Hépatite B, chronique

ParSonal Kumar, MD, MPH, Weill Cornell Medical College
Vérifié/Révisé août 2022
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L’hépatite B chronique est une inflammation du foie qui est provoquée par le virus de l’hépatite B et qui a duré plus de 6 mois.

  • La plupart des personnes atteintes d’hépatite B chronique n’ont aucun symptôme, mais certaines ont une sensation de maladie et de fatigue générale et perdent leur appétit.

  • L’hépatite B chronique augmente le risque de cancer du foie.

  • Les médecins diagnostiquent l’hépatite B par des analyses de sang et réalisent parfois une biopsie hépatique afin de déterminer l’étendue des lésions du foie.

  • Tous les patients atteints d’hépatite B chronique ne nécessitent pas un traitement, mais si l’hépatite B chronique endommage le foie (ce qui provoque une inflammation ou une cicatrisation), un médicament antiviral est initié.

  • Le traitement avec des médicaments antiviraux peut aider à éliminer le virus, prévenir une progression de l’inflammation et de la cicatrisation dans le foie, et permettre aux zones déjà endommagées de se réparer. Cependant, il n’existe pas de traitement curatif.

(Voir aussi Présentation de l’hépatite, Présentation de l’hépatite chronique et Hépatite B, aiguë.)

On estime que 862 000 personnes aux États-Unis et environ 257 millions de personnes dans le monde sont atteintes d’une hépatite B chronique.

En Extrême-Orient et dans certaines régions d’Afrique, le virus de l’hépatite B est responsable de nombreux cas d’hépatite chronique, de cirrhose (fibrose sévère du foie) et de cancer du foie.

Dans l’ensemble, environ 5 % à 10 % des personnes atteintes d’hépatite B aiguë développent une hépatite B chronique. Plus la personne est jeune lorsque l’hépatite B aiguë survient, plus le risque de développer une hépatite B chronique est élevé :

  • Nourrissons : 90 %

  • Enfants âgés de 1 à 5 ans : 25 à 50 %

  • Chez l’adulte : Environ 5 %

Si la charge virale du virus de l’hépatite B est élevée chez les femmes enceintes, on leur administre souvent des médicaments antiviraux au cours du troisième trimestre de la grossesse, afin de prévenir la transmission du virus de la mère à l’enfant.

L’hépatite B aiguë devient chronique chez environ 40 % des personnes traitées par hémodialyse et chez jusqu’à 20 % des personnes ayant un système immunitaire affaibli.

L’hépatite B chronique a tendance à s’aggraver, parfois rapidement mais parfois sur plusieurs décennies, ce qui provoque une cirrhose. L’hépatite B chronique augmente également le risque de cancer du foie. Environ 20 % des personnes atteintes d’hépatite B chronique développent une cirrhose ou un cancer du foie et peuvent décéder prématurément.

Certaines personnes atteintes d’hépatite B chronique sont également atteintes d’hépatite D chronique. En l’absence de traitement, cette co-infection provoque une cirrhose chez jusqu’à 70 % des personnes atteintes.

Symptômes de l’hépatite B chronique

Les symptômes de l’hépatite B chronique varient en fonction de l’étendue des lésions du foie.

De nombreuses personnes atteintes d’hépatite B chronique, en particulier les enfants, n’ont aucun symptôme. Les personnes qui ont des symptômes ont une sensation générale de maladie et de fatigue, et perdent leur appétit. Certaines personnes présentent une fièvre de bas grade et une vague sensation de gêne dans la partie supérieure de l’abdomen.

Souvent, les premiers symptômes spécifiques apparaissent lorsque la maladie hépatique a progressé et qu’il existe des signes de cirrhose. Les symptômes peuvent comprendre

  • Splénomégalie

  • Apparition de petits vaisseaux sanguins en forme de toile d’araignée sur la peau (angiomes stellaires)

  • Rougeur des paumes de la main

  • Accumulation de liquide dans l’abdomen (ascite)

  • Tendance au saignement (trouble de la coagulation)

  • Saignement dans le tube digestif dû à des varices œsophagiennes

  • Jaunisse (jaunissement de la peau et du blanc des yeux)

  • Détérioration de la fonction cérébrale due à un dysfonctionnement du foie (encéphalopathie hépatique)

La fonction cérébrale se détériore parce que les substances toxiques s’accumulent dans le sang et parviennent au cerveau. Normalement, le foie les évacue du sang, les décompose puis les excrète sous forme de produits dérivés inoffensifs dans la bile ou dans le sang. Le foie gravement endommagé est moins efficace pour évacuer ces substances.

Les personnes ont tendance à saigner parce que le foie endommagé ne peut plus synthétiser suffisamment de protéines utiles à la coagulation du sang.

Diagnostic de l’hépatite B chronique

  • Analyses de sang

Les médecins suspectent une hépatite B chronique lorsque

  • Les personnes présentent des symptômes typiques.

  • Des analyses de sang (réalisées pour d’autres raisons) détectent un taux d’enzymes hépatiques anormalement élevé.

  • Un diagnostic d’hépatite B aiguë a déjà été posé chez cette personne.

Les tests de l’hépatite chronique commencent généralement par des analyses de sang pour déterminer si le foie fonctionne bien et s’il est endommagé (tests hépatiques). Les tests hépatiques consistent à mesurer les taux d’enzymes hépatiques et d’autres substances synthétisées par le foie. Ces examens peuvent permettre de déterminer la gravité des lésions hépatiques.

Si les examens suggèrent une hépatite, les médecins réalisent d’autres analyses de sang à la recherche des virus de l’hépatite B et C. Ces deux virus peuvent provoquer une hépatite chronique. Ces analyses de sang peuvent identifier des parties de virus spécifiques (antigènes), des anticorps spécifiques produits par l’organisme pour combattre le virus, et parfois le matériel génétique (ARN ou ADN) du virus. Si les médecins suspectent fortement une hépatite B, ils peuvent réaliser des analyses de sang à la recherche de ce virus spécifiquement.

Les médecins effectuent des analyses de sang pour mesurer la charge virale, qui correspond à la quantité de matériel génétique (ADN) du virus de l’hépatite B présent dans le sang.

Si l’hépatite B chronique est confirmée, les médecins vérifient également souvent la présence d’anticorps anti-hépatite D, qui est également possible, ainsi que d’infection par le VIH et l’hépatite C car ces infections se propagent souvent de la même manière (par contact avec des fluides corporels, comme le sang ou le sperme).

Une biopsie hépatique ou d’autres examens sont parfois réalisés pour déterminer l’étendue des lésions du foie.

Dépistage du cancer du foie

Si la personne est atteinte d’hépatite B chronique, un dépistage du cancer du foie est pratiqué tous les 6 mois. Les étapes suivantes sont effectuées :

  • Échographie

  • Parfois, analyses de sang pour mesurer le taux d’alpha-fœtoprotéine

Le taux d’alpha-fœtoprotéine (protéine normalement produite par des cellules hépatiques immatures chez les fœtus) augmente en présence d’un cancer du foie.

Traitement de l’hépatite B chronique

  • Médicaments antiviraux

  • Parfois, greffe de foie

Des médicaments antiviraux sont utilisés lorsque les personnes présentent l’une des caractéristiques suivantes ou une association de ces caractéristiques :

  • Taux élevés anormalement élevés d’enzymes hépatiques

  • Charge virale élevée (quantité d’ADN du virus de l’hépatite B dans le sang)

  • Symptômes d’aggravation de la maladie

  • Résultats de biopsie indiquant que les lésions hépatiques progressent

Le traitement de l’hépatite B par des médicaments antiviraux peut prévenir l’apparition d’autres lésions hépatiques et permettre aux zones déjà endommagées de guérir. La plupart des personnes traitées pour une hépatite B chronique doivent être traitées à vie. Cependant, ces médicaments ne permettent pas de guérir la maladie.

L’arrêt prématuré du traitement peut entraîner une rechute, qui peut être sévère. Cependant, le traitement peut être stoppé si les analyses de sang ne détectent plus d’infection active par le virus de l’hépatite B.

L’un des médicaments antiviraux suivants est habituellement utilisé en premier lieu :

  • Entécavir

  • Ténofovir (deux formulations sont disponibles)

  • Interféron alfa pégylé

Ces médicaments sont pris par voie orale, sont très efficaces et présentent peu d’effets secondaires. Certaines personnes peuvent arrêter de prendre ces médicaments, mais beaucoup doivent les prendre à vie.

Les autres médicaments qui sont parfois utilisés incluent l’adéfovir, la lamivudine et la telbivudine. Cependant, ces médicaments ne sont plus utilisés en première intention, car ils présentent un risque accru d’effets secondaires et peuvent perdre leur efficacité (pharmacorésistance).

Une greffe de foie doit être envisagée si la fonction hépatique est gravement atteinte. Le foie greffé a plus de chances de survivre et l’hépatite B a moins de chances de récidiver si

  • Les personnes atteintes d’hépatite B chronique ont pris des médicaments antiviraux pendant une longue période.

  • Elles sont traitées par immunoglobuline de l’hépatite avant et souvent après le greffe.

L’immunoglobuline de l’hépatite B est obtenue à partir du sang de personnes présentant des taux élevés d’anticorps anti-hépatite B. Elle est administrée par injection dans un muscle ou dans une veine. Elle aide l’organisme à combattre l’infection.

Informations supplémentaires

Il s’agit d’une ressource en anglais qui peut être utile. Veuillez noter que LE MANUEL n’est pas responsable du contenu de cette ressource.

  1. Centers for Disease Control and Prevention (Centres de contrôle et de prévention des maladies des États-Unis) : Hépatite B : Ce site Internet fournit des liens vers une présentation de l’hépatite B (y compris des définitions, des statistiques, des informations sur la transmission et le dépistage) et des informations sur le vaccin contre l’hépatite B, les symptômes, le diagnostic et le traitement, ainsi que des liens vers des informations destinées aux professionnels de santé. Consulté le 19 mai 2022.

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