Un cancer de la tête et du cou se développe chaque année chez près de 65 000 sujets aux États-Unis. Si l'on exclut les cancers de la peau et de la thyroïde, > 90% des cancers de la tête et du cou sont des carcinomes malpighiens (épidermoïdes); la plupart des cancers restants sont des adénocarcinomes, des sarcomes et des lymphomes.
Les sites les fréquents des cancers de la tête et du cou sont
Larynx Cancer du larynx Quatre-vingt-dix pour cent des cancers du larynx sont des carcinomes malpighiens. Le tabagisme, la consommation excessive d'alcool, un statut socio-économique inférieur et le fait d'être un... en apprendre davantage (y compris la zone supraglottique, la glotte, et la zone sous-glottique)
Cavité buccale Carcinome malpighien de la cavité orale Le cancer buccal est un cancer situé entre le vermillon des lèvres et la jonction des palais durs et mous ou du tiers postérieur de la langue. Plus de 95% des patients qui ont un carcinome épidermoïde... en apprendre davantage (langue, plancher de la bouche, palais dur, muqueuse buccale et crêtes alvéolaires)
Oropharynx Carcinome malpighien oropharyngé Le cancer de l'oropharynx correspond au cancer de l'amygdale, de la base et du tiers postérieur de la langue, du palais mou et des parois pharyngées postérieure et latérale. Le carcinome malpighien... en apprendre davantage (parois pharyngées postérieures et latérales, base de la langue, amygdales, et palais mou)
Les sites moins fréquents comprennent le nasopharynx Cancer du nasopharynx La tumeur maligne du nasopharynx la plus fréquente est le carcinome malpighien. Les symptômes sont tardifs, notamment un écoulement nasal sanglant, une obstruction nasale, une perte de l'audition... en apprendre davantage , la cavité nasale et les sinus paranasaux Cancer des sinus paranasaux Le cancer des sinus est rare. Il s'agit généralement d'un carcinome malpighien, mais il peut également s'agir d'un adénocarcinome et il se produit le plus souvent dans les sinus maxillaire et... en apprendre davantage , l' hypopharynx Carcinome malpighien oropharyngé Le cancer de l'oropharynx correspond au cancer de l'amygdale, de la base et du tiers postérieur de la langue, du palais mou et des parois pharyngées postérieure et latérale. Le carcinome malpighien... en apprendre davantage et les glandes salivaires Tumeurs des glandes salivaires La plupart de tumeurs de la glande salivaire sont bénignes et naissent dans les glandes parotides. Une masse indolore salivaire est le signe le plus fréquent et est évaluée par l'aspiration... en apprendre davantage .
D'autres sites de tumeurs de la tête et du cou sont les suivants
Tumeurs intracrâniennes chez l'adulte Revue générale des tumeurs intracrâniennes Les tumeurs intracrâniennes peuvent se développer à partir du parenchyme cérébral ou à partir d'autres structures anatomiques (p. ex., nerfs crâniens, méninges). Ces tumeurs affectent généralement... en apprendre davantage et les enfants Revue générale des tumeurs du système nerveux central chez l'enfant Les tumeurs du système nerveux central sont les tumeurs solides les plus fréquentes chez l'enfant de < 15 ans et sont la 2e cause de décès de l'enfant par cancer. Le diagnostic est classiquement... en apprendre davantage
Tumeurs de l'orbite Tumeurs de l'orbite Les tumeurs orbitaires peuvent être bénignes ou malignes et apparaissent initialement dans l'orbite ou secondairement à partir d'une localisation voisine telle que la paupière, le sinus ou le... en apprendre davantage et cancers affectant la rétine Cancers de la rétine Les cancers affectant la rétine apparaissent généralement au niveau de la choroïde. Puisque la rétine dépend de la choroïde pour son soutien et la moitié de son approvisionnement en sang, une... en apprendre davantage
L'incidence des cancers de la tête et du cou augmente avec l'âge. Bien que la plupart des patients soient âgés de 50 à 70 ans, l'incidence est en augmentation chez les patients plus jeunes du fait des cancers (principalement oropharyngés Carcinome malpighien oropharyngé Le cancer de l'oropharynx correspond au cancer de l'amygdale, de la base et du tiers postérieur de la langue, du palais mou et des parois pharyngées postérieure et latérale. Le carcinome malpighien... en apprendre davantage ) causés par une infection par le papillomavirus humain (HPV Infection par le papillomavirus humain (HPV) Le papillomavirus humain (HPV) infecte les cellules épithéliales. La plupart des > 100 sous-types infectent l'épithélium cutané et provoquent des verrues cutanées; certains types infectent l'épithélium... en apprendre davantage ). Le cancer de la tête et du cou est plus fréquent chez les hommes que chez les femmes, du moins en partie parce que les hommes qui fument continuent d'être plus nombreux que les femmes qui fument et parce que l'infection orale à HPV est plus fréquente chez les hommes.
Étiologie des tumeurs de la tête et du cou
La majeure partie, 85% ou plus, des patients atteints d'un cancer de la tête ou du cou ont des antécédents d'intoxication alcoolique et/ou tabagique. Les sujets qui consomment depuis de nombreuses années beaucoup de tabac et d'alcool ont un risque presque 40 fois plus élevé de développer un carcinome à cellules squameuses (malpighiennes). D'autres facteurs sont incriminés, tels que l'utilisation de tabac à priser ou à mastiquer, l'exposition au soleil, les rx de la tête et du cou, certaines infections virales, des dentiers mal adaptés, une candidose chronique ou une mauvaise hygiène buccale. En Inde, les cancers de la cavité orale sont très fréquents, probablement en raison de la fréquence de la mastication de chique de bétel (un mélange de substances également appelé paan). L'exposition solaire prolongée et le tabagisme sont les principales causes de carcinome malpighien de la lèvre inférieure.
L' infection par le papillomavirus humain (HPV) Infection par le papillomavirus humain (HPV) Le papillomavirus humain (HPV) infecte les cellules épithéliales. La plupart des > 100 sous-types infectent l'épithélium cutané et provoquent des verrues cutanées; certains types infectent l'épithélium... en apprendre davantage est associée aux carcinomes malpighiens de la tête et du cou, en particulier le cancer oropharyngé Carcinome malpighien oropharyngé Le cancer de l'oropharynx correspond au cancer de l'amygdale, de la base et du tiers postérieur de la langue, du palais mou et des parois pharyngées postérieure et latérale. Le carcinome malpighien... en apprendre davantage . L'augmentation des cancers liés au HPV a provoqué une augmentation globale de l'incidence des cancers de l'oropharynx, qui, autrement, auraient dû diminuer en raison de la diminution du tabagisme au cours des 2 dernières décennies. Le mécanisme de la genèse des tumeurs d'origine virale semble différent de celui des tumeurs dues au tabac.
Les patients qui ont des antécédents de radiothérapie cervicofaciale pour acné, excès de pilosité faciale, hypertrophie du thymus, des amygdales ou des végétations adénoïdes, sont prédisposés à la survenue de cancers de la thyroïde Cancers de la thyroïde Il existe 4 types généraux de cancer de la thyroïde. La plupart des cancers thyroïdiens se manifestent sous forme de nodules asymptomatiques. Rarement, des métastases ganglionnaires, pulmonaires... en apprendre davantage et des glandes salivaires Tumeurs des glandes salivaires La plupart de tumeurs de la glande salivaire sont bénignes et naissent dans les glandes parotides. Une masse indolore salivaire est le signe le plus fréquent et est évaluée par l'aspiration... en apprendre davantage ainsi qu'à des tumeurs bénignes des glandes salivaires.
Le virus Epstein-Barr Mononucléose infectieuse La mononucléose infectieuse est due au virus Epstein-Barr (EBV, herpèsvirus humain de type 4), et se caractérise par une fatigue, de la fièvre, une pharyngite et des adénopathies. La fatigue... en apprendre davantage joue un rôle dans la pathogénie du cancer du nasopharynx Cancer du nasopharynx La tumeur maligne du nasopharynx la plus fréquente est le carcinome malpighien. Les symptômes sont tardifs, notamment un écoulement nasal sanglant, une obstruction nasale, une perte de l'audition... en apprendre davantage , et les mesures sériques de certaines protéines du virus Epstein-Barr peuvent être des biomarqueurs de récidive.
Symptomatologie des tumeurs de la tête et du cou
Les manifestations d'un cancer de la tête et du cou dépendent de la localisation et de l'étendue de la tumeur. Les manifestations initiales communes des cancers de la tête et du cou comprennent
Ulcération douloureuse des muqueuses
Lésion muqueuse visible (p. ex., leucoplasie, érythroplasie)
Dysphonie
Les symptômes accompagnant la tuméfaction dépendent de la topographie et de l'extension de la tumeur et peuvent se manifester
Douleur
Paresthésie
Paralysies des nerfs
Trismus
Halitose
L'otalgie est un symptôme souvent méconnu et représente habituellement une douleur projetée de la tumeur primitive. Une perte de poids provoquée par la perturbation de l'alimentation et une odynophagie est également fréquente.
Diagnostic des tumeurs de la tête et du cou
Bilan clinique
Biopsie
Imagerie et endoscopie pour évaluer l'extension de la maladie
L'examen clinique systématique (qui comprend un examen complet de la cavité orale) est le procédé de dépistage le plus efficace des cancers précoces avant qu'ils ne deviennent symptomatiques. Un kit de brosse à biopsie du commerce permet de dépister les cancers oraux. Des symptômes inexpliqués de la tête et du cou tels que des maux de gorge, un enrouement ou une otalgie durant > 2 à 3 semaines doivent inciter à consulter un spécialiste de la tête et du cou qui effectuera généralement une laryngoscopie par fibre optique flexible pour évaluer le larynx et le pharynx.
Le diagnostic de certitude nécessite généralement une biopsie. La cytoponction est utilisée pour une masse cervicale Masse cervicale Les patients ou leur entourage peuvent remarquer une masse au niveau du cou, ou la masse peut être découverte lors d'un examen de routine. Une masse cervicale peut être indolore ou douloureuse... en apprendre davantage ; elle est bien tolérée, précise, et, contrairement à la biopsie ouverte, n'impacte pas les futures options thérapeutiques. Les lésions buccales sont évaluées par une biopsie incisionnelle ou par une biopsie à la brosse. Le nasopharynx, l'oropharynx, ou des lésions du larynx sont biopsiés par endoscopie.
Une imagerie (TDM, IRM ou PET/TDM) est effectuée pour déterminer l'étendue de la tumeur primitive, l'atteinte des structures adjacentes, et la propagation aux ganglions lymphatiques cervicaux.
Classification par stade des tumeurs de la tête et du cou
Les cancers de la tête et du cou sont classés par stade en fonction de leur taille et de la localisation de la tumeur primitive (T), du nombre et de la taille des métastases ganglionnaires cervicales (N) et des éléments en faveur de métastases à distance (M) (1 Références pour la classification par stades Un cancer de la tête et du cou se développe chaque année chez près de 65 000 sujets aux États-Unis. Si l'on exclut les cancers de la peau et de la thyroïde, > 90% des cancers de la tête et du... en apprendre davantage , 2 Références pour la classification par stades Un cancer de la tête et du cou se développe chaque année chez près de 65 000 sujets aux États-Unis. Si l'on exclut les cancers de la peau et de la thyroïde, > 90% des cancers de la tête et du... en apprendre davantage ). Dans le cas du cancer de l'oropharynx Carcinome malpighien oropharyngé Le cancer de l'oropharynx correspond au cancer de l'amygdale, de la base et du tiers postérieur de la langue, du palais mou et des parois pharyngées postérieure et latérale. Le carcinome malpighien... en apprendre davantage , le statut HPV est également pris en compte. La définition du stade nécessite généralement une imagerie comprenant une TDM et/ou une IRM, et souvent une PET.
La classification clinique par stade est basée sur les résultats de l'examen clinique et des examens effectués avant la chirurgie. La classification anatomopathologique par stade est basée sur les caractéristiques anatomopathologiques de la tumeur primitive et le nombre de ganglions positifs détectés pendant la chirurgie.
L'extension extranodale est incorporée dans la catégorie "N" du cancer métastatique aux ganglions du cou. Le diagnostic clinique d'extension extranodale repose sur la mise en évidence d'une extension extranodale globale lors de l'examen clinique et sur l'imagerie confirmant le résultat. L'extension pathologique extranodale est définie comme une preuve histologique de tumeur dans un ganglion lymphatique s'étendant à travers la capsule ganglionnaire dans le tissu conjonctif environnant, avec ou sans réaction stromale associée.
Références pour la classification par stades
1. Amin MB, Edge S, Greene F, Byrd DR, et al: American Joint Committee on Cancer (AJCC) Cancer Staging Manual, 8th edition. New York, Springer, 2017; AJCC Cancer Staging Form Supplement, 2018.
2. Cramer JD, Reddy A, Ferris RL, et al: Comparison of the seventh and eighth edition American Joint Committee on Cancer oral cavity staging systems. Laryngoscope, 128(10):2351-2360, 2018. doi: 10.1002/lary.27205
Pronostic des tumeurs de la tête et du cou
Le pronostic des cancers de la tête et du cou varie fortement en fonction de la taille, du site primaire, de l'étiologie de la tumeur et de la présence de métastases régionales ou distantes. En général, le pronostic est favorable lorsque le diagnostic est précoce et qu'un traitement adéquat est rapidement mis en route.
Les cancers de la tête et du cou envahissent d'abord localement, puis métastasent aux ganglions lymphatiques régionaux du cou. La propagation aux lymphatiques régionaux est partiellement liée à la taille, à l'extension et à l'agressivité de la tumeur, et elle réduit la survie globale de près de moitié. Les métastases à distance (le plus souvent sur les poumons) ont tendance à se produire plus tard, généralement chez le patient présentant la maladie à un stade avancé. Les métastases à distance réduisent considérablement la survie et elles sont presque toujours incurables.
Une maladie locale avancée (un critère de stade T avancé), avec invasion des muscles, des os ou des cartilages, diminue également significativement le taux de guérison. Une propagation périneurale, comme en témoigne une douleur, une paralysie ou un engourdissement, le signe d'une tumeur très agressive, est associée à une métastase ganglionnaire, et a un pronostic moins favorable que celui d'une lésion similaire sans invasion périneurale.
Avec un traitement adéquat, les probabilités de survie à 5 ans peuvent aller jusqu'à 90% pour le stade I, jusqu'à 75 à 80% pour le stade II, jusqu'à 45 à 75% pour le stade III et jusqu'à 50% pour certains cancers de stade IV. Les taux de survie varient fortement en fonction du site primitif et de l'étiologie. Les cancers du larynx de stade I ont un excellent taux de survie par rapport à d'autres sites. Les cancers oropharyngés dus à HPV semblent avoir un bien meilleur pronostic que les tumeurs oropharyngées provoquées par le tabac ou l'alcool. Le pronostic des cancers oropharyngés HPV-positifs et HPV-négatifs étant différent, toutes les tumeurs de l'oropharynx doivent être systématiquement testées à la recherche du HPV.
Traitement des tumeurs de la tête et du cou
Chirurgie et/ou radiothérapie
Parfois, chimiothérapie
Les principaux traitements des cancers de la tête et du cou sont la chirurgie Chirurgie du cancer La chirurgie est la plus ancienne thérapie efficace contre le cancer. Elle peut être utilisée seule ou en association (voir aussi Revue générale des cancers). La taille, le type et l'emplacement... en apprendre davantage et la radiothérapie Radiothérapie du cancer La radiothérapie permet la guérison de nombreux cancers (voir aussi Revue générale du traitement des cancers), en particulier, les cancers localisés ou ceux que l'on peut traiter dans les champs... en apprendre davantage . Ces modalités peuvent être utilisées seules ou en association avec ou sans chimiothérapie Chimiothérapie Le traitement systémique du cancer comprend la chimiothérapie (c'est-à-dire, la chimiothérapie conventionnelle ou cytotoxique), l'hormonothérapie, les traitements ciblés et l'immunothérapie... en apprendre davantage . De nombreuses tumeurs, indépendamment de leur emplacement, réagissent de façon similaire à la chirurgie et à la radiothérapie, ce qui permet que d'autres facteurs, comme les préférences du patient ou la morbidité spécifique liée à l'emplacement, interviennent dans le choix du traitement.
Cependant, pour certaines localisations, il existe une nette supériorité d'une modalité. Par exemple, la chirurgie est préférable en cas de maladie à un stade précoce impliquant la cavité buccale, car la radiothérapie a le potentiel de causer une ostéoradionécrose mandibulaire. La chirurgie endoscopique est de plus en plus utilisée; dans certains cancers de la tête et du cou, les taux de guérison sont similaires ou meilleurs que ceux de la chirurgie à ciel ouvert ou que ceux de la radiothérapie, avec une morbidité significativement inférieure. Les approches endoscopiques sont le plus souvent utilisées pour la chirurgie du larynx et elles utilisent généralement un laser pour les incisions. Des approches endoscopiques sont également utilisées dans le traitement de certaines tumeurs naso-sinusiennes.
Quand une radiothérapie est choisie comme traitement de première intention, elle doit être réalisée sur la lésion primitive et le plus souvent, sur les aires ganglionnaires cervicales. Le traitement des ganglions lymphatiques, par rayonnement ou chirurgie, est déterminé par le site principal, les critères histologiques et le risque de la maladie ganglionnaire. Souvent, les lésions à un stade précoce ne nécessitent pas de traitement des ganglions lymphatiques, contrairement aux lésions plus avancées. Les sites riches en vaisseaux lymphatiques de la tête et du cou (p. ex., l'oropharynx, supraglottique) exigent habituellement une radiothérapie des ganglions lymphatiques indépendamment du stade de la tumeur, alors que les sites qui comprennent moins de vaisseaux lymphatiques (p. ex., le larynx) ne nécessitent habituellement pas d'irradiation lymphatique aux stades précoces de la maladie. La radiothérapie avec modulation d'intensité (IMRT) délivre un rayonnement dans une région très spécifique, réduisant potentiellement les effets indésirables sans compromettre le contrôle de la tumeur.
La maladie à un stade avancé (stades III et IV) nécessite souvent des traitements combinés, associant chimiothérapie, radiothérapie et chirurgie. L'invasion de l'os ou du cartilage nécessite la résection chirurgicale de la tumeur primitive et les ganglions lymphatiques régionaux habituellement du fait du risque élevé de propagation ganglionnaire. Si la tumeur est traitée chirurgicalement, un curage cervical est presque toujours associé et la radiothérapie post-opératoire inclura les aires ganglionnaires en cas d'envahissement (avec chimiothérapie concomitante si extension extracapsulaire). Une radiothérapie post-opératoire est habituellement préférée à une radiothérapie pré-opératoire en raison de la mauvaise cicatrisation des tissus irradiés.
Des études récentes ont montré que l'ajout de la chimiothérapie à la radiothérapie post-opératoire du cou améliore le contrôle régional du cancer et améliore la survie. Cependant, cette approche a des effets indésirables importants, comme une augmentation de la dysphagie et une myélotoxicité, de sorte que la décision d'ajouter la chimiothérapie doit être soigneusement évaluée.
Les carcinomes malpighiens évolués mais sans l'invasion osseuse sont souvent traités par une chimiothérapie concomitante et radiothérapie. Bien que préconisée comme stratégie de préservation d'organe, combiner la chimiothérapie et la radiothérapie augmente significativement le taux de toxicité aiguë (dysphagie assez souvent sévère). La radiothérapie peut être utilisée seule chez des patients affaiblis à un stade avancé qui ne tolèrent pas les séquelles de la chimiothérapie et chez ceux qui ont un risque trop élevé en cas d'anesthésie générale.
La chimiothérapie n'est quasiment jamais utilisée comme traitement primaire en vue d'une guérison. Le traitement de première intention par chimiothérapie est réservé aux tumeurs chimiosensibles, tels que le lymphome de Burkitt Lymphome de Burkitt Le lymphome de Burkitt est un lymphome B non-Hodgkinien agressif qui se manifeste chez l'enfant et les adultes. Il existe des formes endémiques (africaines), sporadiques (non africaines) et... en apprendre davantage ou en cas de métastases à distance (p. ex., hépatiques ou pulmonaires). Plusieurs médicaments tels que le cisplatine, le fluorouracile, la bléomycine et le méthotrexate permettent un traitement palliatif en atténuant les douleurs et en réduisant le volume tumoral chez les patients qui ne peuvent subir ni chirurgie ni radiothérapie. La réponse peut être bonne initialement, mais elle n'est pas durable et le cancer récidive la plupart du temps. Des médicaments ciblés tels que le cetuximab sont de plus en plus utilisés à la place des médicaments de chimiothérapie traditionnels chez certains patients, mais les données d'efficacité sont encore limitées.
Le traitement des cancers de la tête et du cou étant si complexe, une planification multidisciplinaire du traitement est essentielle. Idéalement, chaque patient doit être examiné par un comité tumoral composé de membres de toutes les disciplines thérapeutiques, avec des radiologues et des anatomopathologistes, de sorte qu'un consensus puisse être atteint sur le meilleur traitement. Une fois le traitement déterminé, il est au mieux coordonné par une équipe qui comprend des ORL et des chirurgiens plasticiens, des radiothérapeutes et des oncologues médicaux, des orthophonistes, des dentistes et des nutritionnistes.
Les chirurgiens plastiques et reconstructifs jouent un rôle de plus en plus important car l'utilisation des lambeaux de transfert libre a permis des reconstructions fonctionnelles et esthétiques de défauts, ce qui améliore significativement la qualité de vie des patients après des procédures qui auparavant causaient une morbidité importante. Les sites donneurs fréquents utilisés pour la reconstruction comprennent le péroné (souvent utilisé pour reconstruire la mandibule), l'avant-bras (couramment utilisé pour la langue et le plancher de la bouche), et la partie latérale antérieure de la cuisse (souvent utilisée pour la reconstruction du larynx ou du pharynx).
Traitement d'une tumeur récidivante
La prise en charge des tumeurs récidivantes après traitement est complexe et a des complications potentielles. Une masse palpable ou une lésion ulcérée avec un œdème ou une douleur au niveau du site principal après traitement suggère fortement une tumeur persistante. Ces patients ont besoin d'un complément d'exploration par TDM (avec des coupes fines) ou par IRM.
En cas de récidive locale après traitement chirurgical, tous les plans cicatriciels ainsi que les lambeaux de reconstruction doivent être réséqués en même temps que la récidive cancéreuse. Une radiothérapie et/ou une chimiothérapie peuvent être administrées, mais leur efficacité reste limitée. Les patients présentant des récidives après radiothérapie sont mieux contrôlés carcinologiquement par un traitement chirurgical. Cependant, certains patients peuvent tirer profit d'une radiothérapie supplémentaire, mais cette approche présente un risque élevé d'effets indésirables et doit être effectuée avec soin. Les inhibiteurs des check-points (points de contrôle) immunitaires Immunothérapie et ciblage des inhibiteurs des réponses immunitaires Un grand nombre de traitements immunologiques, d'immunothérapie active et passive, sont dirigés contre les cellules tumorales. (Voir aussi Immunothérapies.) Dans l'immunothérapie passive, les... en apprendre davantage pembrolizumab et nivolumab sont disponibles en cas de maladie métastatique récidivante résistante à la chimiothérapie à base de platine; bien que les premiers résultats soient prometteurs, les pratiques optimales d'intégration de ces traitements à la clinique ne sont pas encore claires.
Contrôle des symptômes
La douleur est un symptôme fréquent dans les cancers de la tête et du cou et doit être prise en charge de manière adéquate. Une chirurgie ou une radiothérapie palliative peuvent soulager de manière transitoire les douleurs et chez 30 à 50% des patients, une chimiothérapie permet une amélioration durant environ 3 mois. Une approche par étapes de la prise en charge de la douleur, telle que recommandée par les lignes directrices de l'Organisation Mondiale de la santé pour la prise en charge pharmacologique et radiothérapique de la douleur cancéreuse chez l'adulte et l'adolescent, est essentielle au contrôle de la douleur. Une douleur intense est au mieux gérée en association avec un spécialiste de la douleur et des soins palliatifs.
Les douleurs, les difficultés d'alimentation, la suffocation due aux sécrétions ainsi que les autres problèmes intercurrents rendent essentiel le traitement symptomatique. Les modalités de prise en charge Directives anticipées Les directives anticipées sont des documents juridiques qui anticipent les décisions concernant des soins dans le cas où la personne deviendrait incapable. Ils sont appelés directives anticipées... en apprendre davantage concernant ces soins doivent être fixées tôt dans les directives anticipées.
Effets indésirables du traitement
Tous les traitements contre le cancer ont des complications et des séquelles potentielles prévisibles. Quand différents traitements ont des chances de guérison similaires, le choix de la modalité est largement basé sur les éventuelles séquelles.
Bien que l'on estime généralement que la chirurgie cause le plus de morbidité, de nombreuses procédures peuvent être réalisées sans nuire considérablement à l'apparence ou à la fonction. Des techniques de reconstruction de plus en plus complexes dont des greffes de tissus, des lambeaux pédiculés régionaux et des lambeaux libres complexes, sont utilisées pour restaurer la fonction et l'apparence.
Les effets toxiques de la chimiothérapie peuvent entraîner une sensation de malaise, des nausées et des vomissements, une mucite, une alopécie transitoire, une gastro-entérite, une baisse des cellules hématopoïétiques et immunitaires ainsi que des infections.
La radiothérapie des cancers de la tête et du cou peut entraîner plusieurs effets indésirables. La fonction de l'une des glandes salivaires située dans l'aire irradiée est définitivement détruite par une dose d'environ 40 gray, ce qui entraîne une xérostomie Xérostomie La xérostomie est une sécheresse buccale causée par la diminution ou l'absence de sécrétion salivaire. Ce trouble peut avoir comme résultat un inconfort, perturber le langage et la déglutition... en apprendre davantage qui augmente nettement le risque de caries. Des techniques de rayonnement plus récentes, telles que la radiothérapie avec modulation d'intensité, peuvent réduire ou minimiser des doses toxiques pour les glandes parotides chez certains patients.
La vascularisation osseuse, en particulier au niveau de la mandibule, est affectée par des doses > 60 gray et une ostéoradionécrose peut survenir (voir aussi Radiothérapie Radiothérapie Des indices suggérant une maladie systémique peuvent être trouvés dans la bouche ou les structures environnantes (voir Introduction à la prise en charge du patient présentant des troubles bucco-dentaires... en apprendre davantage ). Dans cette affection, les sites d'extraction dentaires peuvent présenter des retards de cicatrisation des tissus mous et de l'os. Tous les traitements dentaires nécessaires, en particulier le détartrage, les comblements de cavités et les extractions, doivent donc être réalisés avant la radiothérapie. Toute dent abîmée qui ne peut être traitée doit être extraite. Il n'est pas très clair que l' oxygénothérapie hyperbare Traitement de recompression Le traitement par recompression consiste en l'administration d'oxygène à 100% pendant plusieurs heures dans une enceinte étanche pressurisée à au moins 1,9 (habituellement 1,9 à 3,0) atmosphères... en apprendre davantage puisse prévenir l'ostéoradionécrose après extraction dentaire.
La radiothérapie peut également induire une mucite buccale et une dermite cutanée située dans le champ d'irradiation, pouvant entraîner une sclérose dermique. Une perte du goût (agueusie) et une diminution de l'odorat (dysosmie) peuvent généralement survenir de façon définitive ou plus souvent transitoire.
Prévention des tumeurs de la tête et du cou
L'élimination des facteurs de risque est fondamentale, et tous les patients doivent entreprendre un sevrage tabagique complet et diminuer la consommation d'alcool. Éliminer les facteurs de risque contribue également à éviter la récidive de la maladie chez les sujets traités pour un cancer. Un nouveau cancer primitif se développe chez environ 5% des patients/an (jusqu'à un risque maximal d'environ 20%); le risque est plus faible chez ceux qui arrêtent le tabac.
Les vaccins actuels contre le HPV Vaccin contre le papillomavirus humain (HPV) L' infection par le papillomavirus humain (HPV) est la maladie sexuellement transmissible la plus fréquente. L'HPV peut causer des verrues cutanées, des verrues génitales, ou certains cancers... en apprendre davantage ciblent certaines des souches de HPV causes de cancer oropharyngé, la vaccination telle qu'elle est actuellement recommandée pourrait donc réduire l'incidence de ces cancers.
La prévention du cancer de la lèvre inférieure repose sur l'arrêt du tabagisme associé à une protection solaire par un écran total. Au moment de leur diagnostic, 60% des cancers de la tête et du cou sont déjà à un stade avancé (stade III ou IV), la stratégie la plus prometteuse afin de réduire la morbidité et la mortalité repose donc sur un examen consciencieux et régulier de la cavité orale.