Bérylliose

(Bérylliose)

ParAbigail R. Lara, MD, University of Colorado
Vérifié/Révisé nov. 2023
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La bérylliose chronique est une inflammation pulmonaire provoquée par l’inhalation de poussières ou d’émanations contenant du béryllium, un métal utilisé en petite quantité dans de nombreuses industries.

  • Les personnes atteintes de bérylliose chronique peuvent progressivement développer une toux, des difficultés respiratoires, de la fatigue et des sueurs nocturnes.

  • La bérylliose aiguë est désormais rare, car la plupart des industries ont des niveaux d’exposition réduits.

  • Le diagnostic de la bérylliose chronique repose généralement sur les antécédents d’exposition de la personne, les résultats de l’imagerie thoracique (radiographie, tomodensitométrie [TDM]), les épreuves de réaction du système immunitaire au béryllium et, le cas échéant, la biopsie pulmonaire.

  • Une oxygénothérapie et des corticoïdes peuvent être nécessaires pour le traitement.

  • Les personnes souffrant d’une bérylliose chronique doivent éviter toute exposition supplémentaire.

(Voir aussi Présentation des maladies pulmonaires environnementales et professionnelles.)

Causes de la bérylliose

L’exposition au béryllium peut se produire dans de nombreuses industries, notamment l’extraction du béryllium, la production d’alliages, l’usinage d’alliages métalliques, l’électronique, les télécommunications, l’armement nucléaire et les industries de défense, l’aérospatiale, ainsi que la récupération et le recyclage des métaux. De petites quantités de béryllium peuvent également être ajoutées au cuivre, à l’aluminium, au nickel et à d’autres métaux pour fabriquer des alliages de béryllium.

Des expositions relativement faibles peuvent provoquer une bérylliose chronique. Les individus peuvent développer une sensibilisation au béryllium (les lymphocytes T du système immunitaire sont sensibilisés au béryllium et leur nombre augmente rapidement à chaque nouvelle exposition). Le risque de progression de l’exposition au béryllium vers la sensibilisation au béryllium comporte de nombreux facteurs, notamment la dose d’exposition, la durée des expositions et les facteurs génétiques. Les travailleurs exposés de manière occasionnelle, tels que les assistants administratifs et les agents de sécurité, peuvent également développer une sensibilisation au béryllium et une maladie, bien qu’à des taux plus faibles.

Symptômes de la bérylliose

Les personnes atteintes de bérylliose chronique présentent un essoufflement, une toux, des sueurs nocturnes, une fatigue et une perte de poids. Les symptômes peuvent se développer dans les mois suivant la première exposition ou plus de 30 ans après la fin de l’exposition.

Les signes et symptômes de la bérylliose chronique sont souvent similaires à ceux de la sarcoïdose.

Diagnostic de la bérylliose

  • Antécédents d’exposition au béryllium

  • Imagerie du thorax (radiographie ou tomodensitométrie)

  • Test de sensibilisation au béryllium

Une radiographie du thorax peut être normale ou montrer des anomalies, ressemblant souvent à celles observées chez les personnes atteintes de sarcoïdose. La tomodensitométrie thoracique haute résolution est plus sensible que la radiographie, bien que les personnes atteintes de bérylliose puissent présenter des résultats d’imagerie normaux.

Les résultats des épreuves fonctionnelles respiratoires varient et peuvent révéler une restriction, une réduction de la capacité de diffusion du monoxyde de carbone (DLCO) et/ou une obstruction chez les personnes atteintes de bérylliose.

Un test appelé BeLPT, dans lequel les lymphocytes (un type de globules blancs) obtenus à partir d’un échantillon de sang ou de liquide obtenu par lavage broncho-alvéolaire sont mis en culture avec du sulfate de béryllium, est utilisé pour détecter une sensibilisation au béryllium. Cependant, le test BeLPT n’est pas largement disponible.

Le diagnostic de bérylliose peut être difficile à poser. Toutefois, les médecins peuvent poser un diagnostic de bérylliose probable en se basant sur différentes combinaisons de critères diagnostiques, notamment des antécédents d’exposition, une imagerie thoracique, des résultats anormaux aux tests de la fonction pulmonaire, des résultats anormaux au test BeLPT et une biopsie pulmonaire. Certains résultats, tels qu’un BeLPT anormal, fournissent une plus grande certitude diagnostique que d’autres, tels que des changements non spécifiques à la radiographie.

Traitement de la bérylliose

  • Arrêt de l’exposition

  • Parfois, corticoïdes et immunosuppresseurs

Les personnes souffrant d’une bérylliose chronique ne doivent plus être exposées au béryllium.

L’évolution naturelle de la bérylliose varie, et certaines personnes ne nécessitent pas de traitement, car la maladie est stable ou progresse relativement lentement. Sinon, le traitement est similaire à celui de la sarcoïdose pulmonaire.

Des corticoïdes, tels que la prednisone par voie orale, sont généralement administrés chez les personnes présentant une association de symptômes pulmonaires et de signes de progression de la maladie. La dose de corticoïdes est progressivement réduite à la dose la plus faible qui permet de maintenir une amélioration symptomatique et objective. Certaines personnes atteintes de bérylliose chronique peuvent recevoir du méthotrexate ou de l’infliximab.

Une rémission spontanée de la bérylliose chronique est rare. Les personnes atteintes d’une maladie de stade terminal peuvent être éligibles à une transplantation pulmonaire.

Des mesures de soutien, telles que l’oxygénothérapie, la rééducation pulmonaire et les médicaments pour traiter l’insuffisance cardiaque droite, sont utilisées si nécessaire.

Pronostic de la bérylliose

L’évolution clinique de la bérylliose chronique est variable. La maladie peut rester stable ou progresser lentement avec la perte de la fonction respiratoire au fil du temps. Dans un sous-ensemble de cas, la bérylliose chronique peut évoluer vers une maladie pulmonaire terminale. La maladie progresse fréquemment, même après l’élimination de l’exposition au béryllium.

Prévention de la bérylliose

Les établissements qui utilisent des produits contenant du béryllium doivent mettre en place un programme de contrôle afin de minimiser l’exposition au béryllium. Aux États-Unis, l’Agence pour la sécurité et la santé au travail (Occupational Safety and Health Administration, OSHA) a défini la limite d’exposition autorisée au béryllium à 0,2 microgramme par mètre cube d’air, en moyenne, sur 8 heures (voir Normes de l’OSHA relatives au béryllium). Cette norme devrait réduire le nombre de cas, mais pas éliminer complètement la bérylliose chronique, car des cas peuvent encore se développer à des niveaux d’exposition inférieurs à la norme de l’OSHA. Des efforts doivent également être mis en œuvre pour minimiser l’exposition cutanée, compte tenu du risque de sensibilisation après un contact avec la peau.

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