Polypes du côlon et du rectum

ParAnthony Villano, MD, Fox Chase Cancer Center
Vérifié/Révisé oct. 2023
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Les faits en bref

Un polype est une excroissance saillante de tissu provenant de la paroi d’un espace creux, comme l’intestin.

  • Certains polypes sont causés par des maladies héréditaires.

  • Le saignement rectal est le symptôme le plus fréquent.

  • Certains polypes deviennent cancéreux (malins ; voir Cancer colorectal).

  • Une coloscopie est effectuée pour établir le diagnostic.

  • L’ablation du polype pendant la coloscopie constitue la meilleure option thérapeutique.

Le polype qui croît au niveau de la paroi intestinale ou rectale pénètre dans l’intestin ou le rectum et peut être non cancéreux (bénin), précancéreux (adénomateux) ou cancéreux (carcinome malin).

Les polypes ont des dimensions très variables, et plus le polype est volumineux, plus le risque qu’il soit cancéreux ou à même de le devenir (c’est-à-dire, précancéreux) est important.

Les polypes peuvent croître avec ou sans pédicule (fin morceau de tissu qui relie le polype à la paroi intestinale, similaire au cou qui relie la tête au corps).

Polypes
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Les polypes peuvent croître avec ou sans pédicule (fin morceau de tissu qui relie le polype à la paroi intestinale, similaire au cou qui relie la tête au corps). Le polype de gauche est directement fixé à la paroi du gros intestin et ne possède pas de pédicule. Le polype de droite possède un pédicule. Après une biopsie, les médecins ont déterminé que les deux polypes étaient non cancéreux (bénins).
Images fournies par Dr David M. Martin.

Il existe de nombreux types de polypes, mais les médecins les divisent généralement en

  • polypes adénomateux

  • polypes non adénomateux

Les polypes adénomateux, qui sont essentiellement constitués de cellules glandulaires qui tapissent la lumière du gros intestin, sont probablement précancéreux.

Les polypes non adénomateux peuvent se développer à partir de nombreux types de cellules, y compris les cellules non glandulaires qui tapissent l’intestin, les cellules adipeuses et les cellules musculaires. Certains polypes non adénomateux sont dus à d’autres affections, par exemple les polypes inflammatoires qui se développent chez les patients atteints de rectocolite hémorragique. Les polypes non adénomateux sont moins susceptibles d’être précancéreux.

Maladies héréditaires provoquant l’apparition de polypes intestinaux

Certaines maladies héréditaires provoquent l’apparition de polypes, comme la polypose adénomateuse familiale, la polypose adénomateuse associée à MUTYH, et le syndrome de Peutz-Jeghers.

Dans le syndrome de Peutz-Jeghers, les patients peuvent avoir de nombreux petits polypes dans l’estomac, l’intestin grêle et le côlon. Ils présentent également de nombreuses taches bleu-noir sur le visage, à l’intérieur de la bouche et sur les mains et les pieds. Les taches ont tendance à s’estomper à la puberté, sauf celles situées à l’intérieur de la bouche.

Les personnes qui ont un syndrome de Peutz-Jeghers présentent un risque accru de développer un cancer dans de nombreux organes, notamment le pancréas, l’estomac, l’intestin grêle, le côlon, les seins, les poumons, les testicules, les ovaires et l’utérus.

Exemple de syndrome de Peutz-Jeghers
Taches bleu-noir à l’intérieur de la bouche (syndrome de Peutz-Jeghers)
Taches bleu-noir à l’intérieur de la bouche (syndrome de Peutz-Jeghers)

© Springer Science+Business Media

Taches bleu-noir sur la peau et les lèvres (syndrome de Peutz-Jeghers)
Taches bleu-noir sur la peau et les lèvres (syndrome de Peutz-Jeghers)

© Springer Science+Business Media

Taches bleu-noir à l’intérieur de la bouche et sur les lèvres (syndrome de Peutz-Jeghers)
Taches bleu-noir à l’intérieur de la bouche et sur les lèvres (syndrome de Peutz-Jeghers)

© Springer Science+Business Media

Taches bleu-noir sur les doigts (syndrome de Peutz-Jeghers)
Taches bleu-noir sur les doigts (syndrome de Peutz-Jeghers)

© Springer Science+Business Media

Symptômes des polypes de la région colorectale

La plupart des polypes demeurent longtemps asymptomatiques. L’émission de sang dans les selles, en provenance du rectum, constitue le symptôme le plus fréquent.

Un polype volumineux peut provoquer des crampes, des douleurs abdominales, une occlusion ou une invagination (un segment de l’intestin glisse dans un autre, un peu comme un télescope). Les polypes volumineux avec de minuscules prolongements semblables à des doigts (appelés adénomes villeux), visibles uniquement au microscope, peuvent sécréter d’importantes quantités d’eau et de sels, ce qui provoque une diarrhée aqueuse abondante pouvant entraîner de faibles taux de potassium dans le sang (hypokaliémie).

Parfois, un polype rectal avec un long pédicule peut s’allonger jusqu’à passer à travers l’anus.

Adénome tubulovilleux
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Ce polype n’a pas de pédicule. Après une biopsie, les médecins ont déterminé qu’il s’agissait d’un adénome tubulovilleux.
Image fournie par le Dr David M. Martin.

Diagnostic des polypes de la région colorectale

  • Pour les polypes, coloscopie

  • Pour le syndrome de Peutz-Jeghers, analyses génétiques

Le médecin peut être en mesure de sentir les polypes en insérant un doigt ganté dans le rectum, mais généralement les polypes sont découverts lors d’une coloscopie visant à explorer l’ensemble du gros intestin. Cet examen à la fois complet et fiable est pratiqué parce que, souvent, plusieurs polypes sont présents et ils peuvent être cancéreux.

Au cours de la coloscopie, tous les polypes détectés sont retirés et évalués pour détecter un éventuel cancer.

Surveillance du syndrome de Peutz-Jeghers

Les personnes présentant des points de couleur noire-bleutée sur les lèvres ou dans la bouche et/ou présentant au moins 2 polypes dans le tube digestif ou des antécédents familiaux de syndrome de Peutz-Jeghers doivent subir une analyse de sang afin de déterminer si elles présentent les mutations génétiques à l’origine de cette affection.

Si le diagnostic de syndrome de Peutz-Jeghers est confirmé, les médecins leur recommandent de passer régulièrement des examens pour détecter les divers cancers pouvant se développer avec cette affection.

Traitement des polypes de la région colorectale

  • Retrait pendant la coloscopie ou parfois chirurgie

Les médecins recommandent en général de retirer tous les polypes du côlon et du rectum en raison de leur risque de devenir cancéreux. Les médecins retirent les polypes au cours d’une coloscopie à l’aide d’une pince à biopsie ou d’un bistouri électrique (anse). Si un polype ne peut pas être retiré pendant la coloscopie, une intervention chirurgicale abdominale peut alors s’imposer.

Si le polype se révèle être cancéreux, la nécessité d’un traitement supplémentaire dépend du risque de propagation éventuelle du cancer. Le risque de propagation est déterminé par un examen microscopique du polype. Si le risque est faible, aucun autre traitement n’est nécessaire. Si le risque est élevé, une intervention chirurgicale permet de retirer la partie du gros intestin qui est touchée, et les extrémités coupées de l’intestin sont rattachées (voir aussi Traitement du cancer colorectal).

Lors du retrait d’un polype, les médecins réalisent une coloscopie pour examiner l’ensemble du gros intestin et du rectum. Des coloscopies de suivi sont réalisées à divers intervalles en fonction de nombreux facteurs tels que le nombre, la taille et le type des polypes. Si une coloscopie ne peut pas être réalisée, une radiographie avec lavement baryté ou une colographie par tomodensitométrie (TDM) peuvent être effectuées pour visualiser le gros intestin.

Prévention des polypes de la région colorectale

Pour prévenir la formation de nouveaux polypes chez les personnes présentant des polypes ou un cancer du côlon, les médecins peuvent prescrire de l’aspirine et des coxibs (inhibiteurs de COX-2).

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