Calculs salivaires

(Sialolithiase)

ParAlan G. Cheng, MD, Stanford University
Vérifié/Révisé mars 2022
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Les calculs composés de sels de calcium obstruent le canal des glandes salivaires, causant une douleur, une tuméfaction et parfois une infection. Le diagnostic est clinique et confirmé par TDM, échographie et/ou sialographie. Le traitement consiste à évacuer le calcul grâce à des sialagogues, des massages de la glande, une extraction par une microsonde ou une intervention chirurgicale.

Les glandes salivaires les plus importantes sont les deux glandes parotides, sous-maxillaires et sublinguales. Les calculs dans les glandes salivaires sont très fréquents chez l'adulte. Quatre-vingts pour cent des calculs sont situés au niveau des glandes sous-maxillaires et obstruent le canal de Wharton. Les autres calculs siègent au niveau des glandes parotides et bloquent le canal de Sténon. Seulement environ 1% a pour origine les glandes sublinguales. Dans près de 25% des cas, les calculs sont multiples.

Étiologie des calculs salivaires

La plupart des calculs salivaires sont composés de phosphate de calcium avec de petites quantités de magnésium et de carbonate. Chez les patients goutteux, les calculs sont des calculs d'acide urique. La formation de calculs nécessite un noyau sur lequel les solutés peuvent précipiter en cas de stase salivaire. La stase survient chez les patients immunodéprimés, déshydratés, avec des apports nutritionnels réduits ou prenant des anticholinergiques. Les calculs persistants ou récidivants favorisent l'infection de la glande atteinte (sialadénite).

Symptomatologie des calculs salivaires

L'obstruction par des calculs induit une tuméfaction glandulaire et une douleur, en particulier après l'alimentation, qui stimule la production de salive. Les symptômes peuvent se résorber en quelques heures. Le soulagement peut coïncider avec un flot d'évacuation brutale de salive. Les symptômes secondaires des calculs sont intermittents et parfois même inexistants.

Lorsqu'un calcul est bloqué en distal, il peut être visible ou palpable au niveau de l'orifice principal du canal.

Diagnostic des calculs salivaires

  • Bilan clinique

  • Parfois, imagerie (p. ex., TDM, échographie, sialographie)

Si le calcul salivaire n'est pas repérable à l'examen, on administre au patient un sialagogue (p. ex., jus de citron, bonbons durs ou autres substances qui déclenchent la production de salive). La répétition des symptômes permet presque toujours le diagnostic de lithiase.

La TDM, l'échographie et la sialographie sont très sensibles et sont utilisées lorsque le diagnostic clinique est équivoque. La sialographie de contraste est effectuée au moyen d'un cathéter inséré dans le canal et permet de faire la distinction entre un calcul, une sténose et une tumeur. Cette technique est parfois thérapeutique. Comme 90% des calculs sous-maxillaires sont rx-opaques et 90% des calculs parotidiens sont radiotransparents, les rx sans préparation ne sont pas toujours informatives. L'échographie est de plus en plus utilisée avec une sensibilité d'environ 60 à 95% pour tous les calculs (radio-opaques et radiotransparents) et une spécificité comprise entre 85 et 100% (1). Le rôle de l'IRM est en évolution; les sensibilités et spécificités rapportées sont > 90% et l'IRM semble plus sensible dans la détection des petits calculs et des calculs distaux que l'échographie ou la sialographie avec contraste.

Référence pour le diagnostic

  1. 1. Kim DH, Kang JM, Kim SW, et al: Utility of ultrasonography for diagnosis of salivary gland sialolithiasis: a meta-analysis. Laryngoscope. 2022 Jan 19. doi: 10.1002/lary.30020. Epub ahead of print. PMID: 35043982.

Traitement des calculs salivaires

  • Mesures locales (p. ex., sialagogues, massages)

  • Parfois, évacuation manuelle ou ablation chirurgicale

Les antalgiques, une hydratation et un massage peuvent soulager les symptômes chez les patients porteurs d'un calcul salivaire.

Les antibiotiques antistaphylococciques peuvent être utilisés pour prévenir une sialadénite aiguë lorsqu'ils sont pris précocement.

Les calculs peuvent s'évacuer spontanément ou lorsque le débit salivaire est stimulé par des sialagogues; le patient doit sucer une rondelle de citron ou des bonbons acidulés toutes les 2 à 3 heures. Les calculs situés juste à l'orifice peuvent parfois être évacués manuellement en pressant avec le bout du doigt. Une dilatation du conduit avec une petite sonde peut favoriser l'expulsion.

L'exérèse chirurgicale des calculs est indiquée lorsque les autres méthodes échouent. Les calculs dans ou près de l'orifice du conduit peuvent être enlevés par voie transorale, tandis que ceux situés dans le hile de la glande nécessitent souvent l'excision complète de la glande salivaire. Les calculs jusqu'à 5 mm de diamètre peuvent être enlevés par voie endoscopique (1, 2).

Références pour le traitement

  1. 1. Marchal F, Becker M, Dulguerov P, et al: Interventional sialendoscopy. Laryngoscope 110:318-20, 2000. doi: 10.1097/00005537-200002010-00026

  2. 2. Koch M, Zenk J, Iro H: Algorithms for treatment of salivary gland obstructions. Otolaryngol Clin North Am. 42(6):1173-92, 2009. doi: 10.1016/j.otc.2009.08.002

Points clés

  • Environ 80% des calculs salivaires se produisent dans les glandes sous-maxillaires.

  • Le diagnostic clinique est généralement approprié, mais parfois une TDM, une échographie et/ou une sialographie sont nécessaires.

  • De nombreux calculs sont évacués spontanément ou avec l'aide de sialagogues et une expression manuelle, mais certains nécessitent une ablation endoscopique ou chirurgicale.

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