L'examen de l'état mental est utilisé pour évaluer le niveau de conscience du patient et le contenu de la conscience. Les patients sont considérés comme conscients s'ils perçoivent activement le monde qui les entoure et anticipent les actions de l'examinateur et leurs actions. Les patients sont considérés comme comateux s'ils ne répondent à aucun stimuli.
Pour tous les autres niveaux intermédiaires de conscience, il est préférable d'éviter de se fier uniquement à des mots descriptifs mal définis (p. ex., somnolent, léthargique, stupide) parce que ces mots sont subjectifs et ne permettent pas aux autres examinateurs d'évaluer si le patient s'améliore ou s'aggrave. Ces termes descriptifs doivent être complétés par des descriptions plus détaillées basées sur l'observation, telles que les suivantes:
Si et comment un patient endormi ou apparemment inconscient peut-il être excité
Si le patient doit recevoir des instructions répétées
Si les troubles du patient sont continus ou intermittents.
Si le patient n'est pas éveillé, il est préférable de documenter les éléments suivants:
Quel stimulus est nécessaire pour réveiller le patient (p. ex., voix, stimulation tactile, stimulation nociceptive)
Comment le patient réagit au stimulus (p. ex., mouvements non spécifiques, ouverture des yeux, verbalisation, degré de coopération)
Combien de temps le patient continue-t-il à fonctionner au niveau post-stimulation avant de revenir au niveau non stimulé
Le contenu de la conscience ne peut être caractérisé avec précision que si le patient est éveillé et alerte; le faire n'a pas d'intérêt car les résultats peuvent ne pas refléter les capacités sous-jacentes du patient. Par conséquent, on commence par évaluer les capacités attentionnelles du patient; un patient inattentif ne peut pas pleinement coopérer, ce qui limite l’examen.
Chez le patient conscient, l'examen de l'état mental est destiné à tester des parties spécifiques du cerveau. Par exemple, des problèmes de langage et de calcul pointent vers l'hémisphère dominant, une négligence spatiale vers l'hémisphère non dominant et des apraxies vers les zones sensorimotrices controlatérales de l'hémisphère cérébral controlatéral.
Toute suspicion de trouble cognitif impose une évaluation neuropsychologique (voir encadré ), ce qui implique de tester de nombreux aspects des fonctions cognitives, telles que les suivantes:
Orientation dans le temps, l'espace et par rapport aux autres
Attention et concentration
Mémoire
Capacités verbales et mathématiques
Jugement
Raisonnement
La désorientation personnelle (c'est-à-dire, l’oubli de son propre nom) ne s’observe qu’en cas d’obnubilation Confusion La confusion est un trouble aigu, transitoire de l'attention, de la cognition et de la conscience, habituellement réversible et très fluctuant. Les causes comprennent presque toutes les affections... en apprendre davantage , de syndrome confusionnel Démence La démence est une détérioration chronique globale de la cognition, habituellement irréversible. Le diagnostic est clinique; les examens de laboratoire et d'imagerie sont habituellement indiqués... en apprendre davantage ou de démence sévère; lorsqu’il est isolé, ce symptôme fait évoquer une simulation.
La connaissance qu'a le patient de son état, son niveau d'éducation, son état émotionnel et son humeur Revue générale des troubles de l'humeur Les troubles de l'humeur sont des troubles émotionnels constitués de périodes prolongées de tristesse excessive et/ou de joie excessive. Des troubles de l'humeur peuvent se produire chez les... en apprendre davantage doivent également être appréciés. Le vocabulaire est généralement corrélé au niveau d'éducation.
Le patient est invité à:
Exécuter un ordre complexe impliquant 3 parties du corps et nécessitant une distinction droite/gauche (p. ex., "Mettez le pouce droit dans l’oreille gauche et tirez la langue").
Nommer des objets simples et des parties de ces objets (p. ex., verres et lunettes, ceinture et boucle de ceinture)
Nommer des objets usuels ou des parties du corps, lire, écrire et répéter des phrases simples (en cas de déficit, un bilan de langage Diagnostic plus approfondi sera nécessaire)
La perception de l’espace peut être évaluée en demandant au patient d’imiter des postures manuelles plus ou moins complexes et de dessiner une montre, un cube, une maison ou des pentagones entrecroisés; l'effort fourni est souvent aussi instructif que le résultat final. Ce test peut permettre d'identifier une impersistance motrice, des persévérations, une micrographie et une négligence hémispatiale.
Les praxies (capacités cognitives à effectuer des mouvements complexes) peuvent être évaluées en demandant au patient d'utiliser une brosse à dents ou un peigne, d'allumer une allumette ou de faire claquer ses doigts.
(Voir aussi Prise en charge du patient présentant des troubles mentaux Bilan psychiatrique On rencontre des patients souffrant de maladies ou de troubles psychiques ou de comportements perturbés dans de nombreux contextes cliniques, y compris dans les services d'urgences et de médecine... en apprendre davantage et Introduction à l'examen neurologique Introduction à l'examen neurologique Le but de l'examen neurologique est d'établir si le cerveau du patient, les sens spéciaux, la moelle épinière, les nerfs périphériques et les récepteurs musculaires et cutanés fonctionnent normalement... en apprendre davantage .)