Infection par le virus respiratoire syncytial (VRS) et infection par le métapneumovirus

ParRajeev Bhatia, MD, Phoenix Children's Hospital
Vérifié/Révisé mars 2024
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Les faits en bref

L’infection par le virus respiratoire syncytial et celle par le métapneumovirus provoquent des infections des voies aériennes supérieures et parfois inférieures.

  • Le virus respiratoire syncytial est très souvent à l’origine d’infections respiratoires chez les nourrissons et jeunes enfants.

  • Le métapneumovirus humain est similaire au virus respiratoire syncytial, mais il s’agit d’un virus distinct.

  • Classiquement, les symptômes incluent un écoulement nasal, une fièvre, une toux et des sifflements. Une infection sévère peut aboutir à une détresse respiratoire.

  • Le diagnostic repose sur les symptômes et la survenue de ces symptômes à certaines périodes de l’année.

  • De l’oxygène est administré si nécessaire.

  • Du nirsévimab (ou du palivizumab si le nirsévimab n’est pas disponible) est administré aux enfants le cas échéant pour prévenir l’infection par le virus respiratoire syncytial.

Virus respiratoire syncytial (VRS)

Le VRS est très souvent à l’origine d’infections des voies respiratoires, en particulier chez l’enfant. À l’âge de 4 ans quasiment tous les enfants ont déjà été infectés, le plus souvent au cours de la première année de vie. L’infection ne conférant pas une immunité totale, la réinfection est fréquente mais sa gravité est en général bien moindre. La maladie survient le plus souvent pendant l’hiver et au début du printemps.

Le VRS est la cause la plus fréquente de maladie des voies aériennes inférieures chez les nourrissons et est responsable de plus de 58 000 à 80 000 hospitalisations chaque année aux États-Unis chez les enfants de moins de 5 ans.

La première infection progresse souvent d’une maladie des voies aériennes supérieures avec congestion et fièvre pour affecter les voies aériennes inférieures, causant le plus souvent une bronchiolite et parfois une pneumonie avec toux et difficultés à respirer. Les infections ultérieures ne concernent, en général, que les voies aériennes supérieures. Le risque de développer ultérieurement de l’asthme est plus élevé chez les enfants ayant présenté une bronchiolite.

Les enfants présentant des maladies sous-jacentes graves (telles qu’une cardiopathie congénitale, de l’asthme, la mucoviscidose, des troubles neuromusculaires ou un système immunitaire affaibli) ou nés prématurément, et les nourrissons âgés de moins de 6 mois, sont particulièrement exposés à un risque de développer une forme grave de la maladie.

Les enfants plus âgés et les adultes peuvent également être infectés par le VRS, et les adultes plus âgés peuvent développer une pneumonie.

Métapneumovirus humain (MPVh)

Le MPVh est un virus similaire, mais distinct.

Le MPVh survient à la même période saisonnière que le VRS, mais il n’infecte pas autant d’enfants.

Symptômes du VRS et du MPVh

Le VRS et le MPVh produisent des symptômes semblables. Les symptômes débutent par un écoulement nasal et de la fièvre 3 à 5 jours après l’infection. Si l’infection progresse, les enfants peuvent également développer une toux, une respiration sifflante et un essoufflement.

Chez les nourrissons de moins de 6 mois, le premier symptôme du VRS peut être un arrêt transitoire de la respiration (apnée).

Certains enfants, en général de jeunes nourrissons, développent une détresse respiratoire sévère et certains décèdent.

Chez les enfants plus âgés et les adultes en bonne santé, la maladie est généralement peu grave et peut prendre la forme d’un rhume.

Diagnostic du VRS et du MPVh

  • Examen clinique

Les médecins suspectent généralement une infection par le VRS (et éventuellement le MPVh) chez les nourrissons et enfants présentant une bronchiolite ou une pneumonie pendant la saison du VRS ou lors d’une épidémie. Aucune analyse n’est en général nécessaire à moins que les médecins cherchent à identifier une épidémie ou si l’hospitalisation est requise.

Si nécessaire, des échantillons de sécrétions nasales sont évalués par une analyse rapide de l’antigène, la technique de la réaction en chaîne par polymérase (PCR), ou parfois par une mise en culture pour pouvoir identifier le virus.

Traitement du VRS et du MPVh

  • Oxygène en cas de difficultés respiratoires

Les enfants qui présentent des difficultés respiratoires sont hospitalisés. Selon leur état, ils peuvent recevoir de l’oxygène et des liquides par voie veineuse (voir Traitement de la bronchiolite).

L’hospitalisation est inutile pour la majorité des enfants. Le traitement à domicile est principalement destiné à soulager les symptômes. Par exemple, les enfants peuvent recevoir des analgésiques et des liquides pour prévenir la déshydratation. Les parents doivent surveiller attentivement les enfants à la recherche de signes de difficultés respiratoires graves ou de déshydratation.

L’administration de ribavirine, un médicament antiviral, n’est plus recommandée sauf chez les enfants présentant un déficit grave du système immunitaire.

Prévention du VRS et du MPVh

  • Bonne hygiène

  • Nirsévimab (ou palivizumab si le nirsévimab n’est pas disponible)

  • Vaccin contre le VRS pour les personnes enceintes

Une bonne hygiène est une mesure préventive importante. Un enfant malade et les personnes vivant dans la même maison doivent se laver les mains fréquemment. Les contacts physiques avec l’enfant malade (embrasser, câliner ou partager le même lit) augmentent le risque de propagation de l’infection aux autres membres de la famille. Les parents doivent mettre ce risque en balance avec le besoin de réconforter l’enfant malade.

Le nirsévimab et le palivizumab sont deux médicaments qui contiennent des anticorps contre le VRS. Ces médicaments sont disponibles aux États-Unis pour la prévention du VRS chez les nourrissons et les jeunes enfants. Le nirsévimab est le médicament privilégié, mais il peut ne pas être disponible pour certains nourrissons en raison des limitations d’approvisionnement. S’il n’est pas disponible, certains nourrissons et enfants doivent recevoir du palivizumab. Le nirsévimab n’est pas nécessaire pour la plupart des nourrissons si leur mère a reçu un vaccin contre le VRS pendant la grossesse.

Le nirsévimab est recommandé chez les enfants suivants :

  • Tous les nourrissons âgés de moins de 8 mois nés pendant leur première saison du VRS ou qui y entrent (généralement d’octobre à fin mars dans la plupart des régions continentales des États-Unis)

  • Enfants âgés de 8 à 19 mois qui présentent un risque plus élevé de tomber très malades s’ils contractent une infection à VRS et entrent dans leur deuxième saison du VRS

Le nirsévimab doit être administré peu avant le début de la saison du VRS. Les nourrissons qui n’ont pas reçu d’injection au début de la saison peuvent en recevoir une à tout moment pendant la saison.

Le nirsévimab peut être administré avant qu’un nouveau-né ne quitte l’hôpital. Il peut être administré en même temps que d’autres vaccins infantiles de routine.

Le palivizumab n’est administré que si le nirsévimab n’est pas disponible. Ce médicament est administré sous la forme d’une série d’injections au cours de la saison du VRS.

Deux vaccins préventifs contre le VRS sont disponibles pour les adultes plus âgés. En août 2023, l’utilisation de l’un de ces vaccins a été approuvée chez les femmes enceintes entre 32 et 36 semaines de gestation. L’administration du vaccin pendant la grossesse permet de protéger le nouveau-né du VRS pendant environ 6 mois après la naissance, car les anticorps protecteurs passent de la mère au fœtus par le placenta. Ces vaccins ne sont pas encore approuvés pour les enfants.

Actuellement, il n’existe pas de vaccin préventif contre l’infection par le MPVh.

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