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La céphalée par surconsommation de médicaments se développe généralement chez des personnes qui souffrent de migraines ou de céphalées de tension.
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Le type de douleur due aux céphalées varie d’une personne à l’autre.
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Les médecins diagnostiquent les céphalées par surconsommation de médicaments en se basant sur la fréquence à laquelle les personnes prennent des antimigraineux et ont des céphalées.
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Les médecins traitent ces céphalées en arrêtant le médicament antimigraineux, en prescrivant un type différent de médicament antimigraineux pour contrôler les symptômes causés par l’arrêt du médicament, et souvent en prescrivant des médicaments pour traiter le trouble initial à l’origine des céphalées.
(Voir aussi Présentation des céphalées.)
Les céphalées par surconsommation de médicaments concernent 1 à 2 % de la population générale. Elles sont plus fréquentes chez les femmes que chez les hommes.
La plupart des personnes présentant ce type de céphalées prennent des antimigraineux pour les migraines ou les céphalées de tension. Elles prennent des quantités trop importantes de ces médicaments ou les prennent trop souvent, généralement parce qu’ils ne soulagent pas efficacement leur douleur.
Causes
Causes les plus fréquentes des céphalées par surconsommation de médicaments :
Cependant, la surconsommation d’autres anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), d’ergotamine et de triptans (utilisés pour traiter les algies vasculaires de la face et les migraines) peut également provoquer ce trouble.
On ne connaît pas très bien les causes des céphalées par surconsommation de médicaments. Cependant, les personnes présentant ce type de céphalées peuvent avoir un système nerveux trop sensible. C’est-à-dire que les cellules nerveuses du cerveau qui déclenchent la douleur sont trop facilement stimulées.
La dépendance aux substances psychoactives est plus fréquente chez les personnes présentant des céphalées par surconsommation de médicaments. Elles peuvent également avoir une prédisposition génétique pour développer des céphalées par surconsommation de médicaments.
Symptômes
Les céphalées par surconsommation de médicaments surviennent quotidiennement ou presque et sont souvent présentes lorsque les personnes se réveillent. La localisation et le type de la douleur varient d’une personne à l’autre. Les personnes peuvent également se sentir nauséeuses, être irritables et éprouver des difficultés pour se concentrer.
Diagnostic
Les médecins basent le diagnostic de céphalées par surconsommation de médicaments sur la fréquence à laquelle les personnes prennent des antimigraineux et ont des céphalées.
Le diagnostic de céphalées par surconsommation de médicaments est confirmé lorsque tous les éléments suivants sont présents :
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Les céphalées surviennent plus de 15 jours par mois chez des personnes souffrant de maux de tête.
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La personne prend régulièrement une quantité trop importante d’un ou plusieurs médicaments pour soulager ses céphalées et cela dure depuis plus de 3 mois.
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Aucun autre trouble céphalique n’explique les symptômes.
Le nombre de jours par mois de prise d’un médicament indiquant une surconsommation dépend du médicament :
Dans de rares cas, une tomodensitométrie (TDM) ou une imagerie par résonance magnétique (IRM) est effectuée pour exclure d’autres affections.
Pronostic
Avec un traitement, la douleur disparaît (passe en phase de rémission) chez environ 50 % des personnes au bout de 10 ans. Les personnes migraineuses ont tendance à obtenir de meilleurs résultats que celles souffrant de céphalées de tension.
Les personnes qui ont des maux de tête pendant un nombre de jours inférieur par mois au bout de 1 an de traitement ont tendance à rester en rémission plus longtemps.
Traitement
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Conseils pour éviter une surconsommation
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Arrêt du médicament antimigraineux surconsommé
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Prise d’un type différent d’antimigraineux pour contrôler les symptômes de sevrage qui surviennent après l’arrêt du médicament
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Médicaments pour prévenir les céphalées initiales (généralement une migraine)
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Si nécessaire, autres médicaments pour prévenir les symptômes de sevrage
Il est conseillé aux personnes d’éviter de prendre des médicaments précédemment surconsommés. Aussi, elles apprennent et sont encouragées à adopter des habitudes de vie saines.
Généralement, le médicament surconsommé n’est pas arrêté brutalement. Cependant, chez les personnes qui prennent des doses élevées d’opioïdes, de barbituriques ou de benzodiazépines, la quantité du médicament surconsommé est progressivement diminuée, sur 2 à 4 semaines. L’arrêt plus brutal de ces médicaments peut provoquer des symptômes tels que nausées, agitation, anxiété et sommeil de mauvaise qualité. L’arrêt de n’importe quel type d’analgésique peut entraîner des céphalées qui sont plus fréquentes, qui durent plus longtemps et qui deviennent plus intenses. Après l’arrêt d’un médicament, les symptômes peuvent durer de quelques jours à 4 semaines.
Un médicament de secours est utilisé pour traiter les céphalées qui surviennent après l’arrêt du médicament surconsommé. Si possible, on utilise un type différent de médicament antimigraineux. Les médecins limitent la prise de médicaments de secours à moins de deux fois par semaine si possible.
Le traitement médicamenteux préventif pour la céphalée initiale est instauré avant ou après l’arrêt du médicament surconsommé.
S’il semble peu probable que les traitements médicamenteux de secours et préventif soient efficaces pour soulager les symptômes, d’autres médicaments (appelés médicaments de transition) peuvent être administrés. Les médicaments de transition (voir le tableau Quelques médicaments utilisés pour traiter les migraines) comprennent
Une fois le trouble par surconsommation de médicaments traité, il est recommandé aux personnes de limiter leur prise de tous les médicaments antimigraineux utilisés pour arrêter les céphalées, comme suit :
Les personnes doivent continuer à prendre les médicaments utilisés pour prévenir les céphalées selon leur prescription.
Les médecins encouragent les personnes à tenir un journal des céphalées. Les personnes y notent le nombre de crises et les moments où surviennent les crises, les éventuels déclencheurs et leur réponse au traitement. Avec ces informations, les facteurs déclencheurs peuvent être identifiés et éliminés, dans la mesure du possible. Les personnes peuvent alors prendre une part active dans leur traitement en évitant les facteurs déclencheurs, et les médecins peuvent mieux planifier et ajuster le traitement.
Le biofeedback et d’autres techniques cognitives (telles que les techniques de relaxation, l’hypnose et la gestion du stress) peuvent aider les personnes à contrôler, réduire ou gérer leurs céphalées en modifiant la façon dont elles focalisent leur attention. Le biofeedback permet aux personnes de contrôler la douleur.