La cholangiopathie liée au VIH est une obstruction biliaire secondaire à des sténoses des voies biliaires provoquées par diverses infections opportunistes. Le traitement repose sur la thérapie antirétrovirale, les antibiotiques, et parfois la sphinctérotomie endoscopique.
(Voir aussi Revue générale de la fonction biliaire.)
Avant l'introduction de la thérapie antirétrovirale, une cholangiopathie survenait chez > 25% des patients qui présentaient un VIH au stade avancé (anciennement appelé SIDA), en particulier chez ceux ayant une numération des CD4 basse (< 100/mcL) (1). L'agent pathogène humain le plus fréquemment en cause est le Cryptosporidium parvum. D'autres comprennent les cytomégalovirus, les microsporidies et Cyclospora spp. La majorité des patients ont une sténose papillaire, et beaucoup ont une cholangite sclérosante intrahépatique ou extrahépatique (1).
Les symptômes habituels comprennent des douleurs épigastriques et de l'hypochondre droit et de la diarrhée. Quelques patients ont de la fièvre et un ictère. Des douleurs sévères sont habituellement en faveur de la sténose papillaire. Des douleurs modérées sont en faveur d'une cholangite sclérosante. La diarrhée est un reflet d'une infection de l'intestin grêle, souvent par une cryptosporidiose.
Référence
1. Naseer M, Dailey FE, Juboori AA, et al. Epidemiology, determinants, and management of AIDS cholangiopathy: A review. World J Gastroenterol. 2018;24(7):767-774. doi:10.3748/wjg.v24.i7.767
Diagnostic de la cholangiopathie liée au VIH
Habituellement échographie et cholangiopancréatographie par résonance magnétique (CPIRM) ou cholangio-pancréatographie rétrograde endoscopique (CPRE)
Examens complémentaires
L'imagerie débute habituellement par une échographie qui est non invasive et diagnostique avec une précision diagnostique élevée (> 95%) (1). Cependant, la cholangiopancréatographie par résonance magnétique (CPIRM) ou la cholangio-pancréatographie rétrograde endoscopique (CPRE) est généralement nécessaire. L'une ou l'autre peut être utilisée à des fins diagnostiques. La cholangiopancréatographie par résonance magnétique (CPIRM) présente moins de risques procéduraux, tandis que la CPRE permet aux cliniciens de prélever des échantillons biliaires et de l'intestin grêle pour identifier le microrganisme causal, et offre une possibilité thérapeutique pour soulager les sténoses (1).
Les anomalies du bilan hépatique (notamment un taux de phosphatases alcalines élevé) sont compatibles avec une cholestase.
Référence pour le diagnostic
1. Naseer M, Dailey FE, Juboori AA, et al. Epidemiology, determinants, and management of AIDS cholangiopathy: A review. World J Gastroenterol. 2018;24(7):767-774. doi:10.3748/wjg.v24.i7.767
Traitement de la cholangiopathie liée au VIH
Médicaments antirétroviraux
Les procédures endoscopiques
Traitement antimicrobien
Parfois, acide ursodésoxycholique
Le traitement préféré est la thérapie antirétrovirale pour restaurer les fonctions immunitaires normales, qui peut à la fois traiter et prévenir les infections opportunistes causant la cholangite liée au VIH (1).
La sphinctérotomie endoscopique (souvent effectuée pendant la CPRE, cholangiopancréatographie rétrograde endoscopique) est remarquablement efficace sur les douleurs, l'ictère et l'angiocholite, en cas de sténose papillaire. Des stents peuvent être placés par voie endoscopique pour les sténoses isolées ou dominantes. Le traitement antimicrobien est administré pour traiter l'infection, mais seul il ne réduit pas les lésions des voies biliaires et ne soulage pas les symptômes.
L'agent causal, lorsqu'il est identifié, est traité par une thérapie antimicrobienne.
L'acide ursodésoxycholique peut avoir un rôle dans le traitement de la sclérose canalaire intrahépatique et la cholestase.
Référence pour le traitement
1. Naseer M, Dailey FE, Juboori AA, et al. Epidemiology, determinants, and management of AIDS cholangiopathy: A review. World J Gastroenterol. 2018;24(7):767-774. doi:10.3748/wjg.v24.i7.767
