Commentaire : Briser six des idées reçues les plus courantes sur les calculs rénaux
Commentaire04/05/22 Par Manuels MSD

Les calculs rénaux sont connus pour faire partie des affections médicales les plus douloureuses qu’une personne puisse présenter, et ils sont de plus en plus fréquents depuis quelques dizaines d’années. Désormais, environ un Américain sur 10 présente un calcul rénal à un moment donné de sa vie. En raison de leur réputation d’affection douloureuse et leur prévalence croissante, nous souhaitons tous savoir tout faire pour les éviter. Cette volonté a généré de nombreuses idées reçues ou fausses concernant les calculs rénaux, leurs causes et les éventuels moyens de les prévenir.

Voici six des idées reçues les plus courantes concernant les calculs rénaux et ce que les patients doivent savoir pour rétablir la vérité.  

Idée reçue n° 1 – Tous les calculs sont douloureux

Réalité – Les calculs rénaux sont des formations dures qui peuvent se former dans les voies urinaires et entraîner des douleurs, des saignements, une infection urinaire ou une obstruction du flux urinaire. Cependant, ils ne sont pas forcément douloureux, surtout lorsqu’ils viennent de se former. Les premiers signes de la présence de calculs peuvent être la présence de sang dans les urines ou une légère douleur dorsale. Dans d’autres cas, cependant, les calculs rénaux peuvent être extrêmement douloureux et provoquer des nausées et des vomissements.

Idée reçue n° 2 – Les calculs plus gros sont toujours les plus douloureux

Réalité – La taille n’est qu’un seul des facteurs déterminants en ce qui concerne la douleur provoquée par un calcul rénal, et les risques qu’il peut poser. L’emplacement du calcul est l’autre élément à prendre en compte. Un calcul de petite taille situé au mauvais endroit peut provoquer une obstruction terriblement douloureuse qui nécessite une visite aux urgences. En fonction de l’emplacement du calcul, la personne peut ressentir une douleur dans le dos ou la partie inférieure de l’abdomen, ou bien présenter une colique néphrétique, c’est-à-dire une douleur intermittente mais insupportable, généralement dans la zone située entre les côtes et la hanche au niveau du flanc ou du dos, qui se propage à travers l’abdomen et finit souvent par atteindre la sphère génitale. La douleur a tendance à survenir par vagues, augmentant progressivement jusqu’à une intensité maximale, puis baissant, pendant une durée d’environ 20 à 60∘minutes.

Idée reçue n° 3 – Les calculs rénaux nécessitent toujours une attention médicale

Réalité – Les calculs rénaux nécessitent souvent un traitement médical urgent, mais ce n’est pas toujours le cas. Certaines personnes, notamment celles qui ont des antécédents familiaux ou qui présentent des affections médicales associées, telles que la maladie de Crohn ou la rectocolite hémorragique, sont plus susceptibles de présenter des calculs rénaux chroniques ou récurrents. Ces personnes peuvent mettre en place des stratégies permettant de gérer la douleur et d’évacuer les calculs spontanément chez eux en toute sécurité. Les personnes qui souffrent de douleurs au niveau du flanc ou qui remarquent du sang dans leurs urines peuvent consulter leur généraliste ou un urologue pour réaliser une analyse d’urine et un examen d’imagerie, afin de vérifier qu’il s’agit de calculs rénaux et de développer un plan de traitement avec le médecin.

Cependant, plusieurs symptômes nécessitent un traitement d’urgence. Il faut absolument se rendre aux urgences en cas de douleur intense et persistante, de nausées et de vomissements, ou de fièvre, ce qui pourrait indiquer la présence d’une infection.

Idée reçue n° 4 – Les calculs rénaux sont plus fréquents chez les hommes

Réalité – Il y a quelques dizaines d’années, les hommes étaient beaucoup plus susceptibles de présenter des calculs rénaux. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Désormais, beaucoup plus de femmes souffrent de calculs rénaux, et les calculs rénaux sont à peu près aussi susceptibles de survenir chez les hommes que chez les femmes. Les chercheurs estiment qu’il existe de nombreuses raisons à cette évolution, notamment le fait que les populations occidentales consomment plus d’aliments acides qu’autrefois, ainsi qu’une augmentation de la prévalence de l’obésité, du diabète et d’autres facteurs de risque.

Idée reçue n° 5 – Le thé glacé provoque des calculs rénaux et le jus de canneberge permet de les prévenir

Réalité – La croyance que certaines boissons augmentent le risque de développer des calculs rénaux est très répandue. Le café, le lait, les sodas et le thé glacé figurent toujours sur la liste des coupables présumés. En réalité, les déclencheurs varient selon les personnes. Les boissons acides, riches en calcium ou riches en caféine peuvent être des déclencheurs chez certaines personnes, mais certainement pas chez tout le monde. Les personnes souffrant de calculs rénaux doivent aborder le sujet avec leur médecin et passer certains examens avant de bannir certains aliments ou boissons.

En ce qui concerne la prévention des calculs rénaux, le jus de citron est en réalité plus efficace que le jus de canneberge. Il a été démontré que les boissons aux agrumes augmentent le taux de citrate dans l’urine, ce qui peut limiter la formation de calculs. Cependant, les recherches démontrent que la quantité de liquide consommée a un impact beaucoup plus important que le type de liquide consommé. L’objectif doit être de consommer au moins 3 l de liquides par jour, quels qu’ils soient, afin que les reins soient « nettoyés » et que la concentration de sels associés à la formation de calculs reste faible.

Idée reçue n° 6 – Si la douleur disparaît, le calcul a été évacué

Réalité – Malheureusement, le soulagement qui résulte de l’arrêt de la douleur persistante ne signifie pas nécessairement que le calcul a été évacué. Le niveau de douleur peut varier au fur et à mesure du développement et des déplacements du calcul. Des études ont démontré que parmi les calculs évacués spontanément, 95 % le sont sous 4 à 6 semaines. Si la douleur persiste après environ un mois, le potentiel d’évacuation spontanée du calcul se réduit, et il est recommandé de consulter un médecin pour envisager d’autres options d’évacuation.

Pour plus d’informations sur les calculs rénaux et leur traitement, veuillez consulter la page des Manuels ou la page Les faits en bref sur le sujet.