloxétine, la desvenlafaxine); la mirtazapine; certains tricycliques, notamment la clomipramine, tendent également à avoir davantage d'effets indésirables, tels qu'une hypertension. De tels médicaments peuvent être particulièrement intéressants dans les cas résistants aux traitements usuels. Les antidépresseurs non sérotoninergiques tels que le bupropion et la désipramine peuvent également être associés à un inhibiteur sélectif de la recapture de la sérotonine pour en accroître l'efficacité. Dans la dépression très sévère, les symptômes psychotiques et/ou maniaques peuvent nécessiter un traitement par des médicaments antipsychotiques supplémentaires (5, 6). La durée du traitement et le calendrier de sevrage des inhibiteurs de la recapture de la sérotonine-norépinéphrine sont similaires à celui des inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (7).

Les études en cours sur les thérapies expérimentales vortioxétine et agomératine ont démontré leur efficacité et leur sécurité chez les enfants et les adolescents pour le traitement de la dépression. La kétamine et sa forme plus puissante, l'eskétamine, montrent des résultats prometteurs dans la réduction des symptômes dépressifs chez les adolescents (8). Cependant, l'utilisation de la kétamine et de l'eskétamine est restreinte et soulève des préoccupations concernant la sécurité.

La stimulation magnétique transcrânienne (TMS) est une technique non invasive qui applique de brèves impulsions magnétiques au cerveau par le biais d'une bobine électromagnétique placée près du cuir chevelu du patient. On estime que la stimulation magnétique transcrânienne fonctionne en augmentant l'activité glutamatergique et GABAergique, toutes deux signalées comme réduites dans la dépression (9, 10). Un appareil de stimulation magnétique transcrânienne a été utilisé avec succès chez les adolescents atteints de dépression (âgés de 15 ans et plus) en conjonction avec d'autres traitements (p. ex., antidépresseurs, psychothérapie), ou lorsque les traitements standard se sont avérés inefficaces. L'utilisation de la stimulation magnétique transcrânienne chez les enfants plus jeunes est en cours d'investigation. Les données préliminaires chez les adolescents et les jeunes adultes atteints de dépression et d'anxiété indiquent également une amélioration significative chez ceux souffrant de dépression comorbide avec anxiété (11). Les effets indésirables rapportés avec la stimulation magnétique transcrânienne incluent la douleur au site de traitement, les maux de tête, une vision floue transitoire qui se résout après 5 jours (12). Les effets cliniques et la tolérance de la stimulation magnétique transcrânienne chez les adolescents sont similaires à ceux rapportés chez les adultes (13-16). Comme chez les adultes, les rechutes et les récidives de dépression traitée par stimulation magnétique transcrânienne sont fréquentes. La stimulation magnétique transcrânienne répétitive peut être utile dans la dépression résistante au traitement; cependant, les études chez les enfants et les adolescents sont limitées (17).

Risque suicidaire et antidépresseurs

Le risque de suicide associé aux divers traitements antidépresseurs fait depuis longtemps l'objet de débats et de recherches (18). En 2004, la Food and Drug Administration américaine a réalisé une méta-analyse incluant 23 essais de 9 antidépresseurs différents qui a révélé une augmentation faible mais statistiquement significative de l'idéation suicidaire chez les enfants et les adolescents prenant un antidépresseur (paroxétine) par rapport au placebo (4% contre 2%) (19). Cette découverte a conduit à un avertissement encadré sur toutes les classes d'antidépresseurs (p. ex., antidépresseurs tricycliques, inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine, inhibiteurs de la recapture de la sérotonine-norépinéphrine tels que la venlafaxine, et antidépresseurs tétracycliques tels que la mirtazapine).

Les études observationnelles et épidémiologiques ultérieures (20) n'ont trouvé aucune augmentation du taux de tentatives de suicide ou de suicide accompli chez les patients prenant des inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine. En outre, malgré une diminution des prescriptions d'antidépresseurs observée après l'avertissement "boîte noire" (avertissement encadré en noir publié par la FDA), le taux de suicide chez les adolescents a augmenté de 14% (21). En se basant sur les données des compagnies d'assurance (22) et les registres nationaux (23) pour estimer les risques et les bénéfices des médicaments en relation avec les événements suicidaires, les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine ont été associés à une diminution significative du nombre d'événements suicidaires. Par exemple, dans une grande étude de cohorte suédoise basée sur la population incluant des enfants et des adolescents, le risque de comportement suicidaire était le plus élevé au cours du mois précédant l'initiation des inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine; ce risque s'est inversé en un effet protecteur suite à l'initiation des inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (24). Dans une méta-analyse en réseau de 2024 évaluant l'utilisation d'inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine sur le risque suicidaire chez les patients atteints de troubles mentaux, les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine se sont avérés offrir une protection à court terme contre l'idéation suicidaire (25). Cependant, leur efficacité à long terme dans l'amélioration de l'idéation suicidaire et des comportements suicidaires est moins claire.

La dépression non traitée est elle-même un facteur de risque à la fois pour l'idéation suicidaire et le suicide accompli. Les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine sont mieux tolérés que les inhibiteurs de la recapture de la sérotonine-norépinéphrine (26) et, avec la psychothérapie, ils pourraient être envisagés comme traitement de première intention. Un taux accru d'événements d'automutilation (qui n'incluaient pas le suicide accompli) a été signalé chez les adolescents atteints de dépression modérée à sévère traités par la venlafaxine par rapport à ceux traités par un inhibiteur sélectif de la recapture de la sérotonine (27). Il est recommandé de combiner la pharmacothérapie avec la psychothérapie et de minimiser le risque en surveillant étroitement le traitement.

Que des médicaments soient utilisés ou non, le suicide est toujours un sujet de préoccupation chez un enfant ou un adolescent atteint de dépression; par conséquent:

  • Les parents et les professionnels de santé mentale doivent discuter de ces questions en profondeur.

  • L'enfant ou l'adolescent doivent être suivis à un niveau approprié.

  • Une psychothérapie avec des rendez-vous réguliers doit être comprise dans le plan de traitement.

Pièges à éviter

  • Le risque de suicide est toujours une préoccupation chez les enfants ou les adolescents souffrant de dépression, qu'ils prennent ou non des antidépresseurs.

Références pour le traitement

  1. 1. Zhou X, Teng T, Zhang Y, et al. Comparative efficacy and acceptability of antidepressants, psychotherapies, and their combination for acute treatment of children and adolescents with depressive disorder: a systematic review and network meta-analysis. Lancet Psychiatry. 2020;7(7):581-601. doi:10.1016/S2215-0366(20)30137-1

  2. 2. Dwyer JB, Bloch MH. Antidepressants for pediatric patients. Curr Psychiatr. 8(9):26-42F, 2019.

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Pronostic des troubles dépressifs

Le taux de rémission des troubles de l'humeur dépressifs chez l'adolescent est > 90%, mais les rechutes sont fréquentes, avec environ deux tiers des patients connaissant au moins 1 rechute (1, 2). La dépression d'apparition précoce peut être associée à un risque plus élevé d'épisodes dépressifs persistants et récurrents à l'âge adulte; à des niveaux plus élevés d'anxiété à l'âge adulte, de consommation de substances, de dysfonctionnement social; et à des résultats de santé plus mauvais, notamment l'automutilation suicidaire (3).

Références pour le pronostic

  1. 1. Kiviruusu O, Strandholm T, Karlsson L, Marttunen M. Outcome of depressive mood disorder among adolescent outpatients in an eight-year follow-up. J Affect Disord. 2020;266:520-527. doi:10.1016/j.jad.2020.01.174

  2. 2. Copeland WE, Alaie I, Jonsson U, Shanahan L. Associations of Childhood and Adolescent Depression With Adult Psychiatric and Functional Outcomes. J Am Acad Child Adolesc Psychiatry. 2021;60(5):604-611. doi:10.1016/j.jaac.2020.07.895

  3. 3. Weavers B, Heron J, Thapar AK, et al. The antecedents and outcomes of persistent and remitting adolescent depressive symptom trajectories: a longitudinal, population-based English study. Lancet Psychiatry. 2021;8(12):1053-1061. doi:10.1016/S2215-0366(21)00281-9

Points clés

  • Chez les enfants, les troubles dépressifs peuvent se présenter sous forme de tristesse ou d'irritabilité.

  • Le trouble dépressif majeur comprend un sentiment de tristesse ou une irritabilité ou une perte d'intérêt ou de plaisir dans presque toutes les activités pendant la majeure partie de la journée presque tous les jours pendant une période de 2 semaines.

  • Le diagnostic d'un trouble dépressif est basé sur des critères cliniques spécifiques et des tests de laboratoire appropriés sont effectués pour exclure d'autres troubles (p. ex., une mononucléose infectieuse, un dysfonctionnement thyroïdien, une consommation de substances illicites).

  • La famille et l'école sont impliquées pendant que l'enfant est traité pour améliorer le fonctionnement continu de celui-ci et fournir des aménagements pédagogiques adaptés.

  • Chez l'adolescent (comme chez l'adulte), une association de psychothérapie et d'antidépresseurs est généralement beaucoup plus performante que chacun de ces deux traitements utilisés seul; chez les jeunes enfants, la plupart des médecins optent pour la psychothérapie, mais si nécessaire, des médicaments peuvent être utilisés (en fonction de l'âge de l'enfant).

  • En 2004, la FDA a effectué une méta-analyse qui a conduit à un avertissement encadré (de noir sur les notices) concernant un risque accru d'idées suicidaires et de comportement suicidaire chez les enfants, les adolescents et les jeunes adultes dans le cas de toutes les classes d'antidépresseurs; cependant, les analyses ultérieures ont montré une diminution à la fois des idées suicidaires et du comportement à court terme, mais on ne sait pas clairement si cet effet est durable.

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